Salvador Dali (1904-1989)

Bronislas

Je viens de recevoir un des tomes des essais de Goerge Orwell, et je le lis avec beaucoup de délectation. On y trouve un article très intéressant sur Salvador Dali, que je méconnais totalement, Benefit of Clergy: Some Notes on Salvador Dalí. Il commence comme un compte-rendu de son autobiographie, La vie secrète de Salvador Dalí. George Orwell ne cache pas longtemps son aversion pour les thèmes récurrents de son œuvre (dont il cherche des fondements dans son autobiographie, que les anecdotes soient vraies ou non) : la représentation de corps putréfiés, d'excréments ou de la masturbation. Mais, en même temps qu'il critique moralement Dali et voit dans son œuvre un poison pour l'imagination, il ne remet absolument pas en cause son talent, et insiste au contraire sur le génie dans l'exécution, la minutie dans la composition et la préparation de ses tableaux. Au final, il cherche une via media, entre ceux qui s'abstiendraient toute critique au motif que c'est beau, et ceux qui condamneraient immédiatement l'œuvre dans son ensemble parce que Dali est un individu mauvais (sur le plan moral). Il reconnaît qu'un artiste peut être bon sur le plan esthétique et mauvais sur le plan éthique.

Intrigué par ce débat, j'ai regardé sur internet plusieurs de ses tableaux, et loin d'avoir clarifié la situation, ce bref aperçu a fait naître chez moi d'autres interrogations :
- Dans les tableaux de la période surréaliste de Dali, j'étais moi-même partagé entre la fascination pour certaines compositions, et la répulsion provoquée par certains détails de ses tableaux, mais quelle puissance !
- Par contre ses œuvres postérieures me laissent plus perplexes encore, avec un mysticisme "de brocante", un académisme beaucoup plus fort dans les compositions. Et alors que le thème de la mort y paraît plus apaisé, il y paraît aussi beaucoup plus banal.
- Le personnage. Même si on peut apprécier son œuvre sans se soucier de lui, j'avoue que pour l'historien, c'est un personnage intéressant. Moralement, politiquement, intellectuellement, il est difficile à cerner, et son itinéraire n'est pas linéaire. Bon, comme son œuvre semble beaucoup plus consensuelle dans les années postérieures, ses prises de positions paraissent plus conservatrices année après année.

Je n'ai pas osé mettre de photos de ses œuvres, car je ne me penses pas suffisamment amateur pour faire un choix pertinent. Par contre je vais essayer de me constituer une bibliographie. Il y a un Taschen et un Abécédaire qui sont probablement de bons points de départ. De même, il faudrait que je revisionne Un Chien Andalou, et que je me penche sur Le journal d'un génie avec le film de Bunuel. Et participez, que ce sujet ne soit pas un four. Laughing

Bite Astrale · dans le coma profond Inscrit le: 02 Mar 2010 Messages: 1063

Le Taschen déboîte. Tu trouveras pas mieux.

Moi aussi j'ai quelques lacunes en Dali au niveau cinématographique qu'il faut que je rattrappe fissa.

Et un jour je retournerai au musée Gala Dali qui m'avait fait forte impression en CM2.

Alexia

Alexia

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Alexia

Mets donc les photos des oeuvres de Dali qui te plaisent, qu'est ce que ça fait que tu sois amateur averti ou pas! j'aime bien Dali; allez, une des plus célèbres, que j'aime beaucoup, "les montres molles" (1931)

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Youkali

Alors au lycée j'avais arraché 2 pages du manuel d'espagnol (En terminale je crois) pour mettre ces 2 tableaux dans des petits cadres, wiiiiiild. Mais je connais très mal l'oeuvre complète de Dali, à part cette période ci, quoi.

Enfant géopolitique observant la naissance de l'homme nouveau.

La métamorphose de Narcisse.

Alexia

Dali était fasciné par l'Angelus de Milet, sur lequel il a écrit un essai ("le mythe tragique de l'Angelus de Milet")

et il l'utilise plusieurs fois en y mettant ses fantasmes personnels

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Alexia

Ce que je trouve curieux c'est que Dali donne des tas d'associations érotiques sur le tableau de Millet, alors que je ne peux pas m'empêcher de penser que ce qui l'a frappé, c'est la figure des deux personnages, figures parentales, qui pour moi pleurent un enfant mort (le jeune frère de Dali est mort moins d'un an avant sa naissance, et Dali porte le même prénom que lui; il s'est identifié à ce "jumeau " mort, je crois d'ailleurs qu'il dit ça qq part, ce qui explique en partie son obsession de la mort et de la décomposition, et également la récurrence du thème du double).
Et dans la variante faite par Dali, le personnage sombre qu'il ajoute souligne la connotation érotique, mais en même temps évoque un cadavre qui sortirait de terre (le frère décédé?)
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Bite Astrale · dans le coma profond Inscrit le: 02 Mar 2010 Messages: 1063

Mystère Orange

Sinon moi je conseille de regarder les oeuvres de Dali en étant foncedé, on voit des trucs incroyables dans le moindre petit détail anodin.

Kuni l'hungus

Alexia

Alexia

Alexia

"Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une pomme grenade une seonde avant l'éveil"
(celui là aussi je l'aime beaucoup)
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Oxyure

Bin moi Dali ça me laisse froid.

Mais je n'ai jamais vu sa peinture "en vrai".
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Oxyure. Joue la carte Cow-Boyienne de l'obsession

"Liber sed fidelis"