Nathalie Granger (n'allez pas le voir au MK2 Beaubourg, le son y est atroce!)

[Zahad le rouge]

Du travail.
Du travail de femmes.
Du travail d'hommes.
Du travail de ménagère.
Du travail d'ouvrier.
Du travail d'enfant.
Du travail de la mort.
Du travail de la peur.
Du travail de la musique.

Du travail du cinéma.



Il y a du noir et blanc dans les perspectives ouvertes en fond des plans.
Il doit y avoir allez, cinq gros plans? Pas un de Jeanne Moreau, sauf berlue.
Il y a des femmes en capes noires, des femmes en manteau gris clair, un homme en veston sombre.
Il vend des machines à laver.
Elles lui disent qu'il n'en vend pas.
Qu'il n'est pas voyageur de commerce.
Mais enfin si, voyons, pourquoi...?
Non, non.
Non.
Vous n'êtes pas voyageur de commerce.
Mais enfin, si, enfin, mais si voyons, la Vedette Tambour 008... Mais enfin si, si, je suis voyageur de commerce.

Elles disparaissent dans le montage.
Elles ont envie de faire un feu.
Elles écoutent les histoires des deux meurtriers à la radio.
Elles disparaissent dans les perspectives ouvertes par le noir et blanc dans le fond des plans.
L'enfant les observe.
Des fois un troisième enfant, sans doute, doit jouer du piano, puisqu'on l'entend.

Des fois le téléphone sonne, on répond qu'on n'a pas le téléphone.

C'est peut-être une histoire de fantômes japonais.
_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Phèdre]

J'y suis allé à Beaubourg, donc il faut que j'y retourne. Le film possède une force légère qui demande un calme extrême, donc avec ce son là c'était juste pas possible, forcément à l'extérieur du film, à imaginer le plaisir que ça doit être d'être dedans. Fuck Mk2

[Zahad le rouge]

il y a une angoisse formidable ; dans un entretien à propos du film, Duras dit que le cinéma, c'est ce qui fait que quand on filme un couloir vide, on a peur pour ce couloir. C'est ça.
_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Phèdre]

T'as réussi à rentrer dedans malgré ce son immonde toi ?
Sinon oui, je pense que c'est ça, filmer la peur et l'angoisse non pas par des mécanismes mais en se servant d'un cinéma minimal et épuré de tous ces mécanismes. La véritable angoisse nait de la liberté de ton... La séquence en champ contrechamp avec le gros gégé est juste hallucinante... Deux axes, un de plus et tout était mort, la plus grande force d'un cinéaste c'est de refuser des choses, ne jamais avoir peur d'aller au bout, ici ne pas varier, rester dans cet incessant champ contrechamp étouffant.

[Zahad le rouge]

oui, oui, j'ai dit tant pis, je t'emmerde sale son, le film est trop beau pour toi
_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Phèdre]

J'ai réussi que épisodiquement, malheureusement. Vas y balance des trucs dessus là, je m'y collerai après l'avoir revu.

[Zahad le rouge]

heu je viens de balancer un texte, hein
_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Phèdre]

Pardon.

[Pipi]

allez au Reflet... y a Moreau qui vient ce soir.

[Zahad le rouge]

rien à branler de Moreau, pas envie d'être devant le film pour de mauvaises raisons, le film se suffit à lui-même, je ne veux pas qu'on me raconte, je ne veux pas qu'on m'éclaire, c'est crétin de starifier un tel film, c'est un contre-sens.
_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Bite Astrale]

[Zahad le rouge]

absolument!
_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Pipi]

[Zahad le rouge]

j'espère qu'elle est pas venue en croyant voir Jeanne Moreau
_________________
"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."

[Pipi]