Cannes 2010

[Phèdre]

non
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[Kaherk]

Zaad et Phèdre me tannent pour que je vienne écrire sur ce forum de merde. J'en profite pour vous livrer mes impressions cannoises, bande de veaux.

J'étais que 5 jours à Cannes, mais j'ai vu une quinzaine de films, un bon rythme dont j'étais fort satisfait.

- Des Hommes et des Dieux, Beauvois : film touchant de la grâce, touché par la grâce. Chaque acteur à un niveau qu'il n'avait jamais atteint, depuis Lonsdale toujours parfait, à Lambert Wilson étonnant de retenue et de mocheté, en passant par une galerie de seconds couteaux aux visages nimbés de sourires béats tels que j'en rêvais depuis longtemps.

Le film arrive à point nommé pour moi, qui désirais secrètement un grand film sur la foi, qui s'adresse autant aux non-religieux qu'aux religieux. Ici, finalement, le massacre des moines importe peu (il est complètement éludé), la religion catholique pas vraiment plus. Ne restent que des questions sur la foi, l'engagement, l'amour, le courage, le martyre, qui font de ce film de paroles et de chants un truc bourré de suspense. Oui, du suspense, un suspense qu'on n'aurait pas prévu, mais pourtant complètement réussi : machin va-t-il accepter la mort ? Bidule va-t-il renoncer à la vie de moine et rentrer en France ? A-t-on raison d'aller en Algérie aider des pauvres musulmans qui n'ont rien demandé ? Est-ce de l'ingérence ?

J'ai encore du mal à parler de ce film, tant il dresse de pistes, et tant il semble toutes les résoudre dans des visages et des sourires.


- J'ai vu une horreur poseuse qui s'appelait "Two Gates of Sleep", à la Quinzaine. Avec le mot "Sleep" dedans, j'aurais dû m'en douter, donc j'en parle pas.
C'est devant ce genre de films qu'on se rend compte que le Festival de Cannes est moins une recherche des bons films qu'une course à l'incarnation. On reconnaît la marque des bons films à la vie qui s'en dégage, à leur aisance à faire passer l'humanité des gens qu'ils représentent, des sentiments qu'ils agitent. Le reste, la lie cannoise, ce sont les fameux films-de-festivals, choses poseuses, reconnaissables généralement à leur photo grisâtre désaturée, à la beauté des acteurs, leurs visages de pubs Kenzos un peu crades, à quelques jolis flous, à l'impression de bande démo de réalisateur ou de chef opérateur qui s'en dégage.

C'est d'ailleurs peu ou prou les reproches que j'adresse à 90% des courts-métrages qu'on peut voir circuler.

- Oktubre des frères Véga (péruviens) : un des films qui a remporté un prix à Un certain Regard. Le film souffre de sa classification "film grisâtre sud-américain", avec son cortège obligé de putes quarantenaires boursouflées, d'hommes vils et de femmes voleuses. Sauf qu'ici s'y greffe un récit de comédie romantique et un imaginaire de cinéma qui viennent frotter le contraste et s'allumer la mèche. Un immonde prêteur sur gages recueille un bébé qu'il a fait avec une grosse pute quarantenaire qu'on ne verra jamais, il a une sale gueule mais va s'humaniser peu à peu au contact d'une religieuse quarantenaire au visage assez joli, et du fameux bébé.
Un certain humour vient sans cesse sauver le film des eaux nauséabondes dans lesquelles il semble frayer en permanence. Symbole de cette fange cinématographique, le réflexe obligatoire de ce genre de films qui fait que les pauvres moches ont systématiquement des murs gris décrépis de pauvres moches. j'ai toujours pas compris le rapport.

Après ça reste un film systématique, où on n'a mis que des plans fixes histoire de garnir la note d'intention(s).

- Chantrapas, de Otar Iosseliani (séance spéciale hors compètition) :

La séance était précédée d'une prise de parole du réalisateur, au sens de prise de la Bastille. Il est venu chopper le micro en faisant croire qu'il allait présenter les acteurs, mais a fait tout autrement. Visiblement arrosé de vodka, le vieillard géorgien a produit un discours affligeant (mes voisins ont trouvé ça très bien, très dans l'humeur de ses films). Alors en gros (attention ça va balancer) le cinéma se divise entre les films d'auteurs, que tout le monde méprise (tout le monde qui ? à Cannes ?) et le cinéma commercial, composé UNIQUEMENT de remakes (ah bon ?).

Et Cannes, selon lui, est un endroit "dangereux", car il n'y en a que pour le cinéma commercial (what the what ?). Il s'est ensuite permis de taper sur les sélectionneurs cannois, des gens pas recommandables du tout, en particulier Frémeaux (il fallait voir la gueule crispée de l'organisateur de la séance qui lui avait filé le micro, la façon dont il souriait genre "ah ah sacré Otar, et si tu partais maintenant ?"). D'ailleurs, la preuve que c'étaient pas des gens bien, ils avaient pas sélectionné son film en compétition :

"Non mais c'est quoi, ça, ça veut dire que mon film, il peut pas gagner des prix ? On pense que de toute façon il plaira pas aux jurés qui l'ont de toute façon pas encore vu ? Oh et puis de mon temps, y avait pas de hors compétition, y avait compétition et puis c'était tout, on y était ou bien on y était pas".

Et ça a continué comme ça, de façon très gênante. Un truc très égoïste. Vanité, aux deux sens du terme, mais surtout tristesse.

Le film, ensuite. J'avais jamais vu de Iosseliani, et là voir une espèce de sous-Amélie Poulain à la sauce cinéma géorgien, oh regardez les soviétiques ils sont méchants mais vous leur offrez un cadeau ils sont gentils, et vas-y que je te poursuive en mode Benny Hill, et vas-y que tout le monde ressemble à une pub de parfum, mais tout le monde es tnaïf, ah c'est beau, le cinéma c'est ça, de la naïveté, on s'en sortira toujours si on aime le cinéma, et à Paris il y a des noirs qui font de l'accordéon et des mendiants gentils. Les adultes sont méchants, et seuls les enfants et les vieillards (silencieux, forcément) sont des gentils, puisqu'ils sont purs. J'ai cru vomir, et je suis parti.

J'avais l'impression avec ce film de rentrer littéralement dans l'esprit d'un vieillard sénile. C'(est difficile à décrire, mais c'est très effrayant, et surtout vous avez peur de vous faire caca dessus.


La suite plus tard, faut que je bouffe, les cocos.

[Pipi]

YEAH KAHERK !!!!!!!!

Au fait, j'avais oublié de poster mes notes pour la sélection officielle.

* UNCLE BOONMEE WHO CAN RECALL HIS PAST LIVES 7/6

* DES HOMMES ET DES DIEUX 6/6

* TOURNÉE 5/6
* COPIE CONFORME 5/6
* ANOTHER YEAR 5/6
* POETRY 5/6

* UN HOMME QUI CRIE 4/6
* TAMARA DREWE 4/6
* KABOOM 4/6

* FAIR GAME 3/6
* LA NOSTRA VITA 3/6
* TENDER SON - The Frankenstein Project 3/6
* THE TREE 3/6
* WALL STREET: MONEY NEVER SLEEPS 3/6
* SCHASTYE MOE (MY JOY) 3/6
* YOU WILL MEET A TALL DARK STRANGER 3/6

* L'AUTRE MONDE 2/6
* HORS LA LOI 2/6

* OUTRAGE 1/6 (pire déception, car je suis fan de Kitano)
* BIUTIFUL 1/6
* RIZHAO CHONGQING (CHONGQING BLUES) 1/6
* ROUTE IRISH 1/6
* THE HOUSEMAID 1/6

* SOLEIL TROMPEUR 2 - L'EXODE 0/6

[Zahad le rouge]

cool, on va pouvoir jouer au tiercé.

[Carton]

[Zahad le rouge]

lol, garrel va encore pourrir Beauvois (et il aura raison!!!)

[Carton]

Hein ? Mais il y est pour rien Beauvois là.
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La Quadrature

[Bite Astrale]

Ah bah si, tu comprends, il a fait un film qui plaît au président donc c'est forcément MAL.

[Phèdre]

Bah si tu plais à Sarko, c'est qu'il faut arrêter le cinéma.
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[Carton]

C'est assez certains que Sarko s'en fout du film, c'est de la com', il le félicite comme quand il félicite un médaillé Olympique quoi.
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La Quadrature

[Zahad le rouge]

roh si on peut plus rigoler

[Zahad le rouge]

(je me demande d'ailleurs si beavois n'a pas choisi son sujet pour véner garrel, après les flics, le clergé...)

[Carton]

C'est ton (et il aura raison) qui fait qu'on comprend pas si tu blagues.
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La Quadrature

[Zahad le rouge]

et mon passif aussi

[Pipi]