Les Femmes de mes amis (Hong Sang Soo, 2010)

[Phèdre]

Ne pas se fier à l'affiche et au titre français de merde, c'est vraiment un film magnifique, j'ai adoré de bout en en bout, un véritable bol d'air frais dans le paysage du cinéma actuel. J'avais envie de pleurer pour deux choses, pour ce que le film me renvoyait comme émotion si subtile (on sort d'un film de Hon Sang Soo en se demandant "mais pourquoi ça touche autant, on dirait qu'il ne s'y passe rien et qu'il ne fait rien"), puis pour ce que le film représente aujourd'hui, la discrétion, la simplicité, l'humilité, tout ça en faisant un film sur lui, c'est ça qui est dingue. Je crois que c'est le seul cinéaste naturaliste qui me touche vraiment, surement car il n'en est pas vraiment un, pourtant il ne donne jamais l'impression de s'en détacher, tout est discret, tout est subtil, que ce soit de l'écriture à la mise en scène, en passant par la photographie etc... Tout est discret, puis l'émotion ressenti est discrète elle aussi, on sort pas en larme, seulement le film ne m'a pas quitté depuis hier, je suis plus léger, plus en forme etc... C'est vraiment un cinéma de magicien, car quand on le voit on pourrait se dire "en fait je prends une caméra et deux acteurs et je fais la même chose", seulement c'est juste inimitable, c'est le cinéma le plus difficile à réaliser, le plus impossible à imiter, il faudrait être Hong Sang Soo pour pouvoir le faire, et malheureusement je ne le suis pas. Bref, c'est juste des impressions à chaud comme ça, je reviendrai sur le film plus tard, plus en détail.

Par contre faut que quelqu'un m'explique pourquoi on peut lire de partout "Le Rohmer Coréen"... Même Zahad qui aime les deux a reconnu qu'il n'y avait aucun rapport.

Bref, je pense 6/6, si je me fie à mon état depuis hier, le film ne me lâche pas, mais 5/6 car je crois que ce n'est pas le meilleur Hong Sang Soo, faudrait que je les revois. Bref, je trouve ce cinéaste important aujourd'hui, vraiment.
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[Zahad le rouge]

à cannes l'an passé j'en avais écrit à peu près rien, juste ça :

"admiration pleine, le mec qui me fait rire des choses qui me font pleurer au quotidien.

direction d'acteurs génialissime, mise en scène d'une beauté infinie."

5+/6 dans mon coeur, un an après

[Pipi]

J'adore.

Voilà, c'est plus agréable quand tu fais pas ton grognon.

[Phèdre]

Je ne suis pas grognon du moment que les cinéastes ne sont pas des cons, et ça n'arrive pas tous les jours ces temps ci.
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[Pipi]

[Phèdre]

Revision. Toujours aussi beau.
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[Mystère Orange]

Bon je me le refais dans la semaine.

[enculetom]

Vous m'avez donné envie de le voir, alors que j'ai jamais vu aucun oncle sans le sou. Y'a intérêt à ce que ce soit bieng !

[Phèdre]

Heu... Nan n'y vas surtout pas !!!! Tu vas détester.
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[Pipi]

Putain, envie de le revoir ! Mais fait chier, je repars demain...

Bon, au moins, y aura un nouveau film de HSS...

[Carton]

Oui c'est un beau film, dont la simplicité apparente rend difficile d'en parler. On dirait que ça travaille en aplats formellement, tout est à l'image, frontalement, en longs plans mobiles mais toujours figés sur leur axe, avec un son qui semble égaliser toutes les sources de voix, téléphone, voix off, tout sur le même plan.
L'indice le plus visible que c'est pas si simple, c'est les incroyables zooms et dézooms qui se font tout le temps, qui recadrent continuellement mais discrètement (c'est pas Rosetta), qui font preuve d'une grande liberté formelle. Aucun attachement à une esthétique de principe, chaque recadrage se justifie simplement par une attention à la scène et ses enjeux. Au niveau de la forme, c'est d'abord la nécessité du récit qui fait loi.
Et au bout d'un moment on se rend compte que ce récit a une dimension incroyable, que ça touche au romanesque mais de façon assez humble, que le scénario ménage des symétries et des rappels aux évènements passés mais jamais dans une démarche de leçon de choses ou de démonstration.
C'est un film qui a une énergie douce, mais assez folle quand on voit la simplicité des moyens utilisés, c'est vraiment enthousiasmant, c'est très connecté à la vie et une beauté romanesque des choses et des relations entre les hommes.
Pour faire ma provoc', de ce point de vue je dirais que c'est proche d'un Desplechin, y'a une beauté dans ce film que je connecte à ce qui me plait chez le français, mais sans le baroque et la bravoure, plus low profil, on est pas chez Homère et dans ce cas là c'est tant mieux, parce que c'est aussi ce qui fait que le film de Hong Sangsoo est beau (du coup ça n'a rien à voir avec Desplechin au final, c'était juste pour faire chier Phèdre).
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La Quadrature

[enculetom]

[Phèdre]

Pas vraiment, je ne pense pas que ça te plaise, tu as déjà vu des HSS ?
Après, le ton de ma phrase genre fin du monde si jamais tu y vas, oui c'était une blague.
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[Phèdre]

[enculetom]