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Carton
dans le coma profond


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MessagePosté le: Dim Nov 11, 2012 14:35    Sujet du message: Répondre en citant


ÇA VA DERRIERE ? de Oriane Lasus, chez Warum.

Oriane a un blog, qui est un des plus réussi en bande dessinée (redisons leu, c'est là : http://www.blog.spongiculture.net/), avec un vrai travail sur la mise en page pour l’écran d’ordinateur, une belle fluidité, quelque chose d’à la fois recroquevillé dans le dessin mais qui n’hésite pas à prendre ses aises, comme un mouvement de plis et de déplis, et puis un humour qui pour moi met au placard les vieux Bouzard et compagnie. Du coup la première question pour ce premier livre, c’est est ce que ça tient la page ?
Complètement. En se déplaçant de la verticalité du web vers le rythme et l’espace imposé par les pages, Oriane Lassus a choisi de construire un récit qui fait du surplace, qui au lieu de se développer préfère plutôt travailler sur une situation minimaliste et l’explorer dans un rapport sensoriel et anecdotique. A l’intérieur d’une stagnation de l’action, c’est tout un rythme du point de vue et du micro évènement qui se met en place, un travail sur l’espace qui s’expanse et se réduit à l’envie, et des corps, des objet et des paysages organiques/mous, tout est un peu boyau-chamalow. Le dessin qui installe une sorte de déliquescence du monde et des personnages, on dirait que tout régresse dans une sorte de stupidité primitive. Ça fond, ça vomit, ça coule, mais de manière plutôt insouciante voire joyeuse. En fait c’est surtout un monde de l’enfance, dans un art de l‘observation et du grotesque très au point, avec des moments d’une acuité lumineuse, on se rappelle le touché d’une banquette de voiture, le son des doigts sur le volant, un rayon de soleil qui éblouit, tout le livre fonctionne sur un rapport sensible au monde, avec un soupçon de nostalgie (mais pas trop, l’enfance n’est pas si loin que ça) qui font que le livre est assez touchant parfois.
Tout ça est surtout d’une singularité vraiment enthousiasmante, un ton et un rythme uniques qui tiennent à eux seuls le livre



On peut noter que Oriane Lassus s’appelle Aspirine sur son blog, et que ce blog a reçut le prix « révélation blog » à Angoulême en 2012. Un bandeau entoure le livre pour insister là dessus. Bon moi ça me dérange qu’un éditeur fasse ça plutôt que d’affirmer la réussite du livre et de son auteur, le blog n’ayant pas besoin d’un livre pour confirmer ses ambitions, et le livre n’étant en rien redevable au prix du blog en ce qui concerne sa qualité artistique. Je sais que c’est une démarche commerciale de base, mais des fois ça heurte (peut être aussi que pour la première fois l’auteure signe de son vrai nom et qu’on lui recolle son pseudo en gros sur la couv’ pour être sûr de vendre, ça me chiffonne, bon bref.)
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Oxyure
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MessagePosté le: Mar Nov 13, 2012 7:52    Sujet du message: Répondre en citant


Le temp est proche de Christopher Hittinger


Renégat de Baladi


La confrérie des cartoonists du grand nord de Seth


La vie secrète des jeunes III de Riad Sattouf


Un chat noir dans ma baignoire d'Alain Crozon
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Carton
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MessagePosté le: Mar Nov 13, 2012 18:51    Sujet du message: Répondre en citant



FRONT, de Jonathan Larabie, aux Requins Marteaux
Larabie avait fait deux comics auto-édités, Armée du Mexique et Le Front, qui constituent la première partie du livre. Le reste du livre était inédit.
En voyant les premières pages, Alexia trouvait que l’auteur n’était pas tendre avec les femmes. On lui a répondu qu’il n’était tendre avec personne( c'était ici : http://enculture.free.fr/viewtopic.php?p=24395&highlight=#24395).
En fait c’est même la force première de Front que d’installer très vite une dureté et une sècheresse à la fois inattendues et très précises, de développer une représentation du monde du travail comme le lieu du mal être, de la frustration et de la colère. Front montre en quoi les conditions de travail et la pensée qui les régit (en gros un rapport aux « clients » et aux « produits » du domaine du management force de vente) dessinent une tension qui installe autant une guerre des nerfs qu’une lutte des classes (on s’énerve contre la hiérarchie, les usagers, et les collègues tout autant) et baignent le lieu de travail d’une violence sourde. On boit, on drague et on fume avec la même rage, on rêve qu’un matin tout a pété, ça peut déraper à n’importe quel moment.
Jonathan Larabie travaille un récit au rythme très aiguisé (des ellipses narratives et visuelles qui marchent bien), des petites scènes qui construisent un portrait de groupe et une situation précise. Le dessin peut faire penser de loin à une bande dessinée un peu ronde, un peu sympathique, mais très vite il emmène plutôt vers une énergie rêche et tendue, un peu brutale, pas sympathique du tout en fait, même franchement noire et désespérée.
La colère qui irrigue l’ensemble est assez belle et autant franche que subtile, moi c’est un livre qui m’a frappé et surpris. On n’en a pas beaucoup parlé et il a l’air de rien comme ça (couverture simple, pagination assez réduite, bichromie un peu fade peut être ?), c’est pourtant une grande réussite dans un registre assez rare.
Je connais des gens qui me conseillaient de trouver un travail pour me faire des relations sociales. Je vais leur offrir le livre (10€, c’est pas cher).


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Zahad le rouge
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MessagePosté le: Mer Nov 14, 2012 10:32    Sujet du message: Répondre en citant

le yougo' a écrit:

Je connais des gens qui me conseillaient de trouver un travail pour me faire des relations sociales. Je vais leur offrir le livre (10€, c’est pas cher).


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MessagePosté le: Jeu Nov 15, 2012 0:01    Sujet du message: Répondre en citant

Oxyure a écrit:

Le temp est proche de Christopher Hittinger


Renégat de Baladi


Cette dernière fournée de livre chez The Hoochie Coochie confirme que cette maison d'édition devient de plus en plus importante, avec des choix d'auteurs intéressant et un travail sur l'objet toujours impeccable.
J'ai mal lu le Baladi, très tard dans la nuit et du coup j'ai eu le sentiment d'avoir déjà lu ça chez lui avant. Il faudra que j'y revienne.
Le Hittinger m'a déçu. Je suis attiré par cet auteur mais pour l'instant j'ai toujours l'impression que ses livres valent moins que le projet qu'ils laissent entrevoir. Là on s'attend à une grande fresque mosaïque sur le moyen âge, et puis en fait ce sont surtout des petites histoires collées les unes aux autres, pas désagréables mais un peu anecdotiques.
Par contre, le troisième livre de la maison c'est Projectile. Il m'a donné des frissons, j'en parle là : http://enculture.free.fr/viewtopic.php?p=25527#25527
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Oxyure
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MessagePosté le: Jeu Nov 15, 2012 8:01    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai lu que le Hittinger pour le moment mais je te rejoins complètement. Il y avait matière à faire quelques choses de beaucoup plus ambitieux sur le sujet je trouve. Même si certains parallèles m'ont plut (celui sur Dante / Boccace / Chauncer notamment) , mais on sent bien qu'il passe un peu a coté de son sujet.
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MessagePosté le: Mar Jan 22, 2013 19:51    Sujet du message: Répondre en citant


BIG QUESTIONS de Anders Nilsen, chez L’Association


DON’T GO WHERE I CAN’T FOLLOW de Anders Nilsen, chez Drawn & Quarterly

On m’a offet Big Questions de Anders Nilsen. J’étais tellement excité par la promesse de ce gros pavé, 10 ans de boulot, et des critiques hyper positives (j’ai lu un truc du genre « le meilleurs livre de Bande dessinée de ces 10 dernières années »), que j’ai acheté dans la foulée Don’t Go where I can’t follow.
Donc j’ai lu les deux. Je crois que c’est pas pour moi. C’est très élégant, le dessin est immédiatement séduisant, et Nilsen arrive très bien à installer un rapport au monde mélancolique, perpétuellement en deuil, on sent bien que la mort est partout, déjà là et à venir. Tout est fragile, cotonneux et hébété, le monde est un désert absurde et triste où rien d’autre ne peut advenir que la perte.
Le problème c’est que c’est clair dès les premières pages. Dans le rythme, le dessin, ce qui se produit dans le livre est quasiment instantané. Les presque 600 pages de Big Questions qui suivent ne font que répéter ça. Le charme disparaît alors peu à peu, le livre ressasse, et c’est comme un système qui apparaît, de moins en moins effectif, de plus en plus vide. J’imagine qu’on peut être sensible à ce travail, pour moi sa séduction n’est pas assez forte pour tenir sur une aussi grande longueur.
L’autre livre répète ça, avec ce truc en plus d’être autobiographique, avec fac-similé de lettre et photos à l’appui, un truc tellement collé au réel, une manière de dire « ça m’est vraiment arrivé » qui peut être gênante.
Au bout du compte, j’ai l’impression qu’il y a un romantisme qui ne me touche pas là dedans, un truc à la fois à fleur de peau et en sourdine, et d’une retenue très spectaculaire, qui semble se présenté comme telle à chaque page. Une esthétique de la douleur qui se regarde elle même, et les livres ne proposent que ça, en continu, une seule note tout le long, et là la fin de Don’t go where I can’t follow, on a les boules tout de même, mais avec l’impression d’y être un peu forcé, c’était écrit dès la couverture que ça allait nous tirer des larmes. (alors je pense à Marko Turunen, au décalage qu’il opère, l’humour froid, le quotidien halluciné, je me dis que ça frappe plus fort de ce côté là).
Je dis ça et je me rappelle que Des Chiens, de L’Eau, chez Actes Sud, était pas mal. L’abstraction fonctionnait, la violence avait du corps, le spleen était moins attendu.

Dans Big Questions, il y a plein de choses réussies, et Anders Nilsen me plait dans son travail sur le décor par exemple, mais je crois que l’ensemble souffreteux qui exprime dans chaque trait sa sensibilité fragile me laisse sur le côté.

Big Questions :

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Don’t go where I can’t follow :

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MessagePosté le: Jeu Jan 24, 2013 12:20    Sujet du message: Répondre en citant

Toncar a écrit:
Le problème c’est que...

Une petite dissonance dans le concert de louanges me semble la bienvenue, oui. Je te rejoins entièrement sur ta lecture de Nilsen. Moi aussi, quelque chose de l'ordre d'une sensibilité exacerbée me laisse froid. Et Big Questions, dont j'avais lu avec enthousiasme trois numéros à l'époque de sa parution en comics, aura été en effet une grosse déception. J'ai tendance à préférer certains de ses travaux parus dans les deux volumes des Monologues, briques minimalistes, et dans l'anthologie Mome (même si, là aussi, tout ne présente pas le même intérêt, loin s'en faut). Discours glacés, aliénés, figures minimales jetées sur l'espace vierge de la page ou apposées sur des photographies. Parfois, quelque chose émerge en ces pages, d'étrange et terrifiant. Les affects bouillonnent à couvert, la langue s'empêtre, se fige, échoue, une menace se creuse en sourdine, et c'est à ces moments que je trouve Nilsen le plus pertinent. Il faudrait aussi peut-être relire son The End, que Fantagraphics ressort sous peu dans une version apparemment augmentée.
Spoiler:


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MessagePosté le: Jeu Jan 24, 2013 19:35    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, j'ai oublié de le dire, effectivement son travail sur photo est beaucoup mieux. Je n'en ai lu qu'une partie dans Bile Noire, et un ou deux comics auto édités. Si The End est un recueil de ça, ça peut être intéressant.
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Docteur C
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MessagePosté le: Mer Fév 13, 2013 12:01    Sujet du message: Répondre en citant

Difficile après ce tourbillon de lectures de placer quelques maigres entrefilets sur ce que j'ai pu rapporter d'Angoulême, je m'y essaie quand même.

- Pour ce que j'aurai en commun avec Bosse, qui après tout est un singe papion qui ne sait dire que « Ah-Ah » :

Oui au travail de Michal Zori et à sa très belle auto-publication (avec l'aide d'un éditeur de Jérusalem quand même, vue la tenue du livre).

Oui aussi aux publications du frère Thierry de Béthune, très difficiles d'accès puisque même à la cathédrale d'Angoulême il faut réussir à franchir la foire aux bandes dessinées chrétiennes qui n'ont d'autre point commun que d'être prosélytes, du manga sur le messie au petit singe rigolo qui chante Jésus en bande dessinée, en passant par des expositions d'impressions sur c arton fort d'une ode pataude à l'évangélisation coloniale, pour tout au fond à gauche enfin accéder, suant un peu la haine, aux petites merveilles architecturales du Frère Thierry.

- Le BOPCCBA de C. de Trogoff et L.L. de Mars


Ce premier numéro compile autant de bandes dessinées, collages et dessins des deux auteurs, que les modes de reproductions d'iceux : pochoir, tampon sur gommettes, alugraphies, mine graphite, etc.

Je mets en avant l'utilisation très fine des calques et le recouvrement qu'elle rend fécond, faisant coexister les bandes dessinées de C.de Trogoff (sur calque) et de L.L. de Mars (en alugraphie et encres reproduites je ne saurai dire comment), même si elles peuvent aussi se lire séparément.

Quand même vingt pages pour dix euros, mais je suis lecteur moi, Monsieur de Mars, pas collectionneur de timbres et de curiosités reprographiques à 25 exemplaires !

- Ils ont des nouveaux pouvoirs tome 2 de Ronald Granpey chez Misma :

C'est toujours un plaisir de suivre le travail de Grandpey, il creuse un sillon à la fois reconduit dans chaque livre et dont chaque livre marque pourtant une variation, une inclinaison, un approfondissement : une recherche continuelle dont je pense le plus grand bien.

- Quant au F.OFF ON THE MOON :
Trop de livres et d'images agglutinés dans un labyrinthe de pièces m'ont conduit à une rapide saturation dans ce "off" (pas que le "in" se distingue vraiment quant à la saturation). J'y ai malgré tout rencontré les publications de Mékanik Copulaire. Il ne s'agit pas de bande dessinée mais exclusivement de collages contemporains, avec une sélection rigoureuse d'une dizaine d'auteurs internationaux pour constituer une revue soignée dont les choix - surtout du quatrième numéro - en font bien plus qu'une compilation, mais un programme de travail, je la recommande :
http://cargocollective.com/mekanikcopulaire

- A la droite du stand Bicéphale, il y avait les éditions La Rouquine, qui publieront au printemps le deuxième numéro de leur revue Bonheur, avec des contributions de Juan-Miguel Bertoyas - et accessoirement de Robert Crumb. Ces seuls argument putassiers m'ont conduit à souscrire à la revue, ma chair est faible, aucun doute là-dessus, peut-être que la votre l'est aussi :
http://editionslarouquine.wordpress.com/

- Cake aux fruits numéro 1 (collectif) :
Une compilation de bandes dessinées très inégales, qui globalement me tombe des mains, aussi courte soit-elle. L'esprit punk régressif appliqué à tous les aspects de l'existence me lasse franchement, même si Jozef Toucan parvient encore à strier ce néant d'un ou deux éclairs :
http://laventuresolitaire.over-blog.fr/article-399-cake-aux-fruits-114894062.html
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Docteur C
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MessagePosté le: Mer Fév 13, 2013 15:35    Sujet du message: Répondre en citant

Bosse de Nage a écrit:
Citation:
Oui au travail de Michal Zori et à sa très belle auto-publication (avec l'aide d'un éditeur de Jérusalem quand même, vue la tenue du livre).


ah, j'avais pas noté ça (t'as trouvé l'info où?)


Elle me l'a dit.

Mais c'est aussi écrit sur la première page du livre, dédicace aux traducteurs, de l'hébreu à l'anglais, dédicace au "producer", à l'éditeur, Michael Golan.


Bosse de Nage a écrit:

Citation:
Quand même vingt pages pour dix euros, mais je suis lecteur moi, Monsieur de Mars, pas collectionneur de timbres et de curiosités reprographiques à 25 exemplaires !


je ne cache pas qu'il s'agit d'un petit objet de luxe. En fait, non seulement les procédés mis en oeuvre sont compliqués, longs, approximatifs, mais ils sont également très coûteux, ha ah ah ah! L'idée est de claquer notre RSA dans la réalisation du prochain qui sera tiré à deux exemplaires sur marbre et titane et d'en faire notre mausolée.


C'était pour te taquiner, pour ta saillie sur la peau de dragon en pages de garde des livres de l'Apocalypse. Mais bon oui les livres sont bizarrement foutus - dos ronds de traviole, cette peau de dragon, cette maquette - et s'il n'y avait pas ces petits signes pour bibliophile qui rendent les livres honteusement chers, j'aurais sans doute acheté un autre livre à l'Apocalypse que Lutte des corps et chute des classes, le René French ou le Max (l'espagnol) par exemple. Pas la peine d'y trouver un prétexte pour votre mausolée.
http://www.lapo.fr/

Bosse de Nage a écrit:

Citation:
- A la droite du stand Bicéphale, il y avait les éditions La Rouquine, qui publieront au printemps le deuxième numéro de leur revue Bonheur, avec des contributions de Juan-Miguel Bertoyas - et


binmerde, je n'ai vu que les éditions de "La chose", à côté du stand...


La Rouquine, c'est Sourdrille et Capri Rossi hein. Ils partageaient le stand de La chose.
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Oxyure
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MessagePosté le: Lun Mar 18, 2013 7:49    Sujet du message: Répondre en citant


Degueulasse, de Willem


Pornographie & suicide, de Mahler


Dungeon Quest 3, de Joe Daly
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King Mob



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MessagePosté le: Dim Mai 05, 2013 21:00    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, sinon, moi j'ai découvert récemment ce que Peter Milligan (un de mes auteurs de BD favoris) a fait avec Brandan McCarthy et Jamie Hewlett avant de débarquer chez Vertigo. Les oeuvres en questions restent difficilement trouvables pour l'instant, mais Dark Horse a prévu une réédition de toutes leurs collaborations en Septembre de cette année:



En fait, ces deux types se sont rencontrés à l'école d'art et ont décidé de faire de la BD. Mais c'est assez bizarre, parce qu'ils ont fait de la BD sans pour autant s'embarrasser des codes parfois trop contraignants de la BD, et ils l'ont même pas fait exprès je crois, ils ont juste décidé d'en faire comme un gosse pourrait dire à son pote "viens on va jouer à l'aventure et chasser des méchants".



De là est né un style presque alternatif, complètement même, offrant au lecteur de la bande dessinée autre que celle qui existe, surtout dans le comic book moderne inspiré des Eisner et autres Kirby (que j'adore aussi, hein, ne nous méprenons pas!), en gros, ils font, si je dois comparer ça en cinéma, de la BD comme Jodorowsky fait du cinéma. Le réel laisse place un un réalisme post-moderne et écrit avec toute l'envie d'un auteur de communiquer ce qu'il a dans la tête et le coeur, posant souvent des questions sur l'identité, la sexualité, l'inconscient collectif, etc.

On est vraiment loin ici de tout ce qui a été fait en BD et qui sera fait je pense, et même en allant chercher dans les BD de Ware et cie, je n'ai jamais retrouvé une telle puissance dans l'affect provoqué par la lecture de ce que Milligan a fait jusqu'en 1996, et plus précisément, de ce qu'il a fait avec son pote McCarthy.

Un exemple ici d'un des meilleurs tafs des deux types ensemble, Rogan Gosh que je m'apprête à relire bientôt et qui parle d'identité donc, d'Inde, de rêves et de tout ça quoi:

Spoiler:



Bref, j'ai commencé ma (re)découverte de leur taf avec une BD qui s'appelle:

SKIN



Ici, la première chose qui choque après avoir ouvert le bouquin (et une fois passé les quelques pages de préface qui sont hyper intéressantes), et plus encore quand on connait le duo, c'est le côté brut du truc. Et pas gentiment brut, mais vraiment rocailleux, sec et difficile d'accès.



En effet, contrairement à leurs autres collaborations, Milligan qui d'habitude use d'une prose brillante et littéraire, ici, il est sec, bourrin, simpliste et McCarthy qui est dans l'exubérance et le psychédélisme nous offre un style brut, enfantin et presque laid.
On a ici une oeuvre difficile d'accès au début, mais tout est mis en place pour pouvoir exploser dans un climax de rage et de violence.

De quoi ça parle?

Ca parle d'un jeune ado anglais, Martin Atchinson, surnommé Atchet, un bébé Thaliomide, c'est à dire né avec des bras très, très courts dû à la prise de médicaments donnés aux femmes enceintes dans les années 50/60. Mais Atchet est avant tout un skin.
et c'est là où l'histoire devient vraiment intéressante, parce qu'on ne tombe jamais dans une oeuvre qui se lamente, qui tombe dans la discrimination positive et qui nous offre un portrait de gentil handicapé, non, ça fait plutôt ce que Attack the Block avait réussi à faire avec les jeunes noirs de banlieue, c'est à dire en dire plus sur un problème en soulevant ce dernier dans le quotidien, puis face à une situation de crise, et en expliquant bien que le héros n'est pas un bébé Thaliomide avant tout, mais un skin amoureux d'une fille qui louche, en expliquant qu'un protagoniste se doit de se donner naissance dans la douleur et accepter ce qu'il est, mais qu'il a toujours le choix.

Bref, je ne m'étendrai pas beaucoup plus sur ce qui est de l'histoire, ça risquerait de vous gâcher le plaisir, vu que l'oeuvre ne fait que 32 pages.

32 pages qui comptent parmi celles qui m'ont le plus ému, touché, révolté dans ma jeune vie. C'est intense, incisif, travaillé, naturel, génial. Et dans la démarche, d'une beauté sans nom, par opposition à la semi-laideur dont je parle plus haut. 32 pages où deux mecs géniaux s'amusent à faire de la BD comme si la BD n'existait pas.



Le bouquin a eu énormément de mal à trouver un éditeur à l'époque, puisqu'il devait être publié chez Crisis à la base, le 2000AD Adulte, mais que les avocats ont flippé à cause de la laideur revendiquée, le concept du "vilain handicapé" et la référence quasi-directe aux labos responsables de l'affaire de la Thalidomide.

Bref, j'ai lu quelques autres trucs du même auteur, avec le même dessinateur ou pas, et j'en parlerai très bientôt je crois.

Des poutous et tout.
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