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X-men: le commencement (Matthew Vaughn, 2011)
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 10:50    Sujet du message: X-men: le commencement (Matthew Vaughn, 2011) Répondre en citant



Dans les années 60, la rencontre et la collaboration entre le futur gentil (Professeur X, à droite au premier plan) et le futur méchant (Magneto, à gauche) des X-men. La constitution du premier groupe historique de jeunes mutants rassemblés dans une académie. Les choix de chacun: collaboration avec les humains ou vie de rebelles.


C'est ma belle-soeur qui m'a emmené voir mon premier X-men. Je n'avais pas détesté, et j'avais même suivi ensuite la trilogie avec plaisir, jusqu'à ce que l'épisode 3 me donne l'impression que la série avait perdu tout ce qui en faisait le charme (un style décontracté, coloré, vachement sexy) pour devenir exactement l'inverse (friqué, tape à l'oeil, inélégant, risible). Là, j'y suis retourné après avoir lu un texte enthousiaste sur FdC, et désormais, entre ma belle-soeur et Bite Astrale, j'ai bien compris comment fonctionne le marketing de ce genre de films: donner aux fans ce qu'ils attendent afin que ceux-ci puissent faire jouer à fond toute leur puissance prescriptive. Ah les salauds.

X-men 5 (c'est le bon numéro ?) est un film assez foisonnant et plutôt risqué. Le premier de ces risques, c'est de commencer l'histoire pendant la Seconde Guerre Mondiale, dans un camp de concentration, afin de bétonner le trauma qui va déterminer le destin du futur méchant de la série. Je passe sur la légèreté du procédé. Le risque pris, que l'on peut désormais désigner par l'expression "complexe de von Trier", c'est de commencer en baignant l'histoire dans l'idéologie nazie, sachant que la problématique X-men (des êtres à la fois supérieurs et monstrueux, qui vont devoir choisir entre l'intégration forcée ou la constitution d'une race supérieure et belliqueuse) finit par tisser une fable politique à la morale toujours un peu équivoque (ce qui, par ailleurs, en fait son intérêt).

A part ça, X-men 5 se tire assez habilement de la difficulté qui consiste à faire un portrait relativement contrasté de 15 personnages ultra-typés tout en suivant de multiples sous-intrigues. Dans son ambiguïté politique (pour le dire vite: "vive la collaboration") et sa façon de passer d'un sfx très impressionnant (la transformation du pied du Fauve) à un sfx cheap et sympa (le vol du Hurleur), le film m'a rappelé Detective Dee. Evidemment, le film de Tsui Hark pouvait s'appuyer sur une charge érotique avec laquelle X-men 5 ne peut pas rivaliser: c'est peut-être dû à l'âge des personnages mais le sensualité du film m'a semblé un peu puérile (Rose Byrne en porte-jarretelles, Mystique la chaudasse qui veut absolument s'offrir à quelqu'un).

Quand le film est un peu mou, il y a une obsession de la citation qui fait passer le temps. Par exemple: la musique cite Ennio Morricone dans une scène hommage à Sergio Leone, ce genre de trucs... Mais surtout, le plus amusant, c'est la façon dont le film investit les figures narratives de la télé-réalité US ou française. Dans sa première partie, c'est "Secret Story" et sa bande de jeunes crétins enfermés dans la même pièce qui ne rêvent que de s'avouer leurs secrets. Dans la seconde partie, c'est plutôt "Koh Lanta" et le moment traumatisant où, sur la plage, un membre de l'équipe rouge passe dans l'équipe jaune.

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Kuni l'hungus
dans le coma profond


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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 10:58    Sujet du message: Répondre en citant

Le risque que tu évoques, en ce qui concerne le nazisme, il est déjà dans le premier, et se trouve être, si je ne m'abuse, l'élément constitutif des X-men, voire des comics. Enfin c'est même pas un risque, du coup.

Ca me semble tout à fait pertinent, à condition que les ficelles ne soient pas grosses.
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Conufs
dans le coma profond


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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 11:14    Sujet du message: Répondre en citant

Kuni l'hungus a écrit:
Le risque que tu évoques, en ce qui concerne le nazisme, il est déjà dans le premier, et se trouve être, si je ne m'abuse, l'élément constitutif des X-men, voire des comics. Enfin c'est même pas un risque, du coup.

Ca me semble tout à fait pertinent, à condition que les ficelles ne soient pas grosses.



(...) " l'enfance de Magnéto n'est inscrite dans le mouvement de l'histoire évolutive des Xmen, et dans l'Histoire, que tardivement, par un scénariste du nom de Claremont, en 1981, soit un peu moins de vingt ans après sa création;



l'atmosphère pop et potache des débuts que ne désapprouvait pas des annotations critiques vis à vis de la société, s'est obscurcie au fils des ans, et Claremont, je ne sais pas si la tendance était présente avant sa venue aux commandes, s'est révélé un scénariste hanté par la destruction et l'apocalypse (le nom d'un personnage de l'univers des xmen), comme s'il avait révélé, dans une optique plus réaliste, le rapport de descendance des personnages vis à vis de l'héritage de la seconde guerre mondiale (bombe A pour Xavier). Au nombre de ses créations, l'état imaginaire de Genosha réinventant l'apartheid en cours en Afrique du sud mais cette fois à l'encontre des mutants.

Cette précision amène à reconsidérer le titre du long métrage de Vaughn, le Magnéto qu'il fait agir et parler n'est pas celui des commencements, tyran aux relents nauséabonds, mais celui que réécrit Claremont, personnage traumatisé en quête de vengeance, qui considère le sort de ses «pareils » mutants (proscrits, obligés de se cacher [le film est extrêmement mal construit et écrit de ce point de vue]) à l'aune de l'extermination de son peuple par les nazis..."

Erwan.
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 11:53    Sujet du message: Répondre en citant

Kuni l'hungus a écrit:
Ca me semble tout à fait pertinent, à condition que les ficelles ne soient pas grosses.

C'est difficile pour les ficelles de ne pas être grosses. Enfant bouleversé et impuissant vs nazi ricanant, sur fond de salle des tortures et de maman à genoux, on ne peut pas dire que le premier tableau fasse dans la dentelle. Mais est-ce le lieu pour faire dans la dentelle ? Etc etc.

Conufs a écrit:
le Magnéto qu'il fait agir et parler n'est pas celui des commencements, tyran aux relents nauséabonds, mais celui que réécrit Claremont, personnage traumatisé en quête de vengeance, qui considère le sort de ses «pareils » mutants (proscrits, obligés de se cacher [le film est extrêmement mal construit et écrit de ce point de vue]) à l'aune de l'extermination de son peuple par les nazis..."

Magneto le sioniste ?

On a surtout l'impression dans la film que c'est un drame très personnel (même s'ils s'inscrit bien entendu dans l'Histoire) qui fait de Magneto un pur être de vengeance (bref un mec pas très fiable): un type a tué sa mère, et désormais il ne se fiera plus jamais aux autres. Je n'ai pas eu le sentiment que c'est la Shoah qui poussait Magneto à faire sécession.
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Kuni l'hungus
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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 12:08    Sujet du message: Répondre en citant

Conufs a écrit:
(...) " l'enfance de Magnéto n'est inscrite dans le mouvement de l'histoire évolutive des Xmen, et dans l'Histoire, que tardivement, par un scénariste du nom de Claremont, en 1981, soit un peu moins de vingt ans après sa création;



l'atmosphère pop et potache des débuts que ne désapprouvait pas des annotations critiques vis à vis de la société, s'est obscurcie au fils des ans, et Claremont, je ne sais pas si la tendance était présente avant sa venue aux commandes, s'est révélé un scénariste hanté par la destruction et l'apocalypse (le nom d'un personnage de l'univers des xmen), comme s'il avait révélé, dans une optique plus réaliste, le rapport de descendance des personnages vis à vis de l'héritage de la seconde guerre mondiale (bombe A pour Xavier). Au nombre de ses créations, l'état imaginaire de Genosha réinventant l'apartheid en cours en Afrique du sud mais cette fois à l'encontre des mutants.

Cette précision amène à reconsidérer le titre du long métrage de Vaughn, le Magnéto qu'il fait agir et parler n'est pas celui des commencements, tyran aux relents nauséabonds, mais celui que réécrit Claremont, personnage traumatisé en quête de vengeance, qui considère le sort de ses «pareils » mutants (proscrits, obligés de se cacher [le film est extrêmement mal construit et écrit de ce point de vue]) à l'aune de l'extermination de son peuple par les nazis..."

Erwan.


Je vois. Mais je n'en parlais pas comme thématique explicite, enfin pas de l'enfance de Magneto. Juste des conditions d'émergence de la figure du mutant, et le traitement. je parle pas origine, encore moins chronologie, mais fondements théoriques. De même, je ne pense pas specifiquement aux thèmes de destruction et d'apocalypse, mais aux conditions de partition et de séparation, ou ségrégation. Enfin la question des X-men, c'est surtout celles des conditions d'une humanité devant l'(in)humain, des comics aux films, ce qui dans les évolutions les plus récentes d'ailleurs ne laissera aucun des personnages indemne (et de ce point de vue aussi, la personnalité de salaud de Xavier ressortant dans X-3 est intéressante aussi. J'ai peur qu'elle disparaisse ici). A ce titre le risque de jouer la shoah en toile de fond alors même que le mutant est une sorte de surhomme moderne semble inévitable. Pour ça aussi que l'équivoque dont Kitty parle "fait son intérêt".
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Bite Astrale
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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 13:02    Sujet du message: Répondre en citant

Kuni l'hungus a écrit:
(et de ce point de vue aussi, la personnalité de salaud de Xavier ressortant dans X-3 est intéressante aussi. J'ai peur qu'elle disparaisse ici).

Pour le coup, non, l'aspect "sage infaillible" de Xavier est également égratignée ici, tu verras, j'en dis pas plus.
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 16:14    Sujet du message: Répondre en citant

C'est tout ? Bon.
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Bite Astrale
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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 17:47    Sujet du message: Répondre en citant

Bah je spoile pas Kuni qui l'a pas vu, on pourra en reparler après.

Et sinon, j'ai déjà pas mal développé mon avis sur le film sur FDC.
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Bronislas
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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 18:34    Sujet du message: Répondre en citant

3,5 c'est cheaté je trouve.
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Lun Juin 06, 2011 18:53    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne sais pas ce que ça veut dire.
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Mer Juin 08, 2011 14:18    Sujet du message: Répondre en citant



Citation:
Chez les gentils, on trouve : un foutu loser télépathe en guise de leader qui se retrouve en fauteuil roulant dès sa première mission, un juif en quête de vengeance qui sait tordre les métaux et soulever les sous-marins – très pratique –, une métamorphe avec les atouts du poitrail féminin mais dénuée de caverne à mouille, un noir qui meurt en 5 minutes, une métisse polly-pocket qui fout le camp chez les méchants et trois autres bras cassés à qui je ne confierai même pas un mégot. Alors que côté méchants, ils ont la classe : une gonzesse télépathe sertie de diamants, un grand méchant qui te gobe l'énergie de 5 missiles nucléaires comme ta sœur pompe une équipe de foot, un téléporteur communiste, et un mec qui contrôle le zef. Whaouh, comme première classe, on ne pouvait rêver meilleure dream team. Bon je résume, alors on a des incapables contre des bêtes de foire.

Mouais. Ça pourrait être rigolo mais ça rame un peu.
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Bite Astrale
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MessagePosté le: Mer Juin 08, 2011 16:13    Sujet du message: Répondre en citant

Mais...mais...c'est lamentable.
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Mer Juin 08, 2011 16:33    Sujet du message: Répondre en citant

J'aime bien l'idée du mec qui se retrouve en fauteuil roulant à sa première mission et l'expression "sertie de diamants" parce que ça me rappelle les slogans célèbres du télé-achat, mais sinon la soeur qui pompe, le mégot, tout ça c'est bien naze.

Ceci dit, l'impression que la "bonne" équipe du film, c'est plutôt l'équipe des méchants, c'est assez vrai.
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Kuni l'hungus
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MessagePosté le: Sam Juin 11, 2011 11:49    Sujet du message: Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:


Citation:
Chez les gentils, on trouve : un foutu loser télépathe en guise de leader qui se retrouve en fauteuil roulant dès sa première mission, un juif en quête de vengeance qui sait tordre les métaux et soulever les sous-marins – très pratique –, une métamorphe avec les atouts du poitrail féminin mais dénuée de caverne à mouille, un noir qui meurt en 5 minutes, une métisse polly-pocket qui fout le camp chez les méchants et trois autres bras cassés à qui je ne confierai même pas un mégot. Alors que côté méchants, ils ont la classe : une gonzesse télépathe sertie de diamants, un grand méchant qui te gobe l'énergie de 5 missiles nucléaires comme ta sœur pompe une équipe de foot, un téléporteur communiste, et un mec qui contrôle le zef. Whaouh, comme première classe, on ne pouvait rêver meilleure dream team. Bon je résume, alors on a des incapables contre des bêtes de foire.



N'empêche, ça veut dire que le film est bien fait. Les gentils paraissent tout pourris et le méchant déchirrent leur mère. Si le film arrive à retranscrire ces impressions, c'est pas mal (pas comme ce textre, finalement, parce qu'on voit pas en quoi certains sont plus nazes que d'autres).
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Carton
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Inscrit le: 09 Fév 2010
Messages: 1952

MessagePosté le: Dim Juin 12, 2011 22:12    Sujet du message: Répondre en citant

Sans les cris de joie des geeks, je n’aurais pas eu la curiosité d’aller voir ce film. Mais les geeks sont nombreux et puissants (mort aux geeks), et je suis faible. J’ai toujours dans le coin de ma tête l’espoir de voir un beau film de super héros, et pourtant j’ai vu Thor qui m’avait bien calmé.

Bon mais qu’est ce qui s’est passé avec ce film pour qu’il ait de si bons échos sur le trottoir d’en face ? Pourquoi personne ne m’a dit que ce film était d’une platitude vaste, enchaînant les scènes à une vitesse spectaculaire pendant plus de 2 heures (faut dire qu’il y a beaucoup de personnages, et il faut tous les raconter) sans que jamais il ne s’y passe rien. Qu’est ce qui ressort ? Qu’est ce qui motive le réalisateur (hormis la thune) pour travailler plusieurs mois sur ce projet ? Où est ce que ça accroche ? J’ai attendu le moment où quelque chose arriverait à l’écran, mais je n’y ai vu qu’une simple illustration littérale de l’histoire, sans aucune aspérité.
Le point qui m’a frappé, c’est ce que font les acteurs de leurs mains. Comment peut on encore jouer le pouvoir psychique (télékinésie ou télépathie) en tendant la main devant soi ou en posant l’index sur sa tempe ? C’est tout ce qu’ils ont trouvé. Le film en est là de son petit travail de représentation, présenter l’image la plus faible et la plus évidente, la plus kitsch (oui Tom, je te lis), comme s’il s’agissait d’un passage obligé. Aucun travail d’imagination ou de création, on en reste à une proposition minimale d’une imagerie rabachée depuis des lustres, sans invention, parce que le plus petit signe, le moindre des évènements du film, doivent être absolument du domaine du familier, on s’adresse à des spectateurs qui ont une attente précise des choses et qu’il ne faut pas bousculer. Tout sera donc de l’ordre du convenu et de la convention.
L’ensemble de la mise en scène est de ce niveau, sans énergie ou mise en tension, seulement l’expression désincarnée de ce qu’on doit voir et montrer (il faut voir la scène du sous marin sorti hors de l’eau, grand morceau de bravoure filmée à coup de plans d’ensemble et de gros plans sur les yeux écarquillés des témoins, et la main de Magnéto, tendue et tremblante dans l’effort, signifiante avant tout, « regardez comme je pousse »). Tous les moments potentiellement émouvants (comme la première rencontre sous marine de Xavier et Magnéto, ou leur souvenir partagé de la mère retrouvée dans un coin de mémoire) en restent à l’état de discours, on nous dit que c’est fort, on nous dit que c’est émouvant, mais la mise en scène refuse de faire un geste dans ce sens (surtout pas de prise de risque, surtout s’en tenir au plus grand dénominateur commun esthétique), l’image se contente d’être là, parce qu’il faut bien faire une image, et chaque enjeu d’être formulé par les dialogues en continu, en insistant bien plusieurs fois, faudrait pas qu’on s’embrouille.

Ce film n’a qu’une ambition, c’est de raconter le plus clairement possible cette histoire qui lui pré-existe, avec les moyens qui lui sont imposés (des images qui bougent et une durée d’environ 2 heures). Pour ce qui est de l’ampleur, des personnages, des conflits et des tensions, on fait confiance à la mémoire de ceux qui ont déjà lu cette histoire pour faire monter la sauce. Ce X-Men des origines se borne à présenter au spectateurs les ingrédients du spectacle, à lui de faire monter la sauce en faisant appel au background qu’il ne manquera pas de connaitre. Et à la fin, on lui confirme bien qu’il a vu ce qu’il fallait voir, qu’il a bien fait les liens à faire, par des trucs grossiers du genre « pas les G-men, les X-men », ou alors « appelle moi… Magneto ! ». La boucle est bouclée, on reste dans l’absolument connu et déjà vu, on a bien raccroché les wagons comme il fallait, c’était complètement inutile.
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La Quadrature
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