Omar m'a tuer (Roschdy Zem, 2011)

[Hello--Kitty]

Maintenant que "Faites entrer l'accusé" a fait des petits et que la TNT se goinfre de ce genre d'émissions à base de reconstitutions d'enquêtes, ça devient de plus en plus difficile de faire des films originaux en s'emparant d'histoires qui jouent avec la chronique judiciaire.

Omar m'a tuer tente d'y échapper de deux manières: d'abord en suivant l'enquête d'un intellectuel français à la fois sincère et arriviste (Denis Podalydès); ensuite en s'attachant à la personnalité d'Omar Raddad (Sami Bouajila) à partir du moment où celui-ci tombe entre les mains de la police et de la justice.

La partie enquête n'est pas mirobolante: Podalydès peine pour une fois à faire vivre son personnage d'écrivain tenace et marrant. Il faut dire que le scénario, qui enchaîne les scènes où l'on se contente de citer les contradictions du dossier, ne l'aide pas beaucoup. Pas plus que son assistante (Salomé Stévenin), dont le personnage "pousse-répliques" vaguement contradictoire n'est pas très fouillé.

La partie Raddad, par contre, portée par un Sami Bouajila hallucinant (malgré la difficulté qui consiste à jouer un Marocain qui baragouine trois mots de Français sur le mode "Ji ni sé pas missieur"), est précise et très émouvante. L'idée est simple et efficace: comment se défendre quand on ne parle pas la langue, quand on n'a ni les codes ni les appuis ? Sami Bouajila construit son personnage avec force et simplicité, partant des faiblesses d'un Raddad qui ne sait que rentrer la tête dans les épaules pour en faire, dans l'épreuve, un être de volonté, d'un entêtement inouï.

Déséquilibré mais poignant, le film finit de bouleverser

Spoiler: en reprenant le procédé de Fighter: clore le film par des images du vrai Omar Raddad.

3,5/6
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Personne nous piquera Kitty! Il est à nous désormais. Il va falloir raquer cher pour un transfert , ne serait-ce que d'un post. Kitty, mon jouet star de Noël.

[Kuni l'hungus]

Un peu off, mais puisque tu l'évoques, il est à noter que le faites entrer l'accuser consacré à l'affaire était un sommet d'abjection. Mais permettait en même temps de voir comment on peut monter un dossier avec rien, puisque l'émission le faisait devant nous.
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Independent Film!! You know it's like killing babies. [...] If you kill babies and you don't believe in it then that's bad. [...] You know, if you are killing babies and you believe in it, then you are doing something you believe in.

[Kuni l'hungus]

http://www.marianne2.fr/Omar-Raddad-n-est-innocent-qu-au-cinema_a207646.html


Y a plein de trucs qui m'intriguent dans cet article. Comment on peut faire un article avec pour seul argument que l'on a voulu nous faire le coup du coupable idéal forcément innocent, en dépit des éléments du dossier dont on ne dit rien, en ne paralnt aussi que du procès médiatique mais pas du juridique, et en déclarant l'opinion publique abreuvée de fausses informations sans en donner de meilleures. Et surtout, comment Bilger peut-il écrire dans Marianne?

A quoi il faurait ajouter, puisqu'on est en section ciné la curieuse ironie de voir ce Bilger prendre pour modèle le cinéma politico-judiciaire italien des années 70, celui qui partage sans doute le moins sa conception de la justice..;

Et enfin, c'est marrant de voir à quel point Bilger est passé à côté du film tel que décrit par Hello Kitty, dans la mesure où appremment, l'enjeu n'est pas où il le voit.
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[Hello--Kitty]

Il interroge quand même la volonté d'Omar Raddad d'être déclaré innocent ou réhabilité, le fameux "entêtement" que le film de Zem explore assez bien.

Mais je suis d'accord avec toi: à part renvoyer à d'autres livres-enquêtes de référence, il ne décrit rien de particulier. Chacun sa bible.

On montre dans le film que 3 analyses différentes ont été faites pour déterminer le jour de la mort de la victime. Elles concluent toutes à la même date. Mais comme ce jour-à Omar Raddad a un alibi, on va ensuite déclarer que les 3 analyses comportent une faute de frappe, et qu'il fallait en fait lire une autre date: la veille, jour où Raddad n'a plus d'alibi. Ça, ça fait peur...

[Kuni l'hungus]

[Kuni l'hungus]

Bon, je souscris point par point à l'analyse de Kitty sur le film. La partie enquête est insignifiante, le personnege de Podalydès est simplement un personnage-montage, et n'a aucune consistaance; il permet de passer d'une scène à l'autre. Quant à l'acteur, il l'incarne rien. Podalydès, il serait temps qu'il prenne un peu de vacances. Sur l'enquête elle-m^^eme, y a tellement de points qui rendent l'affaire rdicule que du coup, on a vraiment l'impression de se faire arnaquer. Enfin je sais pas, il y a quand même bien dû y avoir un semblant d'embryon d'éléments à charge pour que des jurés aient pu dire "coupable". ici, rien, ça sonne comme une farce. Du coup, je sais pas, c'est complètement contre-productif.

Par contre, le film est porté à bout de bras par Bouajila, discrètement vigoureux, profond avec finelment très peu de texte.

Un point que j'jouterais et qui m'a gêné. Pas mal de clichés, tout de même. Les procédés amenant une idée ou un élément sont souvent faciles ou superficiels (par exemple tout ce qui concerne l'amibiton de l'écrivant. C'est un echainement de pancartes "ici, il est ambitieux"). Certaines scènes sont construites comme de véritables enchainements de poncifs. Et dès le départ, cette scène de l'arrestation est très périlleuse. Enfin quoi "regarde la police", et après, ils frappents, demandent Raddad, et "qu'est ce que t'as fait?" les enfants pleurent... non, quoi. D'ailleurs ça rend la choses finalement assez contre-productive, parce que finalement les arabes ne semblent pas avoir l'habitude de parler avec la police, ici, comme c'est souvent clamé. Ici, c'est forcément un truc are et grave.

Du coup, le film est un peu bancal, mais tellement bien porté à l'écran, ce qui rend le portait intéressant. Et puis certains détails de scénario, dès que ça se lâche un peu, dès que ça sort de la reconstitution, ça rend des choses intéressantes, qui peuvent en pas s'être produites, mais qui font vraies, et qui font vivre le truc (le "c'est le monsieur qui me l'a offert", et la r&ction qui s'ensuit, par exmple).

Dommage qu'il y ait la partie judiciaire/6
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