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Black Swan (Darren Aronofsky, 2011)
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Carton
dans le coma profond


Inscrit le: 09 Fév 2010
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MessagePosté le: Lun Mar 28, 2011 13:07    Sujet du message: Répondre en citant

Moi et Aronofsky ça n’a jamais marché, je suis souvent sorti de ses films avec un certain étonnement face à l’ennui qu’ils m’avaient provoqué. Puis souvent de l’incompréhension, voire de l’agacement, devant la bonne réception de ses films. Black Swan m’aura au moins permis de comprendre un peu ce qui ne va pas avec ce réalisateur.

J’ai l’impression que ce qui s’avance en premier dans ses films, c’est une certaine puissance de la mise en scène, des partis pris forts et visibles, une forme qui tire a priori vers une énergie ou un élan, quelque chose de physique et de visuellement prenant. Pourtant, c’est un peu l’inverse qui se passe, ses films sont très proches d’un discours, de quelque chose qui serait à dire, à exposer, Aronofsky fait des films qui sont moins de l’ordre de la rime, du rythme, d’un rapport poétique à la forme, que du sujet à traiter et des thèmes à développer. Là on a droit à toute une panoplie sur le thème du double, avec des signes signifiants dans toutes les scènes, et à tout les niveaux (psychologiques et organique, film de folie et de monstre).
Ce qui me gène en outre, c’est que ces thèmes sont abordés très basiquement, de manière un peu bête. Mina a une mère possessive, elle est resté dans l’enfance, alors sa chambre est rose bonbon, pleine de peluche, sa mère la borde en faisant jouer une boite à musique avec une ballerine qui danse sur la musique de Tchaikovski. On a là une liste de symptômes style cas d’école et le réalisateur les aligne grossièrement. La mère crise sur le gâteau, check, la fille se rebelle en jetant ses peluches, check. Là où on attendait du viscéral on trouve du littéral. Et à partir du moment où Mina voit son double dans le métro (tout au début), le film n’a plus qu’à dérouler son programme attendu de reflets dans le miroir, d’insert dans les stroboscopes, de visions chelou et de dessins qui bougent. Un enchaînement de symptômes crescendo qui court dans tous les régimes de cinéma, comme un chien fou.

Alors pourquoi pas quelque chose de frontal et de cash, partir du thriller psychologique pour aller vers le film de loup-garou. Mais ça ne marche pas, parce qu’Aronofsky mime sans cesse la complexité, le trouble, fait mine de sous entendre et de symboliser alors même qu’il met les pieds dans le plat du cinéma de genre. Le cul entre deux chaises, son film rate à la fois la brutalité franche et la subtilité psychologique, ne sait pas choisir entre une forme oblique et suggestive et un cinéma d’horreur pur, il fait un peu le malin, ou tortille du cul. J’ai été intéressé par l’idée de voir les transformations à vue, le pétage de plomb filmé baroque, mais il y a toujours quelque chose de l’ordre du symbole et du second degré qui contre dit ça, qui n’ose pas complètement le littéral, où chaque plan frontal se retrouve avec un contre-champ qui désamorce (en fait c’est un rêve, en fait c’est dans sa tête, un plan sur la mère dans la salle pour resignifier les enjeux psychologiques en pleine scène d’explosion fantastique)

Le problème d’Aronofky, c’est peut être du côté d’un choix ou d’un équilibre qu’il ne trouve pas, qui fait que lorsque Mina danse, il la filme dans sa psychologie et pas dans son corps (filmer une danseuse pratiquement jamais en pied, c’est pas rien, ce qui l’intéresse dans les scènes de danse c’est le visage, mouais), mais muscle sa mise en scène pour en faire quelque chose de physique (travellings à gogo), ce qui me fait me dire qu’il ne filme pas le corps et l’âme (Cronenberg par exemple), mais plutôt compense un cadrage par un mouvement d’appareil, quelque chose d’à la fois théorique et mécanique, très peu inspiré, qui annule plutôt qu’il n’ajoute. Ce mouvement double à chaque fois s’écroule sur lui-même, une subtilité ou un sous entendu est souligné par un effet sonore de série B, une scène spectaculaire et d’horreur aura son explication de texte freudienne et analytique.
Tout ça donne un film assez maladroit et brouillon, qui fait trop d’effort et sent la sueur, sur-signifiant et appuyé à tous les niveaux.
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La Quadrature
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Pipi
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Messages: 829

MessagePosté le: Lun Mar 28, 2011 16:13    Sujet du message: Répondre en citant

Meilleure critique que j'ai lue sur le film. Merci le yougoslave.

Et ça me fait encore plus regretter que le Wolverine soit tombé à l'eau. Aronofsky devrait se contenter d'être un pur cinéaste de genre, il a le talent pour ça. Mais il est trop prétentieux et trop malin...
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Bronislas
dans le coma profond


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MessagePosté le: Lun Mar 28, 2011 19:21    Sujet du message: Répondre en citant

le yougo' a écrit:
La mère crise sur le gâteau, check, la fille se rebelle en jetant ses peluches, check.


J'ai déjà lu ça quelque part.
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Carton
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MessagePosté le: Lun Mar 28, 2011 20:31    Sujet du message: Répondre en citant

Question
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Bronislas
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MessagePosté le: Lun Mar 28, 2011 21:02    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.senscritique.com/film/black-swan/5771245271777089/critique/kales/
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Conufs
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MessagePosté le: Lun Mar 28, 2011 21:04    Sujet du message: Répondre en citant

Il faut déposer un brevet là.
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Carton
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MessagePosté le: Lun Mar 28, 2011 22:54    Sujet du message: Répondre en citant

ah oui putain quand même.
Alors j'avais jamais lu ce texte, d'ailleurs la nature de son "check" n'est pas la même que chez moi.

Par ailleurs, je trouve la critique conne, et c'est pas un couteau dans le film c'est une lime.
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Bronislas
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MessagePosté le: Mar Mar 29, 2011 15:23    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, je me doutais, mais c'est la coïncidence qui m'a frappé.
Clair que c'est pénible ces critiques qui critiquent l'absence d'originalité dans la trame ou dans le traitement et qui cherchent avec acharnement des topoï, alors qu'un film est toujours nécessairement, au moins en partie, fruit de son temps.
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Zagriban
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MessagePosté le: Dim Avr 10, 2011 18:08    Sujet du message: Répondre en citant

Qu'est-ce qui m'a pris d'y aller malgré les mauvais avis? Comme quelques personnes dans la salle, j'ai failli prendre mes cliques et mes claques vers le milieu du film. Je ne suis pas motivé pour expliquer ce qui m'a foncièrement déplu, mais ça a été une séance vraiment pénible... Heureusement que les vingt dernières minutes rattrapent un peu le reste.

En revanche, petite question pour ceux qui ont vu le film:

Spoiler:

Nina va voir Beth à l'hôpital pour la deuxième fois, lui ramenant des objets provenant de sa loge et lui appartenant. On voit alors Beth prendre une sorte de dague et se l'enfoncer dans les joues. Nina se sauve, entre dans l'ascenseur, et là on la voit lâcher la dague ensanglantée. Serait-ce elle qui a transpercé le visage de Beth? Cette rencontre a-t-elle vraiment existé?

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Bite Astrale
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Messages: 1063

MessagePosté le: Dim Avr 10, 2011 20:56    Sujet du message: Répondre en citant

L'ambiguité est volontaire.
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