Entre nos mains (Mariana Otero - 2010)

[Zahad le rouge]

Confrontés à la faillite de leur entreprise de lingerie, des salariés - majoritairement des femmes - tentent de la reprendre sous forme de coopérative.
Au fur et à mesure que leur projet prend forme, ils se heurtent à leur patron et à la réalité du « marché ». L’entreprise devient alors un petit théâtre où se jouent sur un ton espiègle, entre soutiens-gorge et culottes, des questions fondamentales économiques et sociales.
Les salariés découvrent dans cette aventure collective une nouvelle liberté.

Ce machin c'est une honte absolue, une misérable petite chiasse condescendante et paternaliste, qui passe son temps à prendre les ouvriers de haut, à se moquer d'eux, à rire d'eux, ahaha, pauvres petites choses aux gros accents prolos qui ne comprennent rien aux règles de la scop, fabriquent des strings (oh c'est drôle! des strings!), toutes ces femmes incapables de prendre une décision sans consulter leurs maris, ahaha, tiens et si on les filmait n'importe comment, une fois de temps en temps, comme pour s'en foutre, et si on allait les épier dans leur nullité, dans leur incapacité, je dis les épier à dessein, voyez ce plan immonde filmé de loin, derrière un pilier, bien planqué, on y voit une ouvrière dire à une autre, à propos d'un bustier sans doute, "je rêvais de ça quand j'étais en pleine puberté, maintenant je suis en pleine ménopause!", soudain elle lève la tête, elle voit qu'on la filme à l'autre bout du hangar, elle plaque ses mains sur son visage de honte qu'on l'ait filmée en train de dire ça, cut, le plan n'est là que pour ça, il ne sert à rien d'autre qu'à se moquer aux dépends de l'ouvrière, il n'est dans le montage que pour ça, dégueulasse, et ce n'est qu'un exemple parmi tant, c'est affreux, c'est hideux, c'est dégoûtant, et à la fin allez tiens, on n'a qu'à les faire chanter leur échec (si je ne me suis pas trompé au générique, les ouvrières n'ont pas écrit la chanson, on l'a écrite pour eux pour les besoins du film, pour les mettre en boîte, pour une sorte de lipdub rigolard), je sais pas moi, faut le brûler ce film.
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"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Zahad le rouge]

(j'oubliais le charcutage terrible du montage, chaque point de montage est bidonné, dès la première conversation, on balance mille plans de coupe pour tronçonner le son, pour construire un autre discours avec des micro-bouts de phrases, quelle malhonnêteté)
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"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."