Kuni l'hungus dans le coma profond

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Posté le: Ven Avr 15, 2011 15:03 Sujet du message: Purgatoire Eorica (Kiju Yoshida, 1970) |
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Ingénieur pour l'Agence de l'énergie atomique, Rikiya Shôda travaille à la fabrication d'un rayon laser. Un jour, Nanako, sa femme, rentre chez eux en compagnie d'une jeune fille prénommée Ayu, qu'elle a trouvée en ville. Un homme, qui prétend être son père, vient la chercher, mais Ayu soutient que Rikiya et Nanako sont ses parents. L'apparition de cette jeune fille renvoie soudain Rikiya à son passé : à cette période où, encore étudiant, il participait à un mouvement révolutionnaire clandestin.
Bon, en fait, c'est un film sur un ancien étudiant révolutionnaire qui invente à la fin de ses études un moyen de voyager dans le temps, et qui rejoue sa révolution avec son groupe à plusieurs époques. Le scénario et le montage sont complètement déstructurés, rendant l'intrigue elle-même quasi-impossible à suivre. Mais à côté de ce petit jeu de malin, qui voue remue les méninges pour faire faire passer à côté des enjeux, à côté aussi de tous ces procédés formels, tous ces jeux de perspective à la fois narrative et visuelle, qui font croire au paroxysme de la nouvelle vague intello-formaliste, on ressort avec l'impression d'avoir eu affaire à un simple étalage-recette de cuisine des procédés de cette nouvelle vague (japonaise), qui ne sert rien de son propos, et permet de tartiner sur un film qui se résume aux deux mots de son dernier encart sur le plan final. Et du coup, la qualité technique est juste un supplément, une décoration, pour un film à thèse qui n'est que l'illustration d'un simple avis, partiel (l'action révolutionnaire est paranoïa et autodestrction, et vous pourrez rejouer la scène autant de vois que vous le voudrez et où vous voudrez, ça n'y changera rien. Soit. Avis.). Sous-démonstration cinématographique sur son filet de fausses perspectives visuelles et embrouilles scénaristiques.
Donc la cinéma ne sert le film que dans la mesure où ça lui permet de tenir 2h20 sur un truc qui n'a que peu de choses à dire, et pourtant se résume à son propos. Yoshida a réussi à faire du cinéma d'expérimentation un exercice sous-conceptuel. Et OK, Mariko Okada porte le truc, mais ça ne le met pas pour autant ses qualités formelles au top de leurs possibilités. On a juste l'impression que Yoshida ne sait pas ce que c'est que de faire ce qu'il fait techniquement. A moins que ce soit moi qui ne sache pas.
Perplexité/6. _________________ Independent Film!! You know it's like killing babies. [...] If you kill babies and you don't believe in it then that's bad. [...] You know, if you are killing babies and you believe in it, then you are doing something you believe in. |
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