Pipi dans le coma profond
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Posté le: Mer Mai 26, 2010 10:49 Sujet du message: Quinzaine des Réalisateurs 2010 |
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C'est au Forum des Images à Paris, voici un compte-rendu de ce que j'ai déjà vu à Cannes... (par ordre de préférence)
A ne surtout pas rater :
- Le Quattro Volte de Michelangelo Framartino : Essai contemplatif et sans dialogues (même pas de voix-off) sur les cycles de la nature. Une splendeur absolue qui abolit avec classe et poésie toutes les frontières entre fiction et documentaire. Le cast des animaux mériterait un prix d'interprétation collectif. Avec en prime un plan-séquence assez stupéfiant et très drôle.
- Pieds nus sur les limaces de Fabienne Berthaud : Incroyable surprise avec un magique duo d'actrices (Kruger - Sagnier) interprétant deux soeurs à la fois très proches et très différentes (l'une est une avocate sérieuse et l'autre une gamine complètement fantasque). Un bijou qui évite de justesse toutes les lourdeurs d'un tel sujet.
- Boxing Gym de Frederick Wiseman : Magnifique documentaire du maître. Le quotidien d'une salle de boxe, tout simplement. Ceux qui connaissent déjà Wiseman comprendront déjà.
Assez recommandable :
- Un Poison Violent de Katell Quilleveré : Prix Jean Vigo, un très joli premier film assez étonnant qui apporte un peu d'air frais dans le jeune cinéma français malgré un sujet ultra-rebattu : la naissance du désir adolescent. Et quel plaisir de retrouver le truculent Michel Galabru en grand-père sénile.
- Two Gates of Sleep de Alistair Banks Griffin : Le pélérinage de deux jeunes frères chasseurs après la mort de leur mère. Un beau premier film naturaliste et contemplatif, assez prometteur même s'il n'est pas entièrement convaincant (le film peine un peu à émouvoir vraiment, peut-être parce que la mise en scène est trop consciente de ses effets?) Certains ont évoqué le cinéma de Terrence Malick pour ce rapport élégiaque à la nature. A découvrir quand même, juste pour se faire un avis sur ce film d'une ambition salutaire.
- Cleveland contre Wall Street de Jean-Stéphane Bron : "Le 11 janvier 2008, Josh Cohen et ses associés, avocats de la ville de Cleveland, assignent en justice les 21 banques qu’ils jugent responsables des saisies immobilières qui dévastent leur ville. Mais les banques de Wall Street qu’ils attaquent s’opposent par tous les moyens à l’ouverture d’une procédure. L’histoire d’un procès qui aurait dû avoir lieu. Un procès de cinéma, dont l’histoire, les protagonistes et leurs témoignages sont bien réels." Et c'est franchement bien plus passionnant que du Michael Moore, avec une succession de témoignages édifiants.
On peut voir, par curiosité :
- La Mirada Invisible de Diego Lerman : Une surveillante de lycée, dans la dictature argentine en 1982, découvre l'éveil de la sexualité.... Beau film d'une froideur extrême, mi-fascinant mi-ennuyeux, mais qui ne manque pas de force. L'interprète féminine est excellente.
- Shit Year de Sam Archer : Exercice de style en noir et blanc, assez expérimental, qui en a laissé beaucoup sur le carreau. C'est très inégal, un peu trop complaisant dans sa pose arty qui laisse souvent sceptique (notamment quand ça se veut onirique), mais il y a aussi quelques belles fulgurances plastiques et des scènes assez touchantes. Le film vaut surtout pour la géniale Ellen Barkin, en vieille star qui abandonne sa carrière et qui ne sait plus quoi faire de sa vie. Là aussi, un premier film prometteur malgré ses défauts.
- Picco de Philip Koch : Le quotidien d'une prison pour mineurs en Allemagne. Un film assez percutant qui démontre l'inefficacité absolue du système carcéral. Les jeunes interprètes sont bluffants.
- Des filles au noir de Jean-Paul Civeyrac : Deux filles dépressives anti-sociales projettent d'en finir avec la vie... On frôle parfois la caricature du film d'auteur français, mais ça se laisse regarder, ça a le mérite d'être court, et surtout, une scène surprenante au milieu du film sauve ce film de l'anodin.
- Illégal de Olivier Masset : La descente aux enfers d'une russe sans-papiers qui se fait arrêter. Grosse ovation pour ce film au sujet fort, correctement réalisé mais sans singularité. Ce film devrait être dédié à Brice Hortefeux et Eric Besson.
- Todos vos sodes capitans de Oliver Laxe : Un réalisateur européen tourne un film à Tanger. On est en plein dans le registre de la docu-fiction expérimentale, mais malgré quelques jolies scènes, le film ne semble pas trop savoir quelle direction prendre et ennuie un peu...
- Benda Bilili ! de R.Barret et F. de la Tullaye : La tournée de musiciens africains handicapés. Sympathique docu généreux mais assez anodin comme un banal making-of de DVD.
Les films Zzzzzzzzzzzzzz....
- All Good Children de Alicia Duffy : Un film qui voudrait traiter le passage de l'enfance à l'adolescence, mais la mise en scène est chichiteuse et pénible.
- La Casa Muda de Gustavo Hernandez : Un film de maison hantée tourné en un seul plan-séquence, ça donne quoi? Un sommet de vide absolu et d'ennui mortel. A fuir.
Oups, je les ai loupés !
- A Alegria de Felipe Braganca et Marina Meliande : Teen-movie brésilien, qui est paraît-il pas trop mal.
- Svet-Ake de Aktan Arym Kubat : un film venu du Kirzgistan qui semble avoir fait une belle impression aux festivaliers. Je crois que Art Core l'a vu.
- Everything Will Be Fine de Christopher Boe : Thriller nordique dont on m'a dit le plus grand bien. Par l'auteur de "Reconstruction".
- Année Bissextile de Michael Rowe : le film mexicain qui a gagné la Caméra d'Or, mais il sort le 16 Juin. Une relation SM poussée à l'extrême. Ca a l'air chaud papa.
- Le Vagabond de Avishai Sivan : Film israélien "morbide" qui ne semble pas avoir trop enthousiasmé les autres festivaliers.
- Petit Bébé Jésus de Flandre de Gust Van Den Berghe : Des trisomiques rejouent l'histoire des Rois Mages. On m'en a dit le plus grand mal du monde...
- Somes lo que hay de Jorge Michel Grau : Le film de cannibales mexicain.
- The Tiger Factory de Woo Ming Jin. "Anodin" a dit un festivalier.
- Stones in Exile : Plein de festivaliers (dont des fans des Stones) faisaient la queue pendant 3 heures alors que ce docu de 1h va être diffusé sur France 5 début juin. Au moins, ils auront vu Mick Jagger, on est content pour eux. |
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