enculture Index du Forum
 FAQFAQ   RechercherRechercher   MembresMembres   GroupesGroupes   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Les Aventures de Tintin (Spielberg, 2011)
Aller à la page 1, 2  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    enculture Index du Forum -> Critiques
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Carton
dans le coma profond


Inscrit le: 09 Fév 2010
Messages: 1952

MessagePosté le: Mar Nov 08, 2011 10:03    Sujet du message: Les Aventures de Tintin (Spielberg, 2011) Répondre en citant



J’ai vu le film depuis quelques jours mais je m’étais dit que ce n’était pas la peine d’en parler. Puis finalement j’y ai un peu repensé alors bon voilà trois lignes.
Le film est exactement ce qu’il prétend être, un divertissement hollywoodien, à la fois fidèle à la BD et complètement traître. Pas la peine de gloser sur les choix qui sont faits, ils sont tous très évidents du point de vue de la production, très défendable du point de vue de son réalisateur, et surtout on s’en fout un peu du respect ou non de l’œuvre de départ, si on veut vraiment respecter Tintin on ne fait pas de film.
Maintenant j’ai l’impression que ce film dit un peu de l’horizon du spectacle hollywoodien, vers quoi il tend. Quelque chose d’avant tout dynamique, le mouvement comme principale valeur. Il faut que ça bouge, il faut que ce soit fluide, règne du plan séquence et du fondu enchaîné, le film semble n’être qu’un long et même plan toujours mouvant, sans temps mort. C’est une certaine idée de l’efficacité, une mise en scène maîtresse d’un monde complètement virtuel, qui cherche avant tout à être vecteur de l’action, à ce que l’écran soit animé, dans un tempo régulièrement soutenu.
Il y a une certaine limite là dedans, les exploits des personnages sont tellement déconnectés du monde physique qu’à un moment tout semble vain, la virtuosité des mouvements de caméra lasse fatalement, les pirouettes tournent dans le vent. Spielberg bouge sa caméra sans plus aucune contrainte, mais en restant toujours dans un rapport disons relativement réaliste au virtuel (là où Speed Racer (encore lui) poussait tellement loin les curseurs qu’il débordait vers une certaine abstraction). Tintin est un film d’aventure assez classique, filmé par une caméra toute puissante et qui ne se gène pas pour le montrer (et elle filme des personnages aussi vivants que des pantins morbides, avec ce truc plutôt monstrueux des textures photoréalistes sur des corps de cartoon, ça passe quand ça tire vers le grotesque avec Haddock par exemple). On peut être sensible à ça et apprécier le tour de manège, et si il manque au moins un ambiance, une dimension supplémentaire, pour en faire un divertissement un peu plus conséquent, on peut difficilement lui reprocher de ne pas être autre chose.
_________________
La Quadrature
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Carton
dans le coma profond


Inscrit le: 09 Fév 2010
Messages: 1952

MessagePosté le: Mar Nov 08, 2011 10:38    Sujet du message: Répondre en citant

Le film s'avance franchement comme un divertissement basé sur l'action débridée, c'est son programme, on peut regretter que ce ne soit pas autre chose mais il y a toujours mille films possibles et un seul sur l'écran, il est ce qu'il est, mieux vaut parler de celui là plutôt que de ceux qui n'ont pas été fait (je dis ça parce que pas mal de gardiens du temple tintinesque se sont plaint de ne pas retrouver tel ou tel aspect de la BD). En gros, ne pas reprocher au film d'être un film d'action, de ne pas faire de psychologie ou de sentiment, mais on peut bien sûr lui reprocher d'être raté ou mauvais dans le cadre qu'il s'est fixé.
_________________
La Quadrature
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Hello--Kitty
dans le coma profond


Inscrit le: 03 Nov 2010
Messages: 2053

MessagePosté le: Mar Nov 08, 2011 10:44    Sujet du message: Re: Les Aventures de Tintin (Spielberg, 2011) Répondre en citant

le yougo' a écrit:
les exploits des personnages sont tellement déconnectés du monde physique qu’à un moment tout semble vain

Ça ne m'encourage pas tellement à aller le voir, ça.

le yougo' a écrit:
des personnages aussi vivants que des pantins morbides

Des "jouets de baignoire", écrivait Sotinel.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Baldanders
dans le coma profond


Inscrit le: 23 Déc 2010
Messages: 960

MessagePosté le: Mar Nov 08, 2011 10:52    Sujet du message: Répondre en citant

Le problème, c'est que les critiques se résument soit à dire que c'est bien fait, sublime, virtuose, vertigineux, soit que c'est mal fait, inhumain, fatiguant, des jouets dans une baignoire, etc.
Il faudrait peut-être aller un peu plus loin, du côté de ce que ça raconte, de ce que ça cherche à faire exister comme personnages et comme relations entre les êtres et le monde qu'ils traversent.
Et là, pour moi, c'est terrifiant de fausseté, de froideur et de morbidité.
Comme tout ce qu'a fait Spielberg, je dois dire.
Mais je me sens bien seul à sentir ça, depuis quelques années...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Carton
dans le coma profond


Inscrit le: 09 Fév 2010
Messages: 1952

MessagePosté le: Mar Nov 08, 2011 10:56    Sujet du message: Re: Les Aventures de Tintin (Spielberg, 2011) Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:
le yougo' a écrit:
t;]des personnages aussi vivants que des pantins morbides

Des "jouets de baignoire", écrivait Sotinel.


Je comprends complètement la validité du procédé technique sur le papier, mais la réalisation du truc m'a semblé vraiment flippante, les poils de nez de Haddock m'ont complètement obnubilé. On est vraiment face à une texture hyper réaliste sur des figures complètement grotesques, les rides, le grain, la couperose sur ce bonhomme cartoon aux mouvements outrés, ou les yeux vides de tintin fichés dans des paupières aux traits ultra animés, y'a un truc qui marche pas du tout là dedans, c'est un oxymore visuel.
_________________
La Quadrature
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Kuni l'hungus
dans le coma profond


Inscrit le: 10 Fév 2010
Messages: 1789
Localisation: A votre avis? Enfin si je le trouve.

MessagePosté le: Mer Nov 09, 2011 4:55    Sujet du message: Répondre en citant

Baldanders a écrit:

Mais je me sens bien seul à sentir ça, depuis quelques années...



Non.
_________________
Independent Film!! You know it's like killing babies. [...] If you kill babies and you don't believe in it then that's bad. [...] You know, if you are killing babies and you believe in it, then you are doing something you believe in.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Baldanders
dans le coma profond


Inscrit le: 23 Déc 2010
Messages: 960

MessagePosté le: Jeu Nov 10, 2011 13:29    Sujet du message: Répondre en citant

Bien plus que par ses semblables, Spielberg est fasciné par ce monde horrible de machines dans lequel nous entrons. Dans son cinéma, ce ne sont pas les machines qui sont cauchemardesques mais les hommes (c'est ce que raconte Intelligence artificielle). La supercherie consiste à humaniser la machine (David) pour nous faire avaler ça, qui si on y réfléchit est dégueulasse.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Trollope
dans le coma profond


Inscrit le: 04 Oct 2011
Messages: 637

MessagePosté le: Jeu Nov 10, 2011 18:38    Sujet du message: Répondre en citant

Baldanders a écrit:
Bien plus que par ses semblables, Spielberg est fasciné par ce monde horrible de machines dans lequel nous entrons. Dans son cinéma, ce ne sont pas les machines qui sont cauchemardesques mais les hommes (c'est ce que raconte Intelligence artificielle). La supercherie consiste à humaniser la machine (David) pour nous faire avaler ça, qui si on y réfléchit est dégueulasse.


je comprends qu'on aime pas Tintin mais ça c'est de la psychose.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Baldanders
dans le coma profond


Inscrit le: 23 Déc 2010
Messages: 960

MessagePosté le: Jeu Nov 10, 2011 19:28    Sujet du message: Répondre en citant

Intelligence artificielle est très très clair là-dessus pourtant, il suffit de pas se laisser endormir par les sourires innocents de David. Si on ne joue pas le jeu trop facile consistant à chercher la Shoah dans un film sur des persécutions (grille de lecture parfaitement inconséquente) et qu'on regarde les êtres humains qui sont montrés là-dedans, on ne trouvera que des hystériques, des traîtres, des lâches, des vicieux. Un être humain exemplaire ne finit par exister, à la toute fin, que par les bons soins d'un robot et d'un extra-terrestre. Tout est tellement limpide que personne n'ose voir la bêtise de ce machin.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Baldanders
dans le coma profond


Inscrit le: 23 Déc 2010
Messages: 960

MessagePosté le: Jeu Nov 10, 2011 19:34    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé de constater que ça fait longtemps qu'on ne cherche plus à savoir quelles histoires on nous raconte et ce que ces histoires ont à voir avec nous, vivants.

Après, on peut parler reflets (y'en a plein dans AI aussi), belles images, vitesse, sauts d'un univers dans un autre, etc., on peut jouer à obéir à SS, à rapetisser, à redevenir gamins tremblants dans le noir à l'approche d'un dinosaure, d'un robot ou d'un Arabe. On fait ce qu'on veut, hein. On peut même traiter les autres de psychotiques, tant qu'on y est, c'est plus simple que d'essayer de comprendre ce qu'ils veulent dire. D'ailleurs, faut être simple.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Carton
dans le coma profond


Inscrit le: 09 Fév 2010
Messages: 1952

MessagePosté le: Jeu Nov 10, 2011 19:47    Sujet du message: Répondre en citant

Dans A.I. l'humanité n'est pas que chez les humains, c'est tout de même ce bon vieux compte de Pinocchio, qui était déjà pas super rigolo dans son portrait des tares humaines.
Et puis le scénar c'est Kubrick, ça compte pas mal dans cet aspect des choses.
Il me semble que dans le cinéma de Spielberg, y'a aussi pas mal de bons sentiments et d'humains pleins de sentiments et de comportements très positifs ou altruistes.
Mais tu disais qu'il n'y avait plus d'humanité chez Spielberg, c'est qu'il y en a eu à un moments ? Ça s’arrête quand d'après toi ?
_________________
La Quadrature
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Baldanders
dans le coma profond


Inscrit le: 23 Déc 2010
Messages: 960

MessagePosté le: Jeu Nov 10, 2011 19:50    Sujet du message: Répondre en citant

Hawks (comme Walsh, DeMille, Lang, etc.) filmait un espace et des personnages le plus réels possible. L'abstraction rentrait là-dedans, dans ce monde, par effraction.

Dans les Spielberg, l'espace, les personnages sont déjà abstraits, de sorte que toute prétention ultérieure à l'abstraction découvre deux défauts majeurs : celui de la redondance et celui de la vacuité.

La mise en scène dans le cinéma classique consistait à tirer des situations "réalistes" (personnages et espace réels) vers l'abstraction. Avec Spielberg, on est généralement de plain-pied dans l'abstraction (la rhétorique, le spectacle, le second degré, appelez ça comme vous voulez), dès le premier plan. Il n'y a dès lors pas de saut dans l'abstraction possible, aucun jeu entre une "réalité" et une pensée. C'est de la mécanique, des formes, des signes, qui trouvent leur raison d'être dans un côté mille-feuilles, dans leur quantité...


Dernière édition par Baldanders le Mer Avr 24, 2013 14:14; édité 2 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Baldanders
dans le coma profond


Inscrit le: 23 Déc 2010
Messages: 960

MessagePosté le: Jeu Nov 10, 2011 19:55    Sujet du message: Répondre en citant

le yougo' a écrit:
Dans A.I. l'humanité n'est pas que chez les humains, c'est tout de même ce bon vieux compte de Pinocchio, qui était déjà pas super rigolo dans son portrait des tares humaines.
Et puis le scénar c'est Kubrick, ça compte pas mal dans cet aspect des choses.
Il me semble que dans le cinéma de Spielberg, y'a aussi pas mal de bons sentiments et d'humains pleins de sentiments et de comportements très positifs ou altruistes.
Mais tu disais qu'il n'y avait plus d'humanité chez Spielberg, c'est qu'il y en a eu à un moments ? Ça s’arrête quand d'après toi ?


De fait, Kubrick aimait beaucoup les machines lui aussi.
J'ai dit "plus d'humanité" ? Je voulais dire "pas d'humanité", pour moi il n'y en a jamais eu dans les films de Spielberg.
Bien sûr qu'il y a la représentation de sentiments humains chez Spielberg, et même un paquet, mais ces sentiments sont les éléments d'une rhétorique, ce n'est pas l'essentiel de son travail, ils ne sont que des moyens.
C'est du reste ce qui me fait vomir dans AI par exemple, qu'il se serve publicitairement de l'expression enfantine de l'amour pour faire passer la pilule d'un robot plus humain que les humains...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Bite Astrale
dans le coma profond


Inscrit le: 02 Mar 2010
Messages: 1063

MessagePosté le: Jeu Nov 10, 2011 20:52    Sujet du message: Répondre en citant

Baldanders a écrit:
Désolé de constater que ça fait longtemps qu'on ne cherche plus à savoir quelles histoires on nous raconte et ce que ces histoires ont à voir avec nous, vivants.

Après, on peut parler reflets (y'en a plein dans AI aussi), belles images, vitesse, sauts d'un univers dans un autre, etc., on peut jouer à obéir à SS, à rapetisser, à redevenir gamins tremblants dans le noir à l'approche d'un dinosaure, d'un robot ou d'un Arabe. On fait ce qu'on veut, hein. On peut même traiter les autres de psychotiques, tant qu'on y est, c'est plus simple que d'essayer de comprendre ce qu'ils veulent dire. D'ailleurs, faut être simple.

Tu peux aussi arrêter de prendre les gens de haut et les sous-entendus à base de "obéir à SS" n'aident pas ta cause.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Bite Astrale
dans le coma profond


Inscrit le: 02 Mar 2010
Messages: 1063

MessagePosté le: Jeu Nov 10, 2011 20:58    Sujet du message: Répondre en citant

Et ça : "Désolé de constater que ça fait longtemps qu'on ne cherche plus à savoir quelles histoires on nous raconte et ce que ces histoires ont à voir avec nous, vivants."

Ou : "D'ailleurs, faut être simple."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    enculture Index du Forum -> Critiques Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Aller à la page 1, 2  Suivante
Page 1 sur 2

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB and iRn
Traduction par : phpBB-fr.com
Protected by Anti-Spam ACP