La critique

[kleber]

...un texte d'Independencia écrit à la va-vite pour dire des choses connues de tous. Et, sauf miracle, ça ne débouchera à mon avis que sur le gloubi-boulga grandiloquent et volontariste habituel... Douchet avait pondu un manifeste à la création d'Independencia, et faut voir la folle audace de son programme à la cinémathèque : que des valeurs sûres, et Iñarittu en guest star.

La question centrale (qui est donc celle du copinage, et du leur en particulier) me semble par ailleurs accessoire, vieille comme la cinéphilie, et à peu près inévitable dès qu'on parle des films de la "marge" (comme ils disent) vu leur public réduit ; il n'y a qu'à voir ce forum où on parle pas mal des films des copains. C'est très bien comme ça, c'est "une forme militante du goût" comme disait Bazin, et tant que les grands journaux continueront à ignorer (ou mépriser) Rousseau, Straub, Zabat, tant d'autres, sans compter le cinéma "expérimental", c'est presque d'utilité publique.

Sinon, un autre truc qui me gêne, c'est qu'ils n'identifient pas clairement leurs cibles ; est-ce que la "critique" qu'ils visent est plutôt celle qui s'adresse à des non-cinéphiles, ou bien les Cahiers, Positif, les Inrocks... ?

[Hello--Kitty]

J'ai toujours un peu de mal à comprendre pourquoi on dit d'un mec comme Straub, qui a fait 125 films, qui a été distribué, qui est dans les festivals, dont on m'a même montré des films au lycée, est "ignoré" ou "méprisé". Parce qu'il n'est pas riche ? Parce que ses films ne passent plus à la télé ? (sans ironie)

[kleber]

Distribué, oui, mais dans une salle en France, à raison d'une ou deux séances par jour. Ailleurs, pas du tout, sauf en festival effectivement, ou en séances spéciales — ce qui, est, certes, le lot de pas mal de films. Et le mépris dont je parlais concernait la presse, pas les quotidiens qui font plutôt leur travail, mais les hebdomadaires dits prestigieux, qui, lorsqu'ils ne les ignorent pas, traitent leurs films avec condescendance et mépris, bah oui (dernier exemple en date : là).

Sinon, je me souviens plus où j'avais lu le rapport d'une employée d'arte sur ce qui est devenu Une Visite au Louvre mais c'était édifiant, des reproches du style "leur projet est rédigé à la machine à écrire", trop austère, pas assez "pédagogique" et l'inévitable "mépris du public"...

[Baldanders]

[Hello--Kitty]

Oui mais enfin il faut prendre en compte le fait que l'époque est aussi simplement moins cinéphile et que Straub s'est un peu exilé, jusqu'à n'être plus tellement un cinéaste français.

[Baldanders]

[Hello--Kitty]

[Baldanders]

[Hello--Kitty]