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Le rayon vert (Rohmer,1986)

 
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forest gimp



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MessagePosté le: Ven Mai 14, 2010 12:22    Sujet du message: Le rayon vert (Rohmer,1986) Répondre en citant



Ce film raconte l’histoire d’une jeune femme en détresse. Cette dernière s’exprime dans un choix existentiel : que faire de ses vacances ? D’emblée, c’est le talent qu’a Rohmer d’associer à un désarroi profond une grande légèreté qui crève l’écran. Les choix les plus anodins, les situations les plus banals se présentent pour l’héroïne comme les étapes d’une quête de sens qui prendra fin au crépuscule.

C’est touchant sans jamais tomber dans le pathos. Les discussions s’enchainent, donnant l’impression, comme pour d’autres films de Rohmer, d’être bavard. Mais si la caméra reste discrète, elle ne s’efface jamais derrière des dialogues qui constitueraient en eux mêmes le propos du film. Au contraire, elle fait de la parole elle-même un objet de réflexion, en mettant à nu le langage parlé et l’hexis corporelle de ses protagonistes.

D’ailleurs, la quête de sens de l’héroïne est indissociable d’une quête de mots. Ce qu’elle éprouve d’abord est son incapacité à communiquer ses émotions et à justifier ses choix. Très belle mise en scène de cette discussion de famille dans un jardin ou la caméra passe sans discontinuité d’un sujet à l’autre en faisant ressortir la fluidité de la parole et le naturel de la conversation, pour soudainement faire un cut sur la jeune femme qui brise la continuité de la conversation.

Tant que l’héroïne n’aura pas formulé son éthique, tant qu’elle ne percera pas la sphère du langage, elle passera pour le spectateur lui-même comme indécise, marginale, et incompréhensible. Puis vers la fin du film, Rohmer nous fait entièrement changer de regard au moment ou l’héroïne formule son éthique, un mode de vie certes exigeant mais cohérent. A ce moment on comprend qu’elle n’est pas à elle seule la source du problème, mais qu’il s’agit tout autant du regard des autres porté sur elle, de ces qualificatifs qu’on jette sur elle. En fait pendant la majorité du film, les autres conditionnent et monopolisent l’espace de la parole, rendant l’héroïne étrangère à elle-même.

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