Les Fraises Sauvages (Ingmar Bergman, 1957)

[Alexia]

Vu hier sur un écran plat.
Belle réflexion de Bergman sur la vie et la mort toussa. Bergman a alors 12 ans.
Il met en scène un vieux professeur de médecine, au soir de sa vie.
Le film commence par un OVNI, une impression d'un monde surréaliste, à la Parker Lewis, avec des ombres et lumières tranchées dans une ville américaine; un homme bouge, mannequin aveugle, qui danse quand le héros le touche; un corbillard sans cheval, qui transporte des fraises (d'où le titre ?); le canard qui attire à lui le bout de pain...
Le début est rigolo, et inaugure la réflexion sur le temps qui passe, et l'approche de la mort. Le vieux docteur Isaak se réveille, retrouve sa gouvernante avec laquelle il se chamaille et se prépare pour une cérémonie donnée en son honneur, à Lund. Donc, voyage, qu'il entreprend avec sa belle fille.
Celle ci a quitté son mari; et elle fait des reproches au vieux docteur: dureté, égoisme, fermeture aux autres.. le film les suit dans leur trajet, où retours sur le passé , rêves et réalité s'entremêlent. Je n sais plus moi-même où j'en suis.
Isaak, dans des scènes où le passé prend le pas sur le présent, revoit son amour de jeunesse; il assiste en témoin à des scènes antérieures qui se déroulent devant ses yeux de vieillard. Ou bien c'est le contraire ? Help !
Des auto-stoppeurs les rejoignent: la jeune fille ressemble à cet amour passé, elle hésite elle aussi entre deux jeunes garçons, ses compagnons.Elle parle avec naiveté au vieil homme.
Un accident survient; un couple insupportable est embarqué à son tour dans la voiture, mais leurs disputes sont trop violentes, et on leur demande de descendre.
Isaak se voit passant l'examen de sa vie: il est incompétent, rejeté, condamné pour indifférence aux autres à une lourde peine: la solitude.
A son réveil, sa belle-fille lui confie la raison de sa séparation d'avec son mari. Il écoute, et comprend.
Le voyage touche à sa fin, et la cérémonie a lieu:le vieux médecin est à l'honneur, les jeunes auto-stoppeurs partent continuer leur route vers l'Italie aprés lui avoir fait leurs adieux, le couple de son fils et de sa belle-fille se reforme.
Isaak s'apprête à dormir, ou à mourir, apaisé, ayant fait ce qu'il pouvait pour réparer son égoisme.

C'est un film très compliqué, on passe du réel à l'imaginaire et vice-versa jusqu'à la nausée. Au seuil de sa mort, un homme règle des comptes avec son passé, et avec lui même. Je m'attendais à un film sympatoche, mais en fait il y a de la tristesse dedans. Différents âges apparaissent au travers des différents personnages du film(le docteur, sa mère, son fils et sa belle-fille, les trois auto-stoppeurs qui lui rappellent sa jeunesse), en même temps que dans cette alternance rêve/réalité que traverse le vieux médecin. Vous suivez ?

Ingrid Thulin magnifique dans le rôle de la belle-fille; Bibi Andersson dans le rôle à la fois de Sara, le premier amour (qui l'a quitté), et de la jeune auto stoppeuse (qui lui déclare son affection), est superbe aussi, et moi aussi je suis belle.
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Thalatta!Thalatta!

[Averroès]

il faudrait que je me le refasse celui-là, mais quand j'aurai vu d'autres Bergman, car je soupçonne Les Fraises sauvages d'être un de ses plus exigeants.

[Mystère Orange]

[Art Core]

Oui c'est loin d'être le plus exigeant, au contraire même, il est d'une limpidité cristalline. Comparé au Rite ou même plus simplement Persona, ça se regarde tout seul.

Une merveille soit dit en passant.

[Averroès]

Pourtant en termes de rythme il est pas facile à suivre, c'est un de ses plus sobres; il y règne une sorte de torpeur pas accrocheuse. Et au niveau de la mise en scène ça m'avait semblé moins directement marquant que Persona, pour reprendre cet exemple.

[Mystère Orange]

Moi je l'avais trouvé beau à chialer (ce que j'avais fait d'ailleurs).
Je vais essayer de me faire Persona dans la semaine.

J'ai l'impression de répéter toujours la même chose.

[Averroès]

[Tetsuo]