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A bout portant (Fred Cavayé, 2010)

 
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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MessagePosté le: Jeu Déc 16, 2010 13:28    Sujet du message: A bout portant (Fred Cavayé, 2010) Répondre en citant

Un infirmier dont la femme a été kidnappée est contraint de faire évader un dangereux criminel.




Pourquoi ce film s'appelle-t-il A bout portant ? Pour rien ? Parce que ça le fait ? Parce que l'expression suggère que l'on va se trouver au coeur de l'action ?

La cible proche que le film semble viser, c'est manifestement le cinéma de Verneuil (Roschdy Zem s'appelle Sartet, un nom qui claquait dans Le clan des Siciliens et qui était celui du malfaiteur en cavale, hyper-dangereux et intenable, joué par Delon), mais un Verneuil qui n'aurait jamais vu un film de Melville, ce qui est un peu problématique. Chez Melville (et même quelquefois chez Verneuil, par exemple dans Le casse), les personnages étaient dans une sorte de labeur. Ici, on a l'impression qu'ils cherchent seulement à sauver leur peau, ce qui est épuisant et nettement moins intéressant.

On retrouve néanmoins cette idée melvillienne qu'il n'y a de code d'honneur ni chez les uns ni chez les autres. Le film se construit ainsi sur un premier face à face flics / gangsters qui rebondit vite sur une double trahison et permet de redistribuer les cartes du récit en loyaux / pourris. A partir de là, le gentil infirmier (Lelouche) peut faire équipe avec le cambrioleur trahi (Zem) et apprendre la castagne pour se venger à la fois de ceux qui ont kidnappé sa femme enceinte et de ceux qui le briment quotidiennement au travail. A bout portant travaille donc assez longtemps, dans une ennuyeuse première partie, cet univers traditionnel du film policier, celui où tout se vaut, où les flics ont des gueules et des manières de voyous, plongeant dans cette confusion morale le personnage de brave citoyen pris entre le marteau et l'enclume et qui doit en chier pour retrouver bobonne (sur le mode Ne le dis à personne). Il prolonge cependant cette confusion d'une manière relativement originale: ici, même les femmes ressemblent à des hommes couillus. Ce qui permet à Mireille Perrier (mal coiffée, mal maquillée, mal filmée) de jouer comme une nullarde, pour la première fois de sa vie, des scènes de grande rivalité avec Gérard Lanvin qui, lui, n'en est malheureusement pas à sa première fois. Le film se désintègre dans cette indistinction générale qui touche d'abord la direction artistique et l'interprétation (presque tout le monde mal rasé, presque tout le monde en blouson, presque tout le monde sourcils froncés), à l'exception de Roschdy Zem, qui joue le stress pudique et le détachement feint quand les autres sont continuellement en surchauffe.

Le clan des Siciliens était un films de générations et de traditions: jeunes chiens fous contre vieux roublards, petites frappes contre commissaires en imperméable, Français contre Ritals. C'était aussi une sorte d'opéra porté par la musique carillonnante de Morricone. A bout portant, qui fait des enfants aux Italiennes là où le film de Verneuil se contentait de les niquer sur un bout de rocher, tartine une musique sans inspiration sur des scènes qui voudraient ressembler à des morceaux de bravoure: on a ainsi droit à la grande poursuite dans le métro, qui fait regretter la course belle, drôle et poétique de Diva (autre film de brave citoyen coincé entre flics et truands, et dont on entend, je crois bien, la musique dans A bout portant). Dans la dernière partie, le film prend de l'intérêt en organisant un peu gratuitement une sorte de pagaille gigantesque et interminable. Cela permet à quelques couleuvres de scénario (les hommes les plus recherchés de France qui circulent librement à la PJ) d'être avalées par le spectateur et au film de prendre une coloration un peu baroque.
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