Derniers achats... Dernieres lectures...

[Oxyure]

Vraiment ?

J'hésitais... c'est une série en plus je crois...
_________________
Oxyure. Joue la carte Cow-Boyienn​e de l'obsession

"Liber sed fidelis"

[Carton]

L de Benoit Jacques, chez L’Association.

J’ai longtemps été distant de l’œuvre de Benoit Jacques. Peut être parce que c’est un auteur dont le travail n’est pas séduisant au premier abord, un dessin pas forcément lisible, une manière de faire de la BD sans y aller franchement, toujours proche de quelque chose en premier lieu graphique, proche du pur dessin et jamais franchement dans la narration. Beaucoup d’ironie aussi, de détachement par rapport au médium. Pourtant y’a pas mal de choses qui m’attiraient, son travail sur tissu par exemple, ses flip books sympathique, et cette détermination à s’auto-éditer principalement. Mais longtemps ses BD m’ont refusé l’entrée (quelque chose de primitif aussi dans le dessin, pas vraiment du côté de l’enfance mais du côté du balbutiement, du « mal fait », qui n’est pas un problème en soi mais qui à chaque fois me faisait me dire que j’y reviendrais plus tard).
Mais déjà son Die Europanichos Assimil, petit livre à L’Asso, m’avait fort plu. Du coup, quand j’ai vu son « L » en librairie, beau gros et grand livre, j’ai eu envie. Je l’ai feuilleté en me disant que je l’achèterai plus tard, mais un rapide coup d’œil et j’étais happé. Le livre m’a hanté plusieurs jours jusqu’à ce que je cède et que je l’achète franchement.

C’est certainement un des plus beaux livres sortis cette année. Suite à une rupture amoureuse et à une rencontre du même ordre, Benoit Jacques a vu à 50 ans sa vie fortement malmenée. Il en a tiré plusieurs récits courts, jetés sur un carnet sans aucun désir de les publier au départ. Le résultat, une dépression majestueuse (dans le sens psychique et dans le sens météorologique aussi, il pleut beaucoup dans le livre, des tourbillons tout le temps), des pages mouvementées, rageuses, complètement tournées vers le ressenti et l’affect de l’auteur, où tout passe par le trait vif, les ratures, le recouvrement (les textes de départ ont été abandonnés et systématiquement noircis), ça bouillonne, ça dégage une énergie folle, une grande tension, entre une certaine luxuriance et une noirceur ascétique (pas de gras, rien en trop, tout semble tenir dans le geste et l’instant). C’est un livre en mouvement constant, dans le trait, dans le récit, avec un dessin qui change tout le temps, entre une sorte de réalisme tremblant et un symbolisme naïf. Et ça vibre de partout.
Les histoires sont parfois confuses, de toutes façons il s’agit d’une narration du sensible, poétique, qui ne raconte rien d’autre qu’une émotion, une détresse, un espoir. C’est souvent époustouflant, et si le sens se dérobe parfois ce n’est jamais au détriment d’une narration étonnamment fluide et accrocheuse. Peut être le livre le plus cryptique de l’auteur, autobio cachée et transformée, et pourtant pour moi se fut son plus accessible, son plus évident, où l’on a le sentiment d’une étonnante proximité entre l’émotion de l’auteur et le résultat sur la page, comme si aucune construction, système ou barrière, aucun « sens du métier » ou savoir faire, n’étaient venu s’installer entre le désir de dessiner et le résultat. Un truc cash, direct, émouvant et magnifique. Une cathédrale furieuse.





(Pour booster le désir d’achat, voici le retour de la page sexe)


(Et encore une fois, super boulot de la part de L’Association, livre parfait dans son façonnage, imposant et fragile, précieux).
_________________
La Quadrature

[Bronislas]

[Pierrec]

Allez savoir pourquoi : je déteste Benoit Jaques.
ni ses bds si ses autres productions ne m'ont jamais fait bander, et l'engouement que certaines personnes dont je respectais franchement les goûts pouvaient avoir pour lui m'a toujours semblé absurde. ça me fait ça avec pas mal d'auteurs (Davodeau? Mais c'est juste chiant Davodeau...Manuel? Comment peut-on apprécier cette psychorigidité?)

Du coup, L, je l'ai vu en librairie et je ne l'ai même pas ouvert, pensant qu'il s'agissait encore là d'une fumisterie quelconque.

Mais ces planches me laissent sur le cul. Sont-elles genre les 3 meilleures de l'album que tu as posté ici parce que tu fais toi aussi parti de la conspiration Benoit Jacques? Ou est- ce que c'est de ce niveau tout le long?

Faudrait que j'aille jeter un oeil par acquis de conscience

[Zagriban]

[Zahad le rouge]

acheté 20 euros le package, deux premières éditions sublimissimes de Silence de Comès et de Hypocrite ou comment décoder l'Etircopyh du gigantesque Forest.

Comment dire...?

ça déboîte sec, surtout le deuxième, extraordinaire.

(dans le 1er, le vrai tour de force, c'est le trait, épastrouillant j'ai envie de dire, les scènes enneigées m'ont mis sur mon gros derche)




_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Zagriban]

Cet album de Comès, je suis passé de nombreuses fois devant, sans jamais oser le prendre. La noirceur et même souvent le désespoir qui se dégage des couvertures de cet auteur, à l'instar d'un Rabaté, m'ont longtemps "rebuté" (hahaha).

Quant à la deuxième couv, ça a l'air... intéressant.

[Zahad le rouge]

ah pas lu celui-là, mais j'avais lu Mystérieuse matin, midi et soir dans la fort moche édition de L'Association (je ne m'expliquerai jamais cette couverture hideuse) et c'était brillant.

Du même, je te recommande Enfants c'est l'hydragon qui passe et l'extraordinaire et profondément Ruizien La jonque fantôme vue de l’orchestre.

Ah d'ailleurs, je me souviens que la première fois que j'ai lu les Cités Obscures de Schuitten et Peeters, je me disais qu'il n'y avait que Ruiz qui saurait adapter ça au cinéma. Eh bien j'ai découvert il y a une semaine que Ruiz avait coécrit un épisode des Cités Obscures. Évidemment!
_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Zahad le rouge]

Paracuellos... ça m'a mis la rage, bouquin extraordinaire, d'une cruauté rare, d'une humanité pleine, d'une intelligence folle, et puis quel dessin!



Verlaine, une saison en enfer, mouais ben chaipa, y'a un truc séduisant dans le packaging des Rêveurs, dans le dessin à première vue, dans les couleurs de Pat Larcenet... Et pis bon, tu te penches dessus, tu captes que le dessin c'est que des gimmicks, des solutions du pauvre, du sous-Larcenet, de l'esbrouffe en somme. Quant au scénario, bon, c'est un bon premier jet, faudrait écrire maintenant. Ah merde, c'est déjà édité?



Ai feuilleté la monographie de Goossens en me bidonnant comme un con. Faut que je la pique à mon frère dès qu'il l'aura lu, son foutu cadeau d'anniv.


_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Zahad le rouge]

ah oui, aussi lu ALPHA ...directions



eh bien à projet prétentieux, bouquin qui pue.
d'accord, le tour de force graphique est indubitable, chaque case prise individuellement est techniquement épatante, mais foutez-les toutes ensemble et ça devient proprement indigeste, poseur, impossible à suivre, sans parler du texte relou au possible, a-narratif dans la pire acception du terme.

ça m'est vite tombé des mains, j'ai feuilleté jusqu'au bout avec toujours plus de peine, comme un album (répétitif) de belles images.

un machin de table basse, quoi.
_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Zagriban]

Tu craques.

[Zahad le rouge]

en quoi?
_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Zagriban]

Alpha directions n'est pas un bouquin qui pue.

[Zahad le rouge]

[Zahad le rouge]