Tiny dans le coma profond
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Posté le: Jeu Juin 29, 2017 13:08 Sujet du message: T411 contre l'industrie |
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La fermeture d’un nouveau site internet permettant le partage de biens culturels numérisés réactualise nombre de questions sur l’accès à l’œuvre, sa rémunération, sa diffusion, le droit d’auteur, le foutage de gueule, ou simplement sur la place qu’on souhaite donner à la culture dans notre société.
Bien incapables de réfléchir, d’ouvrir des débats de fond sur ce qu’on peut considérer comme des sujets primordiaux ou de s’adapter à ce que permettent les nouvelles technologies, la réponse de l’état et de ces guignols de la Sacem et autres rentiers est toujours la judiciarisation, la criminalisation (cf. la déclaration de la présidente du CNC, qui se félicite aujourd’hui de la fermeture de t411).
En attendant le marché prospère, les « offres légales » se multiplient sur des niches, permettant à tous les gros acteurs de se placer, et en omettant toujours ce qui faisait l’intérêt de t411 particulièrement : un catalogue précieux par sa diversité, sa transversalité, sa profondeur et son volume. Une offre communautarisée, pour tous et par tous. L’accès surtout à des œuvres perdues pour le marché, trop peu rentables ou oubliées.
Dans le concert des réactions à la fermeture, glanées ici ou là, il n’y a que les utilisateurs pour s’attrister ou s’indigner. Pas de réactions venant de la « société civile » pour réfléchir, pas de réactions des artistes pour s’organiser ou gueuler. C’est bien dommage quand ils sont justement, en grande majorité, les premiers cocus du système.
Il y a quelque chose d’indécent lorsque les sociétés de perception et de répartition des droits se drapent de leurs plus beaux principes, défenseurs de la loi, de la morale, de la création et pourfendeurs de ces petits voleurs de couleurs. Quelle blague (lire l’article d’Aurore Gorius et Marion Rousset dans La Revue du crieur N°5, paru en 2016).
Faut-il rappeler qu’aucune étude n’a jamais démontré la nocivité du « téléchargement illégal » sur la création artistique. L’émergence de nouvelles technologies a profondément bouleversé les pratiques culturelles. Ces mutations provoquent des remous dans les marchés et les gros intérêts se retournent contre les petits. Rien que de bien classique.
En fait les secteurs du cinéma et de la musique se portent très bien en France, malgré les cris d’orfraie des dirigeants de grosses entreprises, et internet ne concerne qu’une partie de ces secteurs. Les gens vont toujours au cinéma, au théâtre, au concert, au musée, pour ceux qui le peuvent. Ils continuent d’acheter des livres, des disques et des DVD. Ils dépensent, ils rémunèrent et ils investissent. Quand est-ce qu’on pourra avoir un débat sur ce qu’internet permet en terme de diffusion et d’accès, plutôt que de punir 3 personnes pour l’exemple, alors que tous les autres attendent que le site renaisse… |
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