Hello--Kitty dans le coma profond

Inscrit le: 03 Nov 2010 Messages: 2053
|
Posté le: Mer Nov 24, 2010 12:41 Sujet du message: Ça commence par la fin (Michael Cohen, 2010) |
|
|
Jean est chez lui ; il attend Gabrielle. Ils se sont séparés il y a un an après avoir vécu une passion dévastatrice. Une passion qui repousse les limites du corps et du coeur. Ils se sont quittés alors qu'ils s'aimaient toujours. Incapables de faire un pas de plus. Cette nuit-là, ils se retrouvent. Jean va replonger dans le souvenir de leur histoire commune. Il se laisse envahir par le désir de comprendre la raison de leur échec. Jusqu'au petit matin, grâce aux allers-retours entre passé et présent, les pièces du puzzle s'assemblent. Leur histoire n'est peut-être pas terminée...
C'est l'autre film démodé de l'année, avec Petit tailleur. Le film de Louis Garrel cherchait son chemin entre le cinéma de papa et celui de la Nouvelle Vague française, celui-là plonge plutôt dans les années 80, ses nuits blanches, ses cavalcades urbaines, ses scènes de sexe haletantes, ses filles à la limite de la psychiatrie qu'on ne sait pas comment aborder aux terrasses des cafés parisiens. Dans les années 80, un personnage féminin était souvent défini par l'exhibition d'un tic un peu farfelu et séduisant qui symbolisait son rapport à la vie. Ici, Emmanuelle Béart croque dans de gros citrons jaunes en pleine rue. Appétit pour la vie dans ce qu'elle a d'acide et de piquant = fille dangereuse. Idée à la con, ridicule, idée tordue, idée simple. Pourquoi est-ce qu'on ne supporte plus ce genre de choses aujourd'hui ?
Tout à coup, un inconnu (Michael Cohen) vous offre une caisse de citrons (il a de l'humour + il ose + il a su la regarder) et c'est parti pour un tour de Maudit Manège: des mois de roucoulades, de disputes hystériques et de je t'aime / je te quitte. Après la rupture, on se retrouve pour le bilan et c'est là que le film commence, façon Les choses de la vie. Dans l'appartement des bords de Seine, on peut alors observer le face à face entre une excellente actrice, un peu tragédienne, qui brûle toutes les phrases et s'excuse d'avoir un corps de putain, et un acteur plutôt lisse, qui essaie de mettre des intentions ténébreuses partout mais ne nous emmène pas beaucoup plus loin que le Cours Simon. Il a essayé, au moins, et ça aurait pu payer.
Si le film a un drôle de charme périmé, c'est aussi parce qu'il semble persuadé que les spectateurs d'aujourd'hui sont encore intéressés par l'étalage de l'intimité d'un couple d'acteurs à la ville comme à la scène (Michael Cohen est marié à Emmanuelle Béart). Malheureusement ce n'est plus vraiment le cas. C'est dommage parce qu'il y a de très belles scènes d'amour, de celles qui les font bien ricaner, ces spectateurs d'aujourd'hui. Il y a du kamasutra lent et des figures assez inédites dans le cinéma hétérosexuel (elle lui met deux doigts dans le derrière).
Comme le narcissisme n'a plus le droit d'être glorieux mais se doit d'être cynique et/ou transfiguré par le genre (Belle épine), Ça commence par la fin s'est bien entendu fait démonter par la critique. _________________ Personne nous piquera Kitty! Il est à nous désormais. Il va falloir raquer cher pour un transfert , ne serait-ce que d'un post. Kitty, mon jouet star de Noël. |
|
Hello--Kitty dans le coma profond

Inscrit le: 03 Nov 2010 Messages: 2053
|
Posté le: Mer Nov 24, 2010 12:54 Sujet du message: |
|
|
le yougo' a écrit: | Étrange comment ton texte fait comprendre que le film n'est pas terrible mais donne quand même envie de le voir.
La photo fait peur par contre. |
C'est un film que beaucoup de gens trouveront épouvantable mais que j'aurais envie de défendre. C'est un film sans ironie. C'est tellement pas le genre de film qui plaît en ce moment... _________________ Personne nous piquera Kitty! Il est à nous désormais. Il va falloir raquer cher pour un transfert , ne serait-ce que d'un post. Kitty, mon jouet star de Noël. |
|