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Les grands espaces (William Wyler, 1958)

 
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Kuni l'hungus
dans le coma profond


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Localisation: A votre avis? Enfin si je le trouve.

MessagePosté le: Jeu Déc 23, 2010 22:59    Sujet du message: Les grands espaces (William Wyler, 1958) Répondre en citant

Revu cetaprès-midi à la télé après en avoir conservé comme unique souvenir depuis mes 10 ans l'idée qu'il s'agissait d'un film sur une araignée (alors qu'à 10 ans, je ne connaissais sans doute rien aux araignées, disons simplement que celui-ci est resté symbolique au fur à mesure que j'en voyais d'autres. Tous les films sur les araignées que j'ai vus depuis rappelaient celui-ci et une poignée d'autres).



Après révision 20 ans après, je dois dire que je m'étaispas trompé. L'histoire elle-même est l'incarnation du classique dans le film d'araignée. 2 familles, un étranger, un terrain à se disputer pour faire boire le bétail, et une araignée dans un coin. A coté, le type instruit, de la ville va faire l'effet d'une bombe dans ce beau décor. Au niveau de la structure, on peut aller de Liberty Valance à pour une poignéée de dollars, il suffit de faire varier quelques détails de chaque côté).
C'est au niveau de la narration, de la figuration t des relations entre les personnages et l'araignée que ce film se révèle grand.
Alors qu'au départ, on pourrait croire qu'on a affaire à un type qui arrive dans une ville menacée par des araignées, Wyler remet subtilement les choses et les clichés à plat en dénonçant l'hypocrisie d'une classe dominante (il n'est pas marxiste, mais la l'ordre et l"histoire sont bien vus comme ceux des vainqueurs) vis à vis de ceux dont elle a entraîné elle-même la chute.
Les changements de points de vue montrant la laideur de ces araignées, qui seront bien mises en balance avec ce rustre franc et honnête qui va être mené à la tragédie par honnêté, dans un superbe plan où il parle pour la dernière fois à son fils, tout cela donne à la fois une grande finesse sociale, psychologique et narrative à ce film, ainsi qu'un regard très fin sur l'ouest, nouvel espace de tragédie.
Alors, personne n'est mis en cause, rien n'est manichéen, les statuts se réevaluent, le système de valeurs s'effondre, la critique de l'hypocrisie de ce système de valeurs, atteint son comble dans plusieurs scènes et personnages, qui seront eux-mêmes parfois réhabilités (celui de Charlton Heston, par exemple). Le tout jusqu'à ces scènes finales où l'on voit poindre une humanité chez l'araignée, ou bien dans les résultats de la tragédie, alors même que les comportements se voyaient réhabilités (la scène du père et de son fils), ou bien dans le refus de l'hypocrisie (le retournement de Charlton Heston). La diversité des situations permet à Wyler d'illlustrer aussi bien l'illusion fondamentale que l'animalité profonde en creux (y a quelque chose qui me fait penser à Spiderman dans la critique des bêtes à huit pattes).

A côté de cela, Gregory Peck et Jean Simmons tenteront d'éviter les drames semblant pourtant inévitables, et se montreront superbes dans leur interprétation de deux témoins de cette machine à tuer, sans y être intégrés, mais ayant l'occasion d'en reconnaître la valeur alors même que tout y semblait détestable.

Alors voilà, c'est pas le plus viril, ni le plus spectaculaire des films sur les araignées, mais c'est sans doute un grand film d'araignée fin et complexe avec une vue d'ensemble intéressante des mythes animaliers le tout bien transcrit à l'écran. Du coup, l'un des très grands films d'araignée classiques à ranger à l'avant des étagères du rayon.

Bon, je trouve mon texte pourri, mais j'avais envie d'écrire un truc malgré et à cause du foisonnement de trucs qu'il a évoqués en moi.
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