Blue Valentine (Derek Cianfrance, 2011)

[Hello--Kitty]

Le début et la fin de l'histoire d'amour entre Dean et Cindy.


Qu'est-ce qu'on n'aurait pas dit sur ce film s'il avait été français ! D'aileurs, le réalisateur s'appelle "Cianfrance", tout un programme. Bon, mieux vaut ne pas y penser.

J'ai lu à plusieurs reprises que c'était un film sur l'usure du couple, sur l'heure du bilan, sur le complexe Que reste-t-il de nos amours ?, etc. Je trouve que cette thèse est fausse. Pour moi, c'est plutôt un film sur un couple qui se forme sur un malentendu et qui en paie le prix. C'est un film sur deux personnes qui n'auraient jamais dû se mettre à la colle, un peu comme dans les films de Cameron Crowe où il y a là aussi un séducteur et une blonde qui font semblant de s'aimer (Tom Cruise et Renée Zellweger dans Jerry Maguire, Orlando Bloom et Kirsten Dunst dans Elizabethtown).

Le film raconte parallèlement les premiers et les derniers jours du couple. Au début, ils jouent le jeu de la séduction, c'est-à-dire celui de la fille qui dit non et du garçon que ça n'arrête pas plus que ça, puisque la vie s'obstine à faire se croiser leurs chemins. Il va profiter du fait qu'elle s'est acoquinée avec un abruti pour lui offrir des moments de romantisme bon marché (sérénade au banjo dans la rue) et de générosité héroïque (là, je ne dis rien). Six ans plus tard, on a le sentiment qu'elle ne peut plus le voir en peinture, et le film a beau scruter leur intimité, on ne peut pas dire qu'il y a une raison particulière pour expliquer le dégoût que chaque initiative de Dean semble inspirer à Cindy. Au début, l'immaturité du garçon fait son charme de dragueur un peu foufou. A la fin, c'est devenu la puérilité d'un type qui n'a rien fait de tous ses talents.

Une belle idée de scénario occupe le centre du film: le couple essaie de se refaire (comme on se "refait" au casino) en passant le week-end dans un motel qui propose des chambres à thème. Dean choisira "l'Antre du Futur", comme pour téléporter son couple dans un avenir qui ne lui semble pas promis.

Blue Valentine est un film qu'on ne pourra pas juger objectivement. Vous pouvez être horripilé par cette façon scolaire de filmer (longues focales systématiques, lumière glam et/ou trash, utilisation de deux formats différents pour le passé et le présent, jeu sur les changements de point, cadres hyper serrés pour faire ressentir le couple qui étouffe, qui est prisonnier du quotidien, etc): dans ce cas, vous le détesterez. Vous pouvez être embarqué par l'interprétation (la dégaine jamesdeanienne de Ryan Goslingle, le physique passe-partout de Michelle Williams qui cache des montagnes d'agressivité), impressionné par la direction artistique (six ans plus tard, elle a une sale peau et un peu de bide, il a perdu ses cheveux): dans ce cas, vous l'adorerez.

Vous pouvez faire le test. Selon que vous trouverez la scène qui encadre la bande-annonce superficielle et factice ou gracieuse et émouvante, vous aurez une idée de l'effet que le film peut avoir sur vous:

http://www.bluevalentinemovie.com/

Le générique de fin est tape-à-l'oeil mais splendide.

5/6
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Personne nous piquera Kitty! Il est à nous désormais. Il va falloir raquer cher pour un transfert , ne serait-ce que d'un post. Kitty, mon jouet star de Noël.

[Alexia]

Mais ça m'a l'air mimi tout plein! j'y vais dès que je peux (si ça passe chez moi, évidemment)
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Thalatta!Thalatta!