Le marginal (Jacques Deray, 1983)

[Hello--Kitty]

Un flic aux méthodes musclées tente de coincer un caïd de la drogue, qui bénéficie de protections en haut lieu.



Il y a plusieurs films dans Le marginal, qui jamais ne se rejoignent. Il y a le film de Jacques Deray, qui finalement n'aura jamais pu faire avec Belmondo ce qu'il réussissait parfois avec Delon: exprimer une certaine finesse psychologique à la française dans des histoires plus ou moins policières (La piscine, Flic story). Il y a le film de Bébel, qui promène la démarche exagérément chaloupée du mec cool qui n'a peur de rien dans des lieux pourtant crasseux et hyper-dangereux, créant là un décalage surprenant, comme si l'acteur ignorait la réalité des situations qu'il est censé jouer, comme s'il refusait de se laisser diriger. Et puis il y a le film de Michel Audiard, refusant, lui, de voir que La balance avait quand même changé des choses dans le paysage du film policier français, et qui continue de placer dans la bouche des personnages des répliques fleuries et spirituelles. Avec Michel Audiard, on ne flingue pas une crapule avant d'avoir formulé un bon mot. C'est marrant mais ça impose un rythme pas forcément moderne.

Toutes ces résistances sont comme des anachronismes qui donnent au Marginal un peu de relief et aussi d'intérêt. C'est l'histoire du dernier flic cow-boy et de sa défaite. C'est effectivement un marginal puisqu'il est à côté de la plaque et pas du tout dans son époque. A la fois film français (les notables corrompus) et film américain (une poursuite en Ford Mustang dans le 18e arrondissement qui rappelle Steve McQueen ou French connection), gentiment drôle (la prostituée qui confond "Chez Maxim" et "Chez Gégène" parce qu'elle se trompe toujours sur les noms) et parfaitement sordide (décors gris, lieux glauques et malfamés, marginalité nocturne parisienne, foule de camés, squats africains où des jeunes filles blanches sont violées), Le marginal décrit une société française cadenassée, violente et injuste.

Sans solution, Bébel n'a plus qu'à enfiler un étrange tricot rouge-orangé sous une veste en cuir vert olive pour aller distribuer des baffes dans la dernière partie du film. Comme dans un film de Terence Hill, il profite d'une bagarre avec deux macs pour saccager un resto kebbab dont le mobilier semble en balsa, puis il cartonne gratuitement les méchants avec un flingue high-tech qui tient davantage du lance-flammes que du barillet réglementaire. Entre Inspecteur Harry et Justicier de minuit, il traverse une dernière fois Pigalle en souriant aux prostituées qui le trouvent charmant.
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Personne nous piquera Kitty! Il est à nous désormais. Il va falloir raquer cher pour un transfert , ne serait-ce que d'un post. Kitty, mon jouet star de Noël.

[Oxyure]

Alors je n'ai jamais entendu parler de ce film.

Mais je trouve que pour une premiere critique, c'est du bon matos.

Merci HK.

Continue comme ça ! En plus, tu as une qualité rare ici, c'est lisible.
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Oxyure. Joue la carte Cow-Boyienn​e de l'obsession

"Liber sed fidelis"

[Kangwon]

[Averroès]

Ca décoiffe! J'adore comme la foule se ramène d'un coup à la fin.

[Bronislas]

J'adore ce sujet.
À quand une rétrospective Belmondo, avec Le Professionnel, Peur sur la Ville, le Marginal ?