Memory Lane (Mikhaël Hers, 2010)

Hello--Kitty · Posté le: Mar Jan 04, 2011 18:40 Sujet du message:

En fait je regrette ce que je viens d'écrire.

Kuni l'hungus · Posté le: Mar Jan 04, 2011 20:16 Sujet du message:

Pourquoi, je trouvais tout à fait diplomatique et clair pour répondre à un lapidaire péremptoire. Comme j'ai pas su le faire avec l'autre numéro, par exemple. D'ailleurs, j'hésitais à relancer une masturbation au sujet de certaines choses qu'il a dit dans son message, l'autre, là, mais ça me fait chier, parce que si y a moyen d'en tirer une discussion sur le cinema, ça fait un peu mode revue de presse qui crache sur tout ce qui bouge (en l'ouccurence asiafilms et wildgrounds)
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Independent Film!! You know it's like killing babies. [...] If you kill babies and you don't believe in it then that's bad. [...] You know, if you are killing babies and you believe in it, then you are doing something you believe in.

Oxyure · Posté le: Mar Jan 04, 2011 20:33 Sujet du message:

Je m'insurge contre les propos résolument anti-football tenu dans ce topic !

Zetes rien que des cons !

TOUS !

(sauf Mickey, lui il est MAGIQUE)
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Oxyure. Joue la carte Cow-Boyienne de l'obsession

"Liber sed fidelis"

Kuni l'hungus · Posté le: Mar Jan 04, 2011 20:45 Sujet du message:

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Hello--Kitty · Posté le: Mer Jan 05, 2011 15:21 Sujet du message:

Hello--Kitty · Posté le: Jeu Jan 06, 2011 12:43 Sujet du message:

Hers fait un premier film de manière honnête, il me semble. On ne peut pas dire que le film est spécialement commercial ni même "fait pour plaire". Il n'a rien de tendance. Il me semble aussi qu'il y a chez Hers quelque chose de singulier, notamment un ton à la fois grave et léger, mais non vaporeux, à peine mélancolique, qui parvient à être sensuel en bout de course. Par ailleurs, c'est aussi un des rares jeunes cinéastes français à s'intéresser à la géographie quand la plupart de ses collègues sont dans le "tout physique" (et ils le sont quelquefois avec bonheur, bien sûr).

Dernière chose: je ne me sens pas de railler quelqu'un qui "aimerait bien" être Duras ou Ozu ou Breillat. Il faut bien qu'il ait une ambition personnelle et un horizon artistique. Ce que je veux dire, c'est: je ne vois pas pourquoi le fait viser ça et de ne pas être à la hauteur de ces modèles-là (bien sûr !) pourrait lui être reproché. Sauf si on veut être un peu dédaigneux avec les gens qui font des films. C'est pour ça que je dis "c'est pas des façons de parler des gens".

Zahad le rouge · Posté le: Ven Jan 14, 2011 19:23 Sujet du message:

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"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

Tiny · Posté le: Ven Jan 14, 2011 21:31 Sujet du message:

ne t'inquiète pas. ici, les gens vont et viennent. ils mettent parfois même 6 mois à répondre, ou à lire un texte! Smile

Kuni l'hungus · Posté le: Sam Jan 15, 2011 3:48 Sujet du message:

Il est peut-être surtout vexé de s'être fait traité d'homo ailleurs?
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Oxyure · Posté le: Sam Jan 15, 2011 3:49 Sujet du message:

Ou il est parti cacher sa femme...
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"Liber sed fidelis"

Hello--Kitty · Posté le: Mar Jan 18, 2011 17:07 Sujet du message:

J'étais juste pas là.

Hello--Kitty · Posté le: Ven Jan 21, 2011 13:08 Sujet du message:

Pour moi, Breillat a toujours cherché à filmer ce qu'il y a de sacré dans l'acte amoureux. Quand elle filme une scène d'amour, elle filme une légende, quelquefois au sens mythologique comme dans Anatomie de l'enfer. Ce n'est pas du tout le cas de Hers.

Il y a aussi une forme de dégoût pour l'acte amoureux chez Hers, depuis toujours. C'est un réalisateur puritain, ce que Breillat n'est pas.

C'est pour ces deux raisons que je disais: "par certains côtés, ça ne fait pas du tout penser à du Breillat". Je dirais que les différences me semblent plus fondamentales que les ressemblances.

De toute façon, Hers ne filme pas très bien les scènes d'amour. On sent que ça reste théorique, que ça reste "au niveau de la mise-en-scène".

Dans Memory Lane, je suis sidéré de voir comme il réussit très bien la séquence où Thibault Vinçon prend la main de la fille pour la première fois (dans le couloir, ou dans la rue, je ne sais plus), un geste pas si facile que ça à filmer parce que très niais, et comme il rame un peu dans la séquence au gymnase (qui, du point de vue de l'idée scénaristique, n'est d'ailleurs qu'une redite de scènes vues dans d'autres films).

Disons que l'incarnation chez Hers, elle est d'abord géographique. Et puis il filme un peu au passé. Ce n'est pas très fréquent dans le cinéma actuel. Je ne peux pas dire que c'est le cinéma que je préfère au monde, mais c'est ce que j'appelle sa "singularité" ou son "ambition".

La géographie et le fait de filmer au passé, ce sont pour moi les deux raisons de cette façon un peu timorée d'aborder les situations. Je ne lui reprocherai pas parce que, dans Memory Lane, il va quand même au bout de certaines scènes (par exemple quand Deborah François parle à son père pour la dernière fois et qu'elle doit lui dire je t'aime). Ce que j'ai aimé dans Memory Lane, c'est que le côté effarouché du cinéma de Mikael Hers était problématisé dans le scénario.

Alors disons que la fidélité de Mikael Hers à des comédiens et à un mode de récit est comme l'indice d'un style, de quelque chose d'un peu obsessionnel. Donc si c'est obsessionnel alors c'est que c'est un peu senti, et peut-être pas si systématiquement cinéphilique que ça.

Hello--Kitty · Posté le: Ven Jan 21, 2011 19:51 Sujet du message:

En fait je viens de relire ce que j'avais écrit en ouverture du topic et je trouve ça tout à fait compatible avec ce que Baldanders dit: film de l'entre-deux, film tempéré, film effacé...

Baldanders · Posté le: Dim Jan 23, 2011 15:13 Sujet du message:

Là-dessus, parce que c’est le plus important : je n’ai rien du tout contre la psychologie, au contraire, mais tant qu’à faire, si ce sont les tourments psychologiques de ses personnages qui intéressent un cinéaste, autant jouer le jeu sérieusement et à fond au lieu de tourner autour du pot comme le fait Hers. Surtout si c’est pour finir, après être resté tout du long extérieur à ses personnages (ce que tu appelles « pudeur » et que moi j’appelle « impuissance »), par tenter de gagner notre compassion au moindre coût créatif, juste par deux très banales idées de scénario (le deuil des unes et la dépression de l’autre).
Le scénario, justement. Ce qui manque au film de Hers, c’est d’être écrit, tout bêtement. Même les moments creux de l’existence sont à écrire avant d’être filmés (ou alors il faut être très très fort, n’est pas Godard ou Rozier qui veut).
C’est du reste ce que Hers a fait : on le sent beaucoup trop, que ses dialogues ont été écrits, et franchement, faudrait qu’il engage un dialoguiste ou quelqu’un qui a quelque expérience en matière de psychologie humaine ou d’écriture d’un personnage, qu’il exige un peu plus de lui-même et de ses films, qu’il fouille ses caractères, qu’il les rende un peu, un tout petit peu plus mystérieux, plus ambivalents. Car avec ses dialogues superficiels et forcés, dépouillés de tout ce qui pourrait aller voir ailleurs, dans l’espace ou le temps (mise à part cette nullissime blague à la bibliothèque sur les deux beaufs qui écoutent du mauvais rock), il reste à la surface, et encore une fois je crois que c’est par impuissance plus que par tempérament.
Alors l’obsession comme preuve d’un tempérament créatif, je veux bien, mais qu’elle produise quelque chose, cette obsession, au lieu de l’handicaper…
Ce qui m’évoque Duras dans Memory Lane, et sans aller chercher midi à quatorze heures, c’est l’envie de faire exister des moments du quotidien rien que par la mise en scène. Je pense par ex. à toute la séquence qui suit le déjeuner au début de Nathalie Granger. Il faut voir comment Duras fait exister les lieux et les gestes : c’est tranchant, dur, tendu, alors même que ça ne montre rien ou presque. Chez Hers, c’est doucereux, flottant, lénifiant. J’ai lu que du coup ça rappelait à certains les films de Naruse… C’est oublier que Naruse a plus à voir avec Duras qu’avec Hers, à moins de confondre n’importe quel cinéaste pré-moderne avec n’importe quel cinéaste moderne. Alain Raoust n’est pas Antonioni, pas plus que Lynch n’est Buñuel et pas plus que Dieutre n’est Straub ou Hers Naruse. Il est peut-être temps de voir ce qui éloigne les uns des autres plutôt que ce qui les rapproche...