Kuni l'hungus dans le coma profond

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Posté le: Jeu Déc 02, 2010 22:16 Sujet du message: Samurai Spy (Masahiro Shinoda, 1965) |
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Film étrange, comme tous les Shinoda, mais film à voir. Un incontournable du genre, ne serait-ce que pour sa singularité (ou même ses singularités).
Shinoda, c'est avant tout un specialiste du théatre qui passe à la réa et qui, au début de la nouvelle vague, va en tirer des développements théoriques formels assez personnels. Ses essais dans le domaine du film de sabre sont de ce point de vue, très intéressants, d'autant qu'il est rare de voir un réal estampillé nouvelle vague se lancer dans cce genre.
Donc, Samurai spy c'est une sorte de Chambara unique, déjà à mi-chemin entre le film de samurai et le film de shinobi (genre qui n'a pas donné les meilleurs productions), au scénar casse-tête, et aux cadres et à la photo épurés, à la limite du minimalisme. C'est simple, par moments, on ne voit plus que les personnages dans une lumière blanche. A d'autres moments les cadres réapparaissent et les samurai se déplacent dans un jeu d'ombre et de lumière magistralement orchestré.
Alors effet gratuit ou rééllement signifiant, manièrisme ou style, on ne pourra pas trancher facilement. D'un côté, on peut blablatter pendant des plombes sur les personnages dans le flou, sans aucune possibilité de se situer (plusieurs répliquent montrent ce besoin con,stant de situation de la par du personnage principal) qui se promènent dans un grand espace vide, perdus, reprennant pied, puis s'extrayant du jeu (parce que c'est là tout l'enjeu du film, de retrouver son indépendance alors qu'on est jeté dans monde sous forme de combat dont on ne maîtrise rien, dont on ne connait aucun enjeu dans lequel on doit se repérer malgré nous), mais d'un autre, ce serait donner au film un aspect didactique qu'il n'a pas. Tout cela paraît donc bien à l'écran sans être pourtant systématique ni surligné. Et l'histoire est assez complexe pour nous reperdre dans cette géographie, ou pour nous en détourner.
Là aussi, malgré l'épaisseur du scénario (retournements sur retournements et fausses pistes s'enchaînent), il est relayé au second plan, et c'est la finesse qui prévaut, car tout est recadré sur le personnage principal. Il s'agit non pas de savoir qui a fait quoi, qui est coupable, mais de retrouver son chemin pour s'extraire du jeu de piste. iansi on ne reste pas sur chacune des découvertes. En fait, on ne sait pas ce qui se passe, on ne le sait que bien après. Alors que tout le film est une enquête, l'enquête elle n'a pas lieu.
Il en ressort un grand film existentiel sans message, sans marqueur, où tout est dans l'incarnation, une enquête au scénario invisible et pourtant très bien ficelé (une sorte de film blanc, en fait. Le contraire d'un film noir), et un film de samurai unique (et de Ninja aussi, parce que dans le genre, ça doit être un des seuls potables)
Une expérience, dans tous les cas.
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