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Ma part du gâteau (Cédric Klapisch, 2011)

 
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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MessagePosté le: Mer Mar 23, 2011 12:00    Sujet du message: Ma part du gâteau (Cédric Klapisch, 2011) Répondre en citant



Une ouvrière licenciée devient femme de ménage pour un trader de retour en France. Il a besoin d'elle. Jusqu'à quel point ?


L'intérêt du film de Cédric Klapisch consiste à essayer de faire exister sur le plan romanesque une relation que l'on ne cesse d'interroger, depuis quelques années, sur le plan économique et politique: quel rapport y a-t-il entre une chômeuse et un financier ? Ça paraît simple, mais autant les gens acceptent aisément de penser cette relation sur le plan économique ('Tout ça, c'est la faute au boursicotage et aux délocalisations"), autant les spectateurs la refusent sur le plan du roman: une chômeuse ne peut pas avoir de love affair avec un trader, c'est improbable et immoral.

La réussite du film tient à 2 choses: d'une part la relative justesse de la description sociale dans la comédie (scène des 2 traders londoniens qui s'aboient à la gueule, scène où Karin Viard s'entoure d'une floppée de marmots pour surmonter sa dépression), d'autre part une manière d'assumer formellement le pari romanesque de cette rencontre: dès les premières minutes, le montage alterné Dunkerque / City de Londres fait sentir comme le récit essaie de forcer cette rencontre, quasiment sur le mode de l'expérience (un peu, toutes proportions gardées, comme dans Mon oncle d'Amérique), plutôt que de la rendre absolument vraisemblable.

L'autre habileté du film, c'est son casting. On aurait pu placer un trader vieillissant (admettons Vincent Lindon) face à une femme de ménage encore jeune et émoustillante (admettons Virginie Ledoyen). Klapisch choisit plutôt, histoire de rendre le rapprochement encore plus délicat, de placer un acteur de 35 ans en vogue (Gilles Lelouche) face à une actrice de 45 ans qui n'a jamais joué les poupées, même quand elle en avait 25 (Karin Viard). Bref, si ces deux-là doivent se toucher, ce ne sera certainement pas pour des critères physiques.

Il y a évidemment quelques scènes un peu faibles (la réception chez le trader), des personnages sans doute réalistes mais dessinés à la hâte (le trader humaniste vs. le trader cynique), une manière de bâcler la fin du film (alors que le scénario avait pris une tournure ambitieuse)... Mais il y a aussi, c'est habituel chez Klapisch, des scènes de comédie très lestes et très marrantes (personnellement, j'aime: Karin Viard se renseignant au téléphone sur les tarifs des nounous; la chorégraphie au supermarché discount) et, c'est moins habituel, une capacité à ne pas sauver certains personnages pour renforcer leur crédibilité (je pense à la "tradeuse" brune qui encourage Gilles Lelouche à se défendre dans les scènes finales). Il y a aussi, sur des propositions assez vulgaires (le voyage à Venise), des moments beaux et déroutants, comme cette scène où le mannequin français qui doit passer à la casserole dit qu'elle a besoin de "sentir les choses" et que la philosophie de cette phrase désarçonne et énerve Gilles Lelouche en une seconde.

Karin Viard s'appelle France (comme Kiberlain dans un film de Masson si je me souviens bien). Si on trouve cette idée insupportable, on détestera sans doute le film. Pour ma part (du gâteau), je trouve que c'est une des qualités du film que de ne pas enterrer sous d'inutiles subtilités son aspect démonstratif.

(4,5/6)
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Bite Astrale
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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2011 2:25    Sujet du message: Répondre en citant

Pendant les 20 premières minutes, je grimaçais d'horreur.

Dans Les Poupées russes, Klapisch fait dire à personnage qu'il ne "faut pas avoir peur des clichés", adressé à Duris le scénariste. Et autant sur ses deux Xavier, Klapisch parvenait à atteindre la justesse à partir du cliché, au travers de cette focalisation très subjective du protagoniste, autant avec Paris et ce dernier opus, il se vautre dans la caractérisation grossière.

Le début du film, après son générique hystérique, qui voit les personnages secondaires balancer le propos du film de la manière la plus vulgairement didactique du monde, comme des notes d'intention dotées de paroles (je pense au perso du collègue trader, Marc, dans le bureau de Lellouche avec ses "ouais je suis old school, faut faire gaffe, c'est pour ça qu'on est mal vu, etc." puis aux collègues d'usine de Viard en caricature de revendiqueurs), je trouve ça assez catastrophique.

Y a des trucs absolument interdits dans ce premier acte, comme la scène des 17 gamins avec leurs pâtes là...on est dans de la pub, ou pire, du programme court M6.
Mais faut croire que Klapisch avait besoin de torcher son exposition de la sorte, avec de gros traits forcés, pour aller au coeur du sujet, à savoir la relation entre le trader et la femme de ménage.

Et c'est là que le film a commencé à me surprendre.
C'est là que l'écriture se fait plus habile, notamment dans le portrait qui est fait du personnage de Lellouche, un gros connard dont on a pas besoin de souligner le côté sympathique pour qu'il passe. L'interprétation y est aussi pour beaucoup, mais j'admire Klapisch d'avoir freiné son élan "stabilo", évitant de nous faire un faux connard au grand coeur.
Peut-être est-ce ma propre misogynie relative qui fait que je suis presque de son côté dans son histoire avec la mannequin teubé, mais bon...quoiqu'il en soit, je trouve qu'il parvient à transcender le cliché justement, et par la suite encore plus.

Pareil pour la réaction du personnage de Viard face à cette situation.
J'attendais le début de la morale asséné par Miss Populace et non, là aussi le film prend le truc à contre-pied.
Ca apporte de la nuance à l'ensemble, à la caractérisation, au rapport entre les deux, une véracité, une justesse s'installe.

Le point culminant étant la scène du "lendemain", où les rapports ne sont pas soudainement inversés ou quoi.
Pas de désillusion bateau pour elle, pas de métamorphose pour lui. "T'as quand même des super beaux seins", c'est génial de vérité.

Le problème, c'est que juste après, tout part en couille.
Soudain le film redevient celui du début, celui-là même qui a pour héroïne une femme nommée FRANCE, et qui, poussant le too much trop loin, frise le Joëlle Aubron dans son dénouement neuneu qui fait du Capra façon Richet.
Je la trouve honteuse cette fin...tout ça pour en arriver à un coup de poing dans la gueule du méchant trader et à une rebellion du peuple qui va au carnaval et aux spectacles de danse hip hop qui ont 15 ans de retard.
C'est lamentable. C'est une fin d'ado.

C'est con de tomber là-dedans alors qu'au milieu, il y a une comédie qui marche malgré les gags trop gros, grâce aux acteurs et à une écriture efficace et plus vraie...ça flingue le film pour moi.

2,5/6
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2011 12:59    Sujet du message: Répondre en citant

Bite Astrale a écrit:
Le début du film, après son générique hystérique

Pas vu. J'étais sorti demander au projectionniste de bien vouloir éteindre les lumières.

Bite Astrale a écrit:
Y a des trucs absolument interdits dans ce premier acte, comme la scène des 17 gamins avec leurs pâtes là...on est dans de la pub, ou pire, du programme court M6.

J'ai aimé cette scène, elle est bien écrite pour le personnage de Viard: elle est dépressive mais elle ne se laisse pas aller / pour s'en sortir, elle a besoin d'être entouré d'enfants (ce sera utile pour la suite du récit) / elle n'est pas forcément hyper-organisée (à midi moins le quart, elle n'a rien prévu à déjeuner) / mais elle sait trouver des solutions.

Par ailleurs, il y a un ou deux plans dont la qualité me semble dépasser de loin celle d'une pub ou d'une fiction M6 (les 2 gamines qui rentrent des courses en courant, le plan n'est pas si mal, il ne faut pas croire que c'est si facile à faire pour qu'une vraie sensation d'enfance passe dans le plan, pareil quand les enfants mangent).

Bite Astrale a écrit:
évitant de nous faire un faux connard au grand coeur.

Oui. C'est ce qui fait que Lelouche est supportable dans Ma part du gâteau et horripilant dans Les petits mouchoirs.

Bite Astrale a écrit:
Peut-être est-ce ma propre misogynie relative qui fait que je suis presque de son côté dans son histoire avec la mannequin teubé

C'est déjà hallucinant que tu la qualifies de "teubé". Pourquoi tu la trouves teubé ? Parce qu'elle devrait ne pas entrer dans le jeu du mec si c'est pour se refuser ?

Bite Astrale a écrit:
Le point culminant étant la scène du "lendemain", où les rapports ne sont pas soudainement inversés ou quoi.
Pas de désillusion bateau pour elle, pas de métamorphose pour lui. "T'as quand même des super beaux seins", c'est génial de vérité.

J'aimerais bien savoir si ce dialogue était dans le scénario. Il est parfait.

Bite Astrale a écrit:
aux spectacles de danse hip hop qui ont 15 ans de retard

C'est compliqué. Si le spectacle est trop bien c'est naze pour le film, s'il n'est pas assez bien c'est naze en soi...

Je pense qu'il y a une volonté de ne pas courir le risque d'un spectacle de hip-hop flamboyant qui laisserait penser que la gamine a de l'or dans les mains et que France aurait mieux fait de rester auprès d'elle. Là, c'est vraiment un show de niveau associatif, ça fait juste plaisir que maman soit là, c'est tout. J'aurais plutôt tendance à défendre cette option.
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Bite Astrale
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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2011 15:26    Sujet du message: Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:

J'ai aimé cette scène, elle est bien écrite pour le personnage de Viard: elle est dépressive mais elle ne se laisse pas aller / pour s'en sortir, elle a besoin d'être entouré d'enfants (ce sera utile pour la suite du récit) / elle n'est pas forcément hyper-organisée (à midi moins le quart, elle n'a rien prévu à déjeuner) / mais elle sait trouver des solutions.

C'est pas bien écrit, c'est bourrin. Forcément l'idée passe.

Citation:
Par ailleurs, il y a un ou deux plans dont la qualité me semble dépasser de loin celle d'une pub ou d'une fiction M6 (les 2 gamines qui rentrent des courses en courant, le plan n'est pas si mal, il ne faut pas croire que c'est si facile à faire pour qu'une vraie sensation d'enfance passe dans le plan, pareil quand les enfants mangent).

Bof.

Citation:
C'est déjà hallucinant que tu la qualifies de "teubé". Pourquoi tu la trouves teubé ? Parce qu'elle devrait ne pas entrer dans le jeu du mec si c'est pour se refuser ?

Y a un peu de ça...il a une réponse de connard quand elle dit qu'elle couche pas le premier soir, il se comporte comme un gros connard le lendemain matin et elle en redemande, il l'abandonne en plein Venise comme un méga connard le même après-midi et elle revient! Et c'est elle qui se dit "ok je vais jouer son jeu" en mettant la nuisette et c'est elle qui se laisse à moitié violer juste après.
C'est une victime, certes, mais elle a pas beaucoup d'amour propre ni de volonté là...elle est pas très fut-fut.

Citation:
C'est compliqué. Si le spectacle est trop bien c'est naze pour le film, s'il n'est pas assez bien c'est naze en soi...

Je pense qu'il y a une volonté de ne pas courir le risque d'un spectacle de hip-hop flamboyant qui laisserait penser que la gamine a de l'or dans les mains et que France aurait mieux fait de rester auprès d'elle. Là, c'est vraiment un show de niveau associatif, ça fait juste plaisir que maman soit là, c'est tout. J'aurais plutôt tendance à défendre cette option.

Dans ce cas-là, il ne devrait pas passer autant de temps dessus...on devrait à peine le voir vu que l'enjeu n'est pas là comme tu dis.

En l'état, c'est un peu ridicule, et ça participe au côté populo en plus.
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2011 15:58    Sujet du message: Répondre en citant

Bite Astrale a écrit:
C'est pas bien écrit

Si, c'est bien écrit. Peut-être pas en soi mais pour ce qui doit être développé plus tard pour le personnage de France, c'est correct. Enfin bon.

Bite Astrale a écrit:
il a une réponse de connard quand elle dit qu'elle couche pas le premier soir, il se comporte comme un gros connard le lendemain matin et elle en redemande, il l'abandonne en plein Venise comme un méga connard le même après-midi et elle revient! Et c'est elle qui se dit "ok je vais jouer son jeu" en mettant la nuisette et c'est elle qui se laisse à moitié violer juste après.

J'ai l'impression que les rapports hommes / femmes sont toujours comme ça quand tu as envie de tremper ton biscuit mais que la fille n'est pas d'accord. J'ai trouvé ça assez universel, comme traitement: un peu de minauderie chez elle, un peu de tirage de gueule chez lui, un peu de concession chez elle, etc... et au final, paf. C'est très bien décrit chez Breillat, ce jeu de dupes, par exemple.

Bite Astrale a écrit:
C'est une victime, certes, mais elle a pas beaucoup d'amour propre ni de volonté là...elle est pas très fut-fut.

On peut comprendre qu'elle cède au chantage: elle est jeune et elle commence à être un peu amoureuse (elle lui dira dans l'appartement parisien un truc du genre "tu pourrais être un mec super si tu voulais", et là d'ailleurs on ne voit pas trop à quoi elle fait référence). En effet, il ne lui en faut pas beaucoup, mais je ne dirais pas qu'on tombe dans le cliché du mannequin teubé, de la blonde.

J'ai trouvé moins subtil le traitement du moment post-coïtum, avec Lelouche tout guilleret et elle effondrée, de dos. Pour le coup c'est lui qui fait un peu teubé, comme s'il n'avait pas du tout saisi les enjeux qui précèdent.
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Bite Astrale
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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2011 16:06    Sujet du message: Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:
Bite Astrale a écrit:
C'est pas bien écrit

Si, c'est bien écrit. Peut-être pas en soi mais pour ce qui doit être développé plus tard pour le personnage de France, c'est correct. Enfin bon.

Ah mais avec de la caricature, tu fais très bien passer une idée hein...

Citation:
J'ai l'impression que les rapports hommes / femmes sont toujours comme ça quand tu as envie de tremper ton biscuit mais que la fille n'est pas d'accord. J'ai trouvé ça assez universel, comme traitement: un peu de minauderie chez elle, un peu de tirage de gueule chez lui, un peu de concession chez elle, etc... et au final, paf. C'est très bien décrit chez Breillat, ce jeu de dupes, par exemple.

Mais justement, pour moi, Breillat c'est la quintessence du cinéma de la pauvre femme.
Cf. A ma soeur, où l'homme est soit un ado qui pensent qu'à niquer, soit un mari impuissant, soit un violeur.
Cf. le début d'Anatomie de l'enfer avec Rocco qui découvre Casar en train de se tailler les veines dans les chiottes et lui demande "Pourquoi faites-vous ça?" et elle répond "parce que je suis une femme".
C'est le summum de la crétinerie le cinéma de Breillat à mes yeux, où l'acte sexuel (et le dépucelage surtout) est vu comme un viol...
Ca fait un peu pitié.

Et le mannequin dans le Klapisch, il fait méga pitié.

Citation:
On peut comprendre qu'elle cède au chantage: elle est jeune et elle commence à être un peu amoureuse (elle lui dira dans l'appartement parisien un truc du genre "tu pourrais être un mec super si tu voulais", et là d'ailleurs on ne voit pas trop à quoi elle fait référence). En effet, il ne lui en faut pas beaucoup, mais je ne dirais pas qu'on tombe dans le cliché du mannequin teubé, de la blonde.

On tombe dans le cliché du mannequin teubé, on montre la réalité de la femme teubé.
J'ai zéro empathie pour les ingénues de ce genre.

Citation:
J'ai trouvé moins subtil le traitement du moment post-coïtum, avec Lelouche tout guilleret et elle effondrée, de dos. Pour le coup c'est lui qui fait un peu teubé, comme s'il n'avait pas du tout saisi les enjeux qui précèdent.

Oui, un exemple de plus de l'écriture super grossière du premier acte...cette pose prostrée de pute/victime d'un viol, c'est d'une finesse.
Sinon, lui il fait pas teubé, il fait juste connard qui a eu ce qu'il voulait et la traite comme une pute à jarter de sa chambre...c'est elle qui fait teubé, encore une fois. Tu la vois dans cette pose, t'as envie de lui dire "mais tu croyais quoi, ma petite?".
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2011 16:41    Sujet du message: Répondre en citant

Bite Astrale a écrit:
Mais justement, pour moi, Breillat c'est la quintessence du cinéma de la pauvre femme.
Cf. A ma soeur, où l'homme est soit un ado qui pensent qu'à niquer, soit un mari impuissant, soit un violeur.
Cf. le début d'Anatomie de l'enfer avec Rocco qui découvre Casar en train de se tailler les veines dans les chiottes et lui demande "Pourquoi faites-vous ça?" et elle répond "parce que je suis une femme".
C'est le summum de la crétinerie le cinéma de Breillat à mes yeux, où l'acte sexuel (et le dépucelage surtout) est vu comme un viol...
Ca fait un peu pitié.

Il ne faut pas trop sociologiser Breillat si on veut l'apprécier.

Breillat sacralise les rapports sexuels, mais elle est souvent mal comprise parce qu'elle aime bien s'appuyer sur des faits divers (comme dans A ma soeur justement, ou Parfait amour), ce qui peut paraître paradoxal.

Pour moi, les rapports hommes / femmes chez Breillat s'apparentent davantage aux rapports hommes / femmes de la mythologie (les ruses des dieux pour posséder les femmes, les enlèvements, etc).

Je suis assez allergique aux films qui tiennent des discours généraux sur les hommes et les femmes, mais le cinéma de Breillat m'a toujours semblé aller au-delà de ça.

Par ailleurs, ça ne me gêne pas qu'on aborde les relations sexuelles sur le mode du viol. Pour moi, c'est comme lorsque Godard dit, au moment de faire un film de guerre, "La guerre c'est un morceau de métal qui entre dans un morceau de chair" (je cite de mémoire). C'est simpliste mais lumineux. Si Breillat a envie de faire des films pour montrer que le sexe, c'est un morceau de chair qui entre de force dans un autre morceau de chair, je suis OK, d'autant que je ne peux pas dire que je sois absolument en désaccord avec cette façon de voir les choses.

Mais bien sûr je ne cherche pas à te convaincre.
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