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Plomb Durci/Tahrir, place de la liberation (Stefano Savona, 2009/2011)

 
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Carton
dans le coma profond


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MessagePosté le: Lun Juin 04, 2012 21:23    Sujet du message: Plomb Durci/Tahrir, place de la liberation (Stefano Savona, Répondre en citant

C’est peut être injuste de ma part de parler de ces deux films là ensemble. Mais voilà je les ai vu le même jour, pratiquement à la suite, et puis les deux films sont issus du même mouvement au départ, et puis ce que j’ai à en dire va aller vite.



Pour Plomb Durci, Stefano Savona voit les images à la télé des palestiniens bombardés par l’armée israélienne pendant l’opération Plomb Durci en janvier en janvier 2009. Enfin il voit surtout les blessés évacués par la frontière égyptienne, parce personne ne peut filmer dans la bande de gaza, le pays est fermé. Lui y va, réussi à entrer, et décide de déposer sur internet un film par jour de ce qu’il voit dans la ville de Rafha. Sa démarche première et de rendre possible une autre image du peuple palestinien que celui du blessé ou du mort que l’on voit aux infos. Le long métrage est une sorte de recueil de ces petits films.
Savona cherche à rendre compte de la vie là bas avec les moyens du documentaire. Il alterne longues séquences d’observations et interviews des habitants, et réussi à maintenir une démarche de cinéma, en tenant pour chaque séquence un dispositif simple et rigoureux (durée juste des plans, choix du cadrage, rythme posé), et garde une place en équilibre entre l’immersion dans un quotidien et le sentiment d’être étranger à ce qui se passe, comme une sidération distante. Petit à petit, ce que décrit Savona est un monde prit en étau entre l’armée israélienne et la résistance du Hamas, où aucune autre voie ne semble possible, à la fois victimes et héros martyrs, pas de vie possible en dehors de ça.

Plomb Durci est parfois bancal, parfois répétitif (il n’a pas été pensé pour cette forme au départ, Savona dit que c'est "à peine un film"), mais frappe tout de même par sa rigueur improvisée, et par certaines séquences très fortes (un enfant seul sur la route, bloqué entre les cris du Hamas dans les hauts parleurs et le bruits des avions qui bombardent. Oui parce que le son est important dans ce film, un son direct en apparence mais en fait très travaillé, parfois recomposé au montage, qui permet de mettre en relief ce qui est en jeu dans certaines séquences).



La mise en scène de Tahrir s’est faite elle aussi au moment du tournage. Pareil, Savona a vu les premières images du soulèvement à la télé, et dans un désir « d’y être », il se retrouve au bout de quelques jours sur la place, à filmer chaque jours jusqu’à la démission de Moubarak.
L’impression d’improvisation et d’immersion est plus forte là encore, Savona ne semble pas intéressé cette fois par une distance de mise en scène, mais plutôt au contraire par un désir d’embrasser le mouvement, une plongée dans la foule, un collage total à ce qu’il vit. Du coup on peut se demander ce que vient faire ici cette tentative de construction narrative, le choix de suivre deux personnes en particulier, de construire pour eux une place précise et récurrente, de suivre leurs discussions alors que le film s’affaisse régulièrement dans ces moments là. Par contre, tout ce qui relève du portrait de groupe, du mouvement de foule dans un rapport très direct à l’action est très réussi. Savona filme avec un 5D, ce qui l’oblige à des longues focales dans les séquences de nuit, une mise au point très précise sur un visage ou un corps qui laisse le reste de la foule dans le flou. Pour contrebalancer ça, il enchaîne les portraits, crée une multitude d’individualité, se concentre sur les expressions, les visages qui crient, qui chantent, un à un, comme un amoncellement d’engagements distincts, et réussi à créer un élan général assez fort. La foule sur la place n’est pas une masse anonyme mais devient un rassemblement émouvant de sensibilités et d’histoires différentes.
Au début du film, une fille appelle un de ses amis et lui demande de venir sur la place, elle lui dit que les gens sont beaux, qu’il faut qu’il voie ça. A l’image, la caméra avance dans la foule, s’arrête sur une personne, puis une autre, enchaîne, multiplie les portraits comme pour confirmer ce que dit la fille.
Tout le reste du film ne fera que continuer sur cette lancée là, un amour fort pour ceux qui sont présents, un désir de faire partie de ça, et de le faire partager. Pas de recul (ou peu, à la fin), pas d’analyse, pas de mise en perspective, la tête dans le guidon dans un mouvement continu, un bordel de sons et de corps, et c’est peut être ce qu’il y a de plus beau dans ce film.
Marrant de voir que pour les deux films, c’est d’abord une réaction aux images de la télé qui fait que Savona se rend sur place, comme pour corriger quelque chose. A chaque fois, c’est quelque chose de simple qu’il met en place, une narration minimale et un souci de s’en tenir à un rapport intime et personnel aux évènements historiques. Pour l’instant j’aime bien son travail. Entre les deux il a fait Palazzo delle Aquile, on m’en a dit du bien.
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MessagePosté le: Lun Juin 04, 2012 23:42    Sujet du message: Répondre en citant

Zahad, je le vois d'ici bisquer sur l'image, la fiction, le réel, tout ça. Faut pas que je lui en parle, faut qu'il vienne en parler ici ! (déjà qu'il a pas bronché à propos de East Hasting Pharmacy...).
Sinon moi on m'a dit que Palazzo c'était son meilleur. Va savoir.
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Carton
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MessagePosté le: Mar Juin 05, 2012 12:54    Sujet du message: Répondre en citant

L’apparente simplicité du boulot de Savona me permet de revenir ce que tu avais dit sur le documentaire Alexia, dans le chat machine (je rebondis bien tard, tu m’excuseras): « pour moi, un docu ce n’est pas de l’esthétique, c'est de l'info, un sujet de réflexion, des angles de vue ou des débats; je vous trouve un peu chichiteux, s'cuse moi, parfois! le docu canadien n'a rien de génial en tant que tel, c'est pas de la création, ms c'est honnête, c'est d'abord ça que je demande »

Je vais avoir l'impression d'enfoncer des portes ouvertes, mais ça me parait difficile d’affirmer qu’un docu ce n’est pas de l’esthétique, dans le sens où c’est bien une forme qui nous est proposée, un film qu’on regarde. Extraire la question de la forme au profit d’une info ou d’un sujet, c’est transformer l’objet en un truc vaporeux, qui n’existe pas, flottant dans l’espace, un sujet de conversation tout au plus. Mais puisqu’il y a bien des images et du son, que tout ça est agencé d’une certaine manière, la question de ce qui s’y produit et de comment ça se produit ne peut pas être évacuée. Les deux films de Savona montrent bien que justement l’idée d’honnêteté en documentaire ne peut être qu’une idée de mise en scène. Peut être que ce qui sépare le documentaire du reportage, c’est le fait que le médium utilisé, la forme choisie, est indissociable de l’information que le film peut contenir, du sujet qu’il peut aborder (et il est bien entendu que ces choses là sont plus ou moins secondaires, voire inexistantes. Des documentaires sans sujet ou sans discours ou sans information, ça existe aussi). Savona est « honnête » parce qu’il est précis dans son rapport à ce qu’il filme, parce qu’il travaille en premier lieu ce rapport, parce que la question du regard est au centre de ses films (et pas la géopolitique, ou l’Histoire), même si les solutions et les partis pris qu’il trouve sont simples et procèdent d’une certaine évidence. Le résultat c’est que ses films ne sont pas des supports d’informations ou des illustrations d’un sujet, mais bien des propositions esthétiques d’abord (et si ses films sont discutables, ça l’est forcément à ce niveau là). Il n’y a aucune raison que le documentaire se retrouve en dehors des considérations formelles, en dehors des questions esthétiques (pourquoi lui seulement d’ailleurs ?), quand on voit que justement un minimum d’honnêteté, de prise de position formelle, de rigueur dans la réalisation et de désir d’engagement cinématographique peut donner des films aussi touchants et frappants. En tant que spectateur, je ne crois pas que c’est être chichiteux que d’attendre ça d’un film, quel qu’il soit. Je pense que dans ta phrase plus haut, tu confonds l’honnêteté d’un film et sa paresse.
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Alexia
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MessagePosté le: Jeu Juin 07, 2012 0:38    Sujet du message: Répondre en citant

le yougo' a écrit:


Peut être que ce qui sépare le documentaire du reportage, c’est le fait que le médium utilisé, la forme choisie, est indissociable de l’information que le film peut contenir, du sujet qu’il peut aborder (et il est bien entendu que ces choses là sont plus ou moins secondaires, voire inexistantes. Des documentaires sans sujet ou sans discours ou sans information, ça existe aussi). Savona est « honnête » parce qu’il est précis dans son rapport à ce qu’il filme, parce qu’il travaille en premier lieu ce rapport, parce que la question du regard est au centre de ses films (et pas la géopolitique, ou l’Histoire), même si les solutions et les partis pris qu’il trouve sont simples et procèdent d’une certaine évidence. Le résultat c’est que ses films ne sont pas des supports d’informations ou des illustrations d’un sujet, mais bien des propositions esthétiques d’abord.

En tant que spectateur, je ne crois pas que c’est être chichiteux que d’attendre ça d’un film, quel qu’il soit. Je pense que dans ta phrase plus haut, tu confonds l’honnêteté d’un film et sa paresse.


Dans l'absolu, je te donne entièrement raison. Dans l'absolu.
Tu as une parole de spécialiste, et c'est d'ailleurs ce qui m'intéresse dans tes posts! c'est une vision technique, de critique averti et qui sait se distancier.
Mais "des documentaires sans sujet, sans information" etc, je demande quand même à voir. Là je doute qu'on puisse être aussi puriste.Je serais tentée de penser que c'est sans grand intérêt.
Les deux sujets qu'a pris Savona, ils sont de taille, et ils ont leur propre force émotive. Je ne suis pas allée en Palestine, je ne les ai pas rencontrés (encore que j'ai failli m'inscrire à l'expédition "Bienvenue en Palestine", qui avait lieu au printemps de cette année et qui a été bloquée par les israéliens), par contre je suis allée en long en large et en travers sur cette fameuse place Tahrir, il y a 4 ans environ, et j'ai vu comme l'égypte était un pays délirant, bouillonnant, jeune, imprévisible, et follement sympa. Tu emploie les adjectifs "touchants et frappants", mais ils s'appliquent parfaitement au sujet, au pays même.
Je ne peux pas m'empêcher de penser que cela rejaillit forcément sur le film lui même,presque indépendamment du talent du cinéaste. (Ce que tu dis , de toute façon,m'a donné très envie d'aller les voir, ces documentaires!) Mais l'histoire présente est forcément impliquée là dedans! Ce ne sont pas des acteurs qui jouent, et une part de la force du film est bien celle des manifestants égyptiens; reste effectivement le talent du cinéaste, son regard, comme tu dis, je ne le nie pas. Et qu'il ait voulu faire un vrai travail personnel, et différent de la télévision, c'est en effet un parti pris intéressant.
J'avoue que je réagis comme la spectatrice lambda, surtout si je connais un peu la question ; et Le Caire, même en temps ordinaire, c'est une sacrée ville, la traversée de la place Tahrir -en temps ordinaire!- laisse des souvenirs impérissables - c'est toujours de l'ordre de la survie -, je vais donc obligatoirement confronter avec mes impressions et mes souvenirs (et je sens que tu vas dire "Erreur! erreur! ça n'a rien à voir!"). Mais c'est ça qui va me faire plaisir: retrouver un lieu "vrai", des gens "vivants", et j'oublierai que c'est une image sur un écran...
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Laboze
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MessagePosté le: Sam Juin 09, 2012 12:31    Sujet du message: Répondre en citant

Carton, j'ai l'impression que tu parles davantage de sincérité, de rigueur que d’honnêteté. Il y a quelque chose de la conformité de la restitution dans l'honnêteté (et ça concerne plutôt un aspect technique, et conséquemment une morale conformée), alors que la sincérité renvoie plutôt aux sentiments réellement éprouvés (et concerne donc directement l'esthétique).

J'ai vu Palazzo (et pas les deux autres films dont tu parles). Le dispositif a demandé beaucoup d'énergie: filmer 24h sur 24, se relayant en 3x8 avec les deux autres réalisateurs. On voit des mécanismes très précis de la lutte politique:
Spoiler:

les négociations essentielles se passent entre deux voitures sur le parking; le "défenseur" socio-démocrate des occupants de la mairie s'écrier à la fin "la ville est à moi!" au petit matin, après la "victoire".


L'espèce d'errance des occupants, fixés un temps là, dans la mairie. Presque toute l'action se passe en intérieur, et pourtant la géographie du lieu est très instable, on n'est jamais bien sûr de la pièce où ils se trouvent; sauf peut-être la salle des délibérations de la mairie, qui sert de dortoir, d'où chacun se retire au fond pour laisser décider de leur sort les conseillers municipaux, soit les salauds, soit les gentils,
Spoiler:

tous contre les occupants au fond.



Un très beau film sur l'état de la démocratie (la distribution de la parole, de l'espace, de la communauté).

Envie de le revoir!

Maëlig

PS: bah tiens, quand j'écris "C-a-r-t-o-n", ça restitue "le yougo'". Je comprendrais sans doute cette private joke un jour
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Alexia
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MessagePosté le: Sam Juin 09, 2012 23:17    Sujet du message: Répondre en citant

Laboze a écrit:


PS: bah tiens, quand j'écris "C-a-r-t-o-n", ça restitue "le yougo'". Je comprendrais sans doute cette private joke un jour


Demande donc à Oxy!
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Oxyure
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Messages: 2623
Localisation: Fortress of PATERNITY, lvl 2

MessagePosté le: Lun Juin 11, 2012 10:43    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne me rappelle plus à vrai dire le pourquoi du comment de la mise en place de ce remplacement automatique.

"Le yougo". Patronyme qui fleure bon une certaine nostalgie d'un monde plus simple et de fraternité collectiviste, est en effet, une private joke d'admin chafouin qui a fait le bonheur de nombre d'entre nous sur le forum et qui provoque toujours l’incompréhension des nouveaux.

...Mais bon, ça fait zizir à chaque fois, je laisse en l'état de paramétrage obséquieux du forum.

Et comme de bien entendu, C'est une référence (trop ?) évidente aux racines "slave-du-sud" de notre emblématique camarade TonCar.
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Oxyure. Joue la carte Cow-Boyienn​e de l'obsession

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Carton
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Messages: 1952

MessagePosté le: Sam Juin 16, 2012 16:26    Sujet du message: Répondre en citant

Alexia a écrit:

Dans l'absolu, je te donne entièrement raison. Dans l'absolu.
Tu as une parole de spécialiste, et c'est d'ailleurs ce qui m'intéresse dans tes posts! c'est une vision technique, de critique averti et qui sait se distancier.


Ouh si tu savais combien je suis peu spécialiste dans ce domaine, et encore moins technicien. J'ai encore tout à apprendre. Par contre regarder des films, ça je le fais depuis longtemps, et toi aussi, on est spécialistes autant l'un que l'autre. Et je ne parle pas du tout dans l'absolu, au contraire c'est très concret puisque je replace le documentaire en tant qu'objet ayant une forme et une esthétique. Ne lui donner que la dimension de son sujet, c'est là où il devient abstrait.

Alexia a écrit:

Mais "des documentaires sans sujet, sans information" etc, je demande quand même à voir. Là je doute qu'on puisse être aussi puriste.Je serais tentée de penser que c'est sans grand intérêt.


Pas plus pas moins qu'un film de fiction, il n'y a rien de puriste à envisager que le spectre des possibles pour un documentaire soit aussi vaste et riche que pour n'importe quel autre film. Quand je dis "sans sujet", ça veut dire qui ne "traite" pas d'un sujet, qu’il peut le travailler et tout aussi bien s’en détacher, que ce n’est pas forcément sa raison d’exister. Quelque part des films aussi différents que Bestiaire ou Le Plat pays ou Boxing Gym (pour ne parler que de ceux dont la critique est sur le forum) ne traitent pas d’un sujet, ils sont ailleurs, au-delà ou à côté de ça. Et ce ne sont pas les moins intéressants.

Alexia a écrit:

Tu emploie les adjectifs "touchants et frappants", mais ils s'appliquent parfaitement au sujet, au pays même.
Je ne peux pas m'empêcher de penser que cela rejaillit forcément sur le film lui même, presque indépendamment du talent du cinéaste.


Pourtant ce n’est pas le cas de la plupart des images de télé que j’avais vu sur le sujet. Il n’y a rien d’évident à ce que la force d’un évènement ou d’un lieu ou d’un individu arrive à exister dans un film qui cherche à en rendre compte.
« touchants et frappants », c’est bien des films tels qui sont fait dont je parle. Un autre aurait pu complètement rater ça.
Après je ne nie pas l’importance du sujet dans certains documentaires, et ça peut faire aussi de belles choses, mais à partir du moment où on parle de films et non pas de l’évènement en lui-même, on ne peut pas faire abstraction de la forme choisie et de ce qui est travaillé cinématographiquement. J’imagine très bien le genre de film horrible que ça peut donner, à partir d’un même point de départ.

Laboze a écrit:
le yougo', j'ai l'impression que tu parles davantage de sincérité, de rigueur que d’honnêteté. Il y a quelque chose de la conformité de la restitution dans l'honnêteté (et ça concerne plutôt un aspect technique, et conséquemment une morale conformée), alors que la sincérité renvoie plutôt aux sentiments réellement éprouvés (et concerne donc directement l'esthétique).


C’est peut être vrai. Je reprenais le terme « honnêteté » utilisé par Alexia parce qu’elle le chargeait d’une certaine objectivité, et il me semble que l’honnêteté du documentariste ne peut pas se limiter à une conformité de la restitution (d’autant plus que je vois mal à quoi ressemble une conformité de la restitution dans ce domaine là, même dans une démarche de simple restitution il y a une dimension partielle et subjective qui fait que forcément cette conformité ne peut se faire que par rapport à un regard et un vécu). Mais je suis d’accord avec toi, disons que je déplaçais l’honnêteté du travail bien fait vers l’honnêteté d’une fidélité à soi même.
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