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forest gimp
Inscrit le: 15 Avr 2010 Messages: 5
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Posté le: Jeu Avr 15, 2010 20:18 Sujet du message: Halloween (John carpenter 1978) |
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voilà que je découvre dans un intervalle assez court deux films d'horreur absolument extraordinaires. Le premier, c'était à l'institut lumière: massacre à la tronçonneuse, film sur lequel j'avais prévu de poster sur ce forum. En attendant j'aimerais partage mon enthousiasme sur ce film de Carpenter que je viens de voir pour la seconde fois. Il ya des films comme ça, dés la première vision, on en sort avec la certitude que c'est un bon film sans être forcément apte à tout expliquer. La caméra est toujours placée à l'endroit ou il faut et nous transmet parfaitement une sensation de plaisir mais aussi de malaise voir même de culpabilité. Les jeu des couleurs et des éclairages dessert avec autant de justesse les codes de la narration codes de narration et un esthétisme abstrait. Bref, la mise en scène parle bien plus que les dialogues, assez minimalistes, mais comme c'est un film d'horreur on ne va pas s'en plaindre.
Spectateurs malgré nous
Je ne pense pas que le film tire son aspect effrayant des effets de surprise. La vraie angoisse est à chercher ailleurs, dans le rapport du spectateur avec celui du tueur. Il y a bien sur cette première scène en vue subjective, mais en fait, cette identification démarre dés le début du film par un plan sur la nuit étoilée, vision qui se confond avec celle du tueur (« c'est comme si il regardait à travers les murs pour observer la nuit »). Nous étions donc déjà associé au tueur avant même de le savoir. De la se déroule une relation étrange.
L'étrange sentiment de détachement par rapport à la vue subjective qui nous est présenté nous embarque directement dans notre propre rapport avec l'altérité. Nous sommes en vue subjective sans nous identifier avec les actes de cette personne. Mais le tueur aussi apparaît étranger à lui même (et lorsqu'il poignarde sa sœur, il détourne son regard). D'ailleurs, ces mains à la fois proches et distantes qui saisissent le couteau en vue subjective sont interrogées de la même manière par le petit garçon lorsqu'il sort de la maison.
Cette proximité avec le tueur est suggérée non seulement par la caméra (la scène ou la caméra est à l'arrière de la voiture, occupant la place d'un passager a un caractère quasi insoutenable. C'est à ce demander si nous ne sommes pas le mal nous même à ce moment la), mais aussi par des traits de personnalité que spectateur et tueur semblent partager.On note chez ce dernier certains caractéristiques humains (un visage et un nom, c'est pas beaucoup mais c'est essentiel), à l'inverse, le spectateur prend certains traits du tueur. Le visage petit garçon regardant la télévision ressemble à ce moment au gamin qui tua sa sœur 15 ans plus tot. Il semble à la fois hypnotisé et étranger à lui même (il a peur mais continue à regarder). Juste après, lui viens l'idée d'imiter le tueur en effrayant sa sœur... le parallélisme est troublant.
Scopophilie
Le bon vieux thème hitchcockien est ici délicieusement bien traité. On pourrait d'abord de parler de cette caméra, exposant avec saveur à nos penchant voyeuristes la fragilité extrême de ces petites étudiantes complètement absorbées par le train-train de leur vie routinière et mesquine. Tantôt ces donzelles sont livrées sur un plateau avec un degré plus ou moins prononcé de perversité, tantôt nous les traquons, avec ou sans le tueur.
Parmi les multiples mises en abime, l'une d'elle présente le tueur qui, avant de trucider une des étudiantes, porte les lunettes de son petit ami, comme pour s'approprier son regard et son désir sur celle qui va tuer. Un thème qu'on retrouve également dans un film de Hitchcock dont le nom m'échappe. On remarquera aussi dans le monologue du docteur et dans la tentative par l'héroïne d'énucléer son agresseur la place importante accordée au regard.
Destin mécanique
La petite référence explicite au destin n'est qu'une citation presque insignifiante comparé aux rouages de la mise en scène. La musique du début est aussi celle qui clôt la fin du film et fait penser à un mécanisme d'horlogerie qu'on pourrait remonter à l'infini. D'ailleurs, la scène de la fin est elle même succession de plan qui nous fait presque remonter le temps.
Un œil attentif voie d'ailleurs dans ce film plus de prévisibilité et de circularité que de surprise. La tragédie est largement annoncée par les sons et les couleurs (merci Hitchcock). La narration est hyper codifiée et c'est agréable de voir une telle maitrise des couleurs tant dans les signes qu'elles véhiculent que dans les aspects techniques de l'éclairage. Le procédé qui m'a le plus marqué est cette pénétration progressive d'un bleu glacial dans les plans d'intérieur.
N'est-ce pas d'ailleurs encore un trait commun entre le spectateur que cette vision animale dans laquelle les choses et les êtres vivant émettent des signes, cette attitude qui consiste à être aux aguets.
Bref, voilà un cinéaste qui a bien compris Hitchcock, au delà des multiples referrences. Le jeu avec le spectateur, les systèmes de connotations, l'utilisation de la musique et des couleurs sont autant d'éléments qu'on retrouve avec une grande similarité dans Hallowen.
Bon, j'ai été un peu trop descriptif à mon goût, il y aurait encore plein de chose à dire et avec un plus grand degré d'abstraction. J'y reviendrais probablement si j'ai la motivation pour ouvrir un topic Massacre à la tronçonneuse. |
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Averroès dans le coma profond

Inscrit le: 12 Fév 2010 Messages: 548
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Posté le: Jeu Avr 15, 2010 23:41 Sujet du message: |
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Citation: | (la scène ou la caméra est à l'arrière de la voiture, occupant la place d'un passager a un caractère quasi insoutenable. C'est à ce demander si nous ne sommes pas le mal nous même à ce moment la) |
Je crois que ce plan-là est essentiel dans le film. Le regard du spectateur face à un tel drame est posé là où il doit être, en cage à l'arrière d'une voiture de flic. Pour nous rappeler que par nos choix de spectateurs, et en l'occurence, notre choix d'assister perversement à des meurtres, nous engageons notre morale. La rigueur absolue du film quant au statut de la caméra et le regard qui en découle est fondamentale dans la grandeur de ce film. Il faudrait que je revois les "slayers" qui s'en sont inspirés genre Scream mais il me semble que c'est notamment sur ce point qu'on a beaucoup perdu, pour tomber (forcément) dans la complaisance et le divertissement.
Pour Phèdre et Krotkaïa, tout ça renvoie finalement à ce qu'on disait sur Massacre à la tronçonneuse, très grand, et sa postérité abjecte (dont on a pu voir des aperçus à travers les bandes-annonces diffusées ce soir-là ) |
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Phèdre dans le coma profond

Inscrit le: 09 Fév 2010 Messages: 1203
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Posté le: Mer Avr 21, 2010 17:25 Sujet du message: |
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Pas le temps de réagir pour l'instant, mais je le ferai (tu vois carton, encore une promesse que je vais tenir !); texte intéressant Forrest, faut que quelqu'un ait le respect de te répondre quand même...
Puis je préfère ça que de devoir expliquer à Averroès que le Polanski est naze... |
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Tiny dans le coma profond

Inscrit le: 08 Fév 2010 Messages: 2209 Localisation: Over the top
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Posté le: Mer Avr 21, 2010 17:46 Sujet du message: |
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j'écris juste un message pour virer le pseudo de phèdre en dernier posteur, section critiques, parce que c'est juste mensonger. je pouvais pas supporter de voir son nom là, alors qu'il dit juste qu'il écrira hypothétiquement un texte sur ce film... je n'y crois plus...  |
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Pipi dans le coma profond

Inscrit le: 11 Mar 2010 Messages: 829
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Posté le: Mer Avr 21, 2010 17:50 Sujet du message: |
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Phèdre a écrit: | Puis je préfère ça que de devoir expliquer à Averroès que le Polanski est naze... |
Encore heureux ! |
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Phèdre dans le coma profond

Inscrit le: 09 Fév 2010 Messages: 1203
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Posté le: Mer Avr 21, 2010 18:32 Sujet du message: |
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Tiny a écrit: | j'écris juste un message pour virer le pseudo de phèdre en dernier posteur, section critiques, parce que c'est juste mensonger. je pouvais pas supporter de voir son nom là, alors qu'il dit juste qu'il écrira hypothétiquement un texte sur ce film... je n'y crois plus...  |
Mais lol ! On m'accuse de ne pas participer, mais tu te branles bien toi aussi quand même. |
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Phèdre dans le coma profond

Inscrit le: 09 Fév 2010 Messages: 1203
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Posté le: Mer Avr 21, 2010 18:33 Sujet du message: |
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Prout Man a écrit: | Phèdre a écrit: | Puis je préfère ça que de devoir expliquer à Averroès que le Polanski est naze... |
Encore heureux ! |
C'est clair... comme si ça devait se prouver un truc pareil, suffit d'avoir des yeux.
- Hey regarde ce mur est blanc.
- Prouve le ! |
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Pipi dans le coma profond

Inscrit le: 11 Mar 2010 Messages: 829
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Posté le: Mer Avr 21, 2010 18:56 Sujet du message: |
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Phèdre a écrit: |
C'est clair... comme si ça devait se prouver un truc pareil, suffit d'avoir des yeux.
- Hey regarde ce mur est blanc.
- Prouve le ! |
Décidément... |
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Tiny dans le coma profond

Inscrit le: 08 Fév 2010 Messages: 2209 Localisation: Over the top
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Posté le: Mer Avr 21, 2010 23:42 Sujet du message: |
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Karl Hungus a écrit: | The proof of pudding is eating, as the proof of shit is seeing the ghost writer. (F.Engels) |
ce qui donnait dans sa langue d'origine: "Diese Sprache ist so schrecklich, wie ich in den Gesäßen schlecht habe"! |
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Zagriban dans le coma profond

Inscrit le: 11 Fév 2010 Messages: 483
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Posté le: Jeu Avr 22, 2010 10:03 Sujet du message: |
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Tiny a écrit: | Karl Hungus a écrit: | The proof of pudding is eating, as the proof of shit is seeing the ghost writer. (F.Engels) |
ce qui donnait dans sa langue d'origine: "Diese Sprache ist so schrecklich, wie ich in den Gesäßen schlecht habe"! |
Mais... ça n'a rien à voir! |
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Tiny dans le coma profond

Inscrit le: 08 Fév 2010 Messages: 2209 Localisation: Over the top
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Posté le: Jeu Avr 22, 2010 11:03 Sujet du message: |
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Averroès dans le coma profond

Inscrit le: 12 Fév 2010 Messages: 548
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Posté le: Jeu Avr 22, 2010 11:05 Sujet du message: |
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mais c'est super dites-moi, tous ces messages... |
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Phèdre dans le coma profond

Inscrit le: 09 Fév 2010 Messages: 1203
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Posté le: Jeu Avr 22, 2010 19:40 Sujet du message: |
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N'est ce pas ? Après Tiny vient se plaindre que personne soit motivé pour parler ciné. |
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Carton dans le coma profond

Inscrit le: 09 Fév 2010 Messages: 1952
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Posté le: Jeu Avr 22, 2010 19:41 Sujet du message: |
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Moi c'est pas compliqué je l'ai pas vu. _________________ La Quadrature |
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Phèdre dans le coma profond

Inscrit le: 09 Fév 2010 Messages: 1203
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Posté le: Jeu Avr 22, 2010 19:42 Sujet du message: |
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