Posté le: Ven Nov 09, 2018 21:00 Sujet du message:
Baldanders a écrit:
Tu comptes aller voir Un amour impossible, Kitty ?
Oh oui oui. Mais je n'aime pas beaucoup les films de Catherine Corsini, sauf La Nouvelle Eve (comme tout le monde), et j'ai même eu beaucoup de mal avec les deux derniers. Je vois sur le site de notes que tu sembles lui avoir trouvé des qualités.
Moi je suis impatient que vous voyiez le dernier film d'Olivier Assayas.
Vus tout récemment : j'ai été assez agréablement surpris par le film réalisé par Franck Dubosc (une comédie de situation modeste et plutôt intelligente), et aussi par la facture de ce film avec Eric Judor réalisé par le scénariste des Joueurs, Roulez jeunesse.
Vu Un amour impossible, bof bof !
Le film est tellement factuel qu'il semble collé au livre de Angot (que je ne lirai qu'en Enfer). Sur plus ou moins un sujet qui a inspiré des chefs-d'oeuvres (Lettre d'une inconnue, Back Street), Corsini déroule la biographie d'une femme amoureuse que son amour va perdre ainsi que sa fille, et il n'en ressort rien, si ça n'est a) que les femmes sont plutôt des victimes, b) que les hommes sont plutôt des bourreaux, grâce notamment à un final désarmant de psychanalyse sauvage que ne désavoueraient pas les "chroniques" rejouées d'Au nom de la vérité (sur TF1 le matin, je vous recommande...). Conséquemment, UAI est plutôt agaçant (voire très agaçant), malgré la qualité des acteurs (j'ai une préférence marquée pour Niels Schneider, qui joue une sorte de salaud hitchcockien très séduisant : "meilleur est le méchant, blah blah blah"). Il est étonnant que tout ce qui est un peu saillant dans le film tombe aussitôt à plat, à l'image de la surimpression sur la mère suicidée de Niels S. (voir aussi l'amant mauricien de la fille désiré par la mère, micro-rebondissement qui ne donne lieu à rien, le personnage apporte une mauvaise nouvelle et disparaît). La structure du film, sa linéarité plate à peine dérangée d'ellipses, déshumanise curieusement les personnages qui pourtant pleurant et souffrant ressemblent à des monstres froids (c'est d'ailleurs un point commun que le film partage avec l'affreux Amanda qui sort bientôt).
Posté le: Ven Nov 30, 2018 12:43 Sujet du message:
Vu que le cinéma se meurt, pourquoi ne pas tenter un repli stratégique dans le théâtre subventionné avec une installation chic et fétichiste ? Aaaah cette paire de chaussettes roulées !, ooooh ce téléviseur posé de façon "religieuse" '(?), humm cette installation conçue "au millimètre près" !!! Bidon tendance suprême.
Posté le: Ven Nov 30, 2018 12:56 Sujet du message:
Écoute... ça m'a l'air pas mal ! Je trouve ça drôle, en tout cas. Si j'ai bien compris, Godard a reproduit son salon, or c'est effectivement sans doute dans des salons que les gens vont voir ce film, puisqu'il n'y a pas de sortie en salles prévue. Je n'y vois pas de snobisme, plutôt une sorte de pied-de-nez aux cinémas comme aux installations, justement.
(Bon, je dis ça mais je n'irai pas, hein ! Par ailleurs, j'ai bien aimé ce film-ci, alors que les précédents me sortaient par les narines...)
Posté le: Ven Nov 30, 2018 15:10 Sujet du message:
Mon Dieu, Baldanders, c'est le summum du chic suisse, Vidy-Lausanne, ça n'est pas le petit théâtre du coin. Personnellement, je trouve ça ridicule.
Où donc as-tu vu son Livre d'images ?
Posté le: Ven Nov 30, 2018 16:51 Sujet du message:
valzeur a écrit:
Vidy-Lausanne, ça n'est pas le petit théâtre du coin.
Ce n'est sans doute pas Godard qui les a démarchés, plutôt l'inverse. Bon, donc il a dit oui (au gros chèque) puis il a mis en place la situation la plus "brute", la plus simple possible. Il y a plus ridicule, tu ne trouves pas ? (Cela dit, je me sentirais certes ridicule si j'allais voir ça...)
valzeur a écrit:
Où donc as-tu vu son Livre d'images ?
C'est Le Livre d'image au singulier (curieusement). J'ai un ami (que tu connais : CC) qui fait régulièrement le voyage à Rolle...
Rien à voir : j'ai vu une heure de High Life, ce navet que Kitty a honteusement surnoté ! Un personnage parle de son envie d'écrabouiller la gueule d'un autre : c'est exactement ce que j'ai eu envie de faire à tous les acteurs. J'ai rarement vu des comédiens employés dans des rôles qui leur sont aussi totalement étrangers, et pour lesquels ils s'obligent à faire de ridicules petites moues de gamins mal élevés. La palme à Binoche, incarnation du Mal ! On tremble... de rire !
Posté le: Ven Nov 30, 2018 17:03 Sujet du message:
Citation:
Ce n'est sans doute pas Godard qui les a démarchés, plutôt l'inverse. Bon, donc il a dit oui (au gros chèque) puis il a mis en place la situation la plus "brute", la plus simple possible. Il y a plus ridicule, tu ne trouves pas ? (Cela dit, je me sentirais certes ridicule si j'allais voir ça...)
Cela fait mal d'avoir à utiliser un mot pareil pour Godard, mais ça ressemble à du marketing jouant à la fois sur l'évènementiel et la rareté (sans compter la plus-value "théâtre chic"). Je peux comprendre qu'il ait envie d'un gros chèque, mais je trouve quand même çà minable.
Citation:
Rien à voir : j'ai vu une heure de High Life, ce navet que Kitty a honteusement surnoté ! Un personnage parle de son envie d'écrabouiller la gueule d'un autre : c'est exactement ce que j'ai eu envie de faire à tous les acteurs. J'ai rarement vu des comédiens employés dans des rôles qui leur sont aussi totalement étrangers, et pour lesquels ils s'obligent à faire de ridicules petites moues de gamins mal élevés. La palme à Binoche, incarnation du Mal ! On tremble... de rire !
Le film atteint tel un point d'équilibre entre le risible et le dysfonctionnel que j'ai réussi à ne pas totalement m'ennuyer. Il y avait toujours quelque chose d'un peu plus pompeux et naze à venir pour me tenir éveillé. J'espère que tu n'as pas raté la scène où Binoche baise avec son fauteuil d'"agrément" ; il est impossible de voir quelque chose de plus grotesque cette année au cinéma...
Posté le: Ven Nov 30, 2018 17:12 Sujet du message:
valzeur a écrit:
Cela fait mal d'avoir à utiliser un mot pareil pour Godard, mais ça ressemble à du marketing jouant à la fois sur l'évènementiel et la rareté (sans compter la plus-value "théâtre chic"). Je peux comprendre qu'il ait envie d'un gros chèque, mais je trouve quand même çà minable.
Je ne pense vraiment pas que Godard ait visé le "coup marketing" : il n'a pas besoin de ça, et surtout il a assez de recul pour mépriser ce genre de pratique. À mon avis c'est beaucoup plus simple : il détourne, comme il l'a fait cent fois (cf. l'illustre exemple Darty), une commande de la bourgeoisie. Bon, il aurait peut-être pu se montrer plus inventif, mais quand tu penses qu'il approche les 90 ans, tu peux difficilement lui en vouloir...
valzeur a écrit:
J'espère que tu n'as pas raté la scène où Binoche baise avec son fauteuil d'"agrément" ; il est impossible de voir quelque chose de plus grotesque cette année au cinéma...
J'ai vu cette scène (j'ai dû partir 20 minutes après). Le film aurait dû s'appeler The Box.
Posté le: Ven Nov 30, 2018 17:17 Sujet du message:
Code:
Je ne pense vraiment pas que Godard ait visé le "coup marketing" : il n'a pas besoin de ça, et surtout il a assez de recul pour mépriser ce genre de pratique. À mon avis c'est beaucoup plus simple : il détourne, comme il l'a fait cent fois (cf. l'illustre exemple Darty), une commande de la bourgeoisie. Bon, il aurait peut-être pu se montrer plus inventif, mais quand tu penses qu'il approche les 90 ans, tu peux difficilement lui en vouloir...
A rechercher perpétuellement le pas de côté, on finit dans l'ornière, même à 90 ans...
Et comment fait-on si on veut voir son film sans habiter la Suisse ? On est censé se taper un aller-retour jusqu'à Lausanne ? Franchement....
Posté le: Ven Déc 14, 2018 13:25 Sujet du message:
J'ai trouvé ça absolument splendide mais c'est peut-être mes fantasmes sur la Russie qui fonctionnent à fond. Sinon j'aime bien Kino au début, m'attendais à une nunucherie chic et rock'n'roll tendance garrellienne, ce que je n'ai pas du tout vu et c'était bien loin des ratés de Todd Haynes sur les icônes rock. Je lis après coup l'un des scénaristes du film dire que Leto présente une sorte :"«d’idéal platonique du rock américain, un rock’n’roll dont l’argent et l’élément commercial sont totalement absents». En voyant le film, j'ai été très sensible à cette idée, et l'anecdote, qui veut que le réalisateur soit dans le viseur du régime de Poutine (un euphémisme), contribue à prendre le film un peu plus au sérieux. Bah oui, ces russes ont le privilège de vivre sous des régimes répressifs. Ne leur dénions pas cela.
Posté le: Mar Déc 18, 2018 19:02 Sujet du message:
Mes 3 premiers rattrapages de l'année 2018 :
Sparring : un père sans le sou accepte de servir de sparring partner et de se faire taper sur la gueule pour pouvoir acheter un piano à sa fille.
Dans la brume : un père (bientôt suivi par la mère) prend tous les risques face à une étrange menace toxique pour pouvoir sauver sa fille atteinte d'une maladie rare.
Le Doudou : un père, flanqué d'un jeune opportuniste, remue ciel et terre pour pouvoir retrouver le doudou égaré de sa fille; on apprendra à la dernière scène
Spoiler:
qu'il s'agit d'une enfant malade.
Cette chaîne des pères méritants vient d'être brisée par la vision de Bécassine.
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