Au galop (Louis-Do de Lencquesaing, 2012)

[Alexia]

Ada avait construit sa vie, elle en était contente, en tout cas elle croyait l'être. Elle avait l'air heureuse en couple, avait eu un enfant, prévoyait même de se marier, et pof... elle était tombée sur Paul... Un écrivain en plus, ce Paul, et qui vit seul avec sa fille, a une mère des plus envahissantes, et qui a la mauvaise idée de perdre son père alors même que cette histoire commence à peine... La vie s'accélère. Il était temps.

Au vu du titre, j'ai evidemment accouru...
Bonne soirée. Je ne connais pas Louis- Do de Machin-chose, mais sa nonchalance est agréable. Le film m'a fait penser irrésistiblement à "Cherchez Hortense", j'y ai retrouvé tout ce que j'avais détesté ou presque: le milieu bobo, parisien, le foutoir amoureux et nombriliste, le charme des belles étrangères (ici c,'est la maman et l'amante, mais la mère jouée par Marthe Keller est vraiment réussie en fofolle déroutée par la perte de son conjoint sincèrement aimé),la figure centrale du père dans sa présence - absence.. Bon, ce qui est parfaitement injuste c'est que j'ai aimé ici ce que j'avais détesté là, va savoir pourquoi.

Ici, le paterfamilias meurt, (beaucoup de films sur le deuil décidément!), et les perturbations familiales sont filmées avec assez de justesse: rire et larmes mêlés, représentation mondaine autour du corps, déception et emmerdes en vue chez le notaire, la mère qui s'en fout est est prête à tout donner et à s'éclater avec l'indien-des-villes de rencontre (le taxi). Ces jeux et ces rituels suivent un rythme paradoxalement entrainant.

L'intrigue amoureuse proprement dite paraît quelque peu fadasse, très au goût du jour (j'ai déjà un gamin par ailleurs mais je t'en ferais bien un, t'es mariée ou presque mais pas de problème, on se verra en coup de vent au prochain festival), on a du mal à y croire et à voir ce qui lie les personnages. Bah, on renonce, ce n'est pas le plus intéressant.

Tout semble filmé dans des couloirs, des embrasures, des portes, des piliers qui bouchent la vue, des fenêtres qui s'ouvent, des allées étroites...On a l'impression d'être dans un labyrinthe, perdu, à la merci de n'importe quel croisement , sans poteau indicateur nulle part, libre de changer de direction à tout moment sans raison, sans but...Un monde sans boussole, proche de notre univers.

Figure mythique du cheval qui se cabre, de l'enfance perdue à laquelle on se raccroche dans cette vie explosée en bribes diverses... Ce serait au fond le seul pôle qui soit sûr.
L'avantage de Marthe Keller sur les autres acteurs, c'est qu'elle rend très perceptible cette désorientation.
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Thalatta!Thalatta!

[Hello--Kitty]

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[Alexia]

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