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Mystère Orange dans le coma profond

Inscrit le: 11 Fév 2010 Messages: 486
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Posté le: Ven Nov 05, 2010 21:16 Sujet du message: Mystères de Lisbonne (Raoul Ruiz, 2010) |
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Jai enfin réussi à le caser le gros bloc de 4h30, après les semaines intenses de revisions lynchiennes (topic en préparation), et sans entracte à l'UGC, c'est pas comme si on était des humains.
Et le morceaux est conséquent mais loin d'être bourratif. Ici Raoul Ruiz, pratique un baroque épuré, qui repose essentiellement sur des angles inhabituels et surtout sur le plan séquence chaloupé dans l'élégance permanente de ses travellings et mouvements d'appareil. Il parvient ainsi à développer un espace-temps sinueux qui mue en permanence, comme autant de fils qu'on tirerai l'un après l'autre, s'entrecroisant, se confondant dans une dynamique permanente.
Et c'est tout à fait délicieux, car on est ainsi toujours mis en attente du tirage de fil qui découvrira en un mouvement les fameux mystères. Et cela au sein du plan même, qui n'est jamais une structure fixe mais qui dans sa rotation inverse sans cesse les situations, les rapports de force, la tonalité même de la scène, voire le genre cinématographique, tout cela donc, dans la continuité.
Ainsi va l'intrigue, peuplée de personnages doubles, triples (théorisée au maximum par le personnage du prêtre), qui n'en finissent pas de revenir, toujours sous un nouveau jour, un nouveau statut et à tirer les fils qui les lient à ce qui pourrait être le personnage principal, d'abord inconnu à lui même et qui découvrira le programme mystérieux de son existence.
Il faut voir comme la caméra dévoile sans cesse des personnages hors-champs, qui donne l'impression que tout est toujours observé sous un oeil protecteur ou menaçant, laissant ainsi planer le doute jusqu 'à la coupe.
Ce qui est beau c'est qu'ainsi, chaque personnage, aussi horrible fut-il, est amené à être pardonné, il est sans cesse rétabli dans son ambiguïté et son humanité.
Et finalement les innombrables lacets se bouclent en une parfaite cohérence, dans une spirale vertigineuse, et laissent l'impression persistante d'avoir partagé la vie de ces êtres énigmatiques.
5.5/6 |
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Averroès dans le coma profond

Inscrit le: 12 Fév 2010 Messages: 548
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Posté le: Ven Nov 05, 2010 22:41 Sujet du message: |
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Citation: | après les semaines intenses de revisions lynchiennes |
au ciné j'espère? Parce que je t'entends encore me dire, y a pas si longtemps, que tu te réservais pour la rétro qui s'annonce à la Cinémathèque  |
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Mystère Orange dans le coma profond

Inscrit le: 11 Fév 2010 Messages: 486
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Posté le: Ven Nov 05, 2010 22:56 Sujet du message: |
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Ben oui c'était la rétro Lynch ces dernières semaines! Et j'ai revu Cris et chuchotements, Le Mépris, Alphaville et Vertigo en salle.
Ce fut un mois exceptionnel. |
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Pipi dans le coma profond

Inscrit le: 11 Mar 2010 Messages: 829
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 3:13 Sujet du message: |
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Mystère Orange a écrit: | Ben oui c'était la rétro Lynch ces dernières semaines! |
On a encore du se croiser. |
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Mystère Orange dans le coma profond

Inscrit le: 11 Fév 2010 Messages: 486
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 3:56 Sujet du message: |
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Pipi a écrit: | Mystère Orange a écrit: | Ben oui c'était la rétro Lynch ces dernières semaines! |
On a encore du se croiser. |
Ah, je ne t'ai pas vu en tout cas, pourtant j'ai assisté à énormément de séances, j'ai même vu Lynch en personne avant la séance de Mulholland Drive faire l'éloge de Naomi Watts  |
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Pipi dans le coma profond

Inscrit le: 11 Mar 2010 Messages: 829
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 15:07 Sujet du message: |
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Mystère Orange a écrit: | Ah, je ne t'ai pas vu en tout cas, pourtant j'ai assisté à énormément de séances, j'ai même vu Lynch en personne avant la séance de Mulholland Drive faire l'éloge de Naomi Watts  |
J'ai revu presque tous les Lynch sur grand écran. Ca tue.
Et comment m'aurais-tu reconnu? |
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Mystère Orange dans le coma profond

Inscrit le: 11 Fév 2010 Messages: 486
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 18:07 Sujet du message: |
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J'ai dû voir quelques photos sur fdc, et il me semble que je t'avais aperçu à la rétrospective cannoise au reflet médicis. |
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Conufs dans le coma profond

Inscrit le: 19 Fév 2010 Messages: 1399
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 18:10 Sujet du message: |
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ps: ne me dites pas tous les deux que vous vous cherchez ds les salles obscures comme deux amoureux sur fond de Raoul ? |
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Tiny dans le coma profond

Inscrit le: 08 Fév 2010 Messages: 2209 Localisation: Over the top
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Posté le: Sam Nov 06, 2010 19:33 Sujet du message: |
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arrête, c'est beau comme au cinéma!  |
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Conufs dans le coma profond

Inscrit le: 19 Fév 2010 Messages: 1399
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Posté le: Dim Nov 07, 2010 0:48 Sujet du message: |
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Zahad le rouge dans le coma profond

Inscrit le: 11 Fév 2010 Messages: 1968
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Posté le: Dim Nov 07, 2010 16:09 Sujet du message: |
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Je ne suis pas à fond à fond, mais il y a des choses vraiment impressionnantes. C'est assez marrant que Ruiz, cinéaste surréaliste et absurde s'il en est, ne parvienne à revenir à la grande forme qu'en cédant parfois à un relatif académisme. Mais ça fait plaisir de le voir revenir à un niveau équivalent à Klimt, et surtout de trouver un film à la narration si ambitieuse, à l'ampleur narrative si folle, et qui ne regimbe pas à y aller quand même dans l'imagerie, dans le symbolisme quand il faut. Quand bien même je le trouve un peu en retenue, le Ruiz, je le sais esthétiquement capable de plus d'invention et de variation que la répétition infernale de travellings complexes pour des plans-séquences élégants. Tu sens qu'il exulte d'avoir enfin à nouveau beaucoup de moyens. Mais paradoxalement, avec peu, il est encore plus fou! Restent plein de moments absolument géniaux, qui contrastent avec une carrière récente assez... heu... foireuse, pour être gentil (son dernier film US était une telle purge!). _________________ "Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses." |
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Baudruche

Inscrit le: 19 Fév 2010 Messages: 66
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Posté le: Jeu Nov 18, 2010 23:53 Sujet du message: |
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Je rejoins Mystère Orange sur tout ce qu'il a dit sur ce très beau film dont la seule faiblesse pourrait être le jeu approximatif de Clotilde Hesme en Elisa de Montfort. La réalisation de Raoul Ruiz (que je découvre) m'a complètement ensorcelé avec ses longs plans séquences tournoyants et je ne pensais pas être autant captivé par une fresque aussi feuilletonesque, un genre qui se fait rare non ? Séances de rattrapage pour les frileux sur arte au printemps où le film sera divisé en 6 épisodes de 52 minutes, sans le director's cut. |
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Zahad le rouge dans le coma profond

Inscrit le: 11 Fév 2010 Messages: 1968
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Posté le: Ven Nov 19, 2010 1:08 Sujet du message: |
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à tous ceux qui découvrent Ruiz, sachez quand même que c'est très sage par rapport à ce dont il est capable, côté mise en scène.
il faut voir Manoel dans l'île des merveilles, The Golden boat ou la Chouette aveugle pour se rendre compte de la maestria du bonhomme. _________________ "Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses." |
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Baudruche

Inscrit le: 19 Fév 2010 Messages: 66
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Posté le: Ven Nov 19, 2010 17:37 Sujet du message: |
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c'est noté |
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Mystère Orange dans le coma profond

Inscrit le: 11 Fév 2010 Messages: 486
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Posté le: Ven Nov 19, 2010 19:07 Sujet du message: |
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Zahad le rouge a écrit: | à tous ceux qui découvrent Ruiz, sachez quand même que c'est très sage par rapport à ce dont il est capable, côté mise en scène.
il faut voir Manoel dans l'île des merveilles, The Golden boat ou la Chouette aveugle pour se rendre compte de la maestria du bonhomme. |
Oui j'avais vu les Trois couronnes du matelot et c'était déjà un cran au dessus autant au niveau de la mise en scène que narrativement, mais je trouve qu'il y a dans celui-ci une certaine épure élégante plus de l'ordre de la sagesse que du "sage" qui lui donne une émotion particulière, pas forcément préjudiciable. |
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