Eyjafjöll, mon amour.

[Carton]

Sur le volcan, la chose que j'ai envie de dire c’est que c’est beau.
C’est certainement dû à mon mauvais esprit qui fait que je n’ai que rarement de compassion pour les usagers pris en otages, et à ma pauvre condition sociale qui fait que je ne prends que très rarement l’avion, mais voilà, ma première réaction face au grand Eyjafjöll, c’est que c’est beau (et puis je me rends compte que je suis pas le seul dans ce cas. A part la radio et la télé, et bien sûr ceux qui devaient prendre l’avion, beaucoup autour de moi partagent le même sentiment).
Il y a quelque chose de la leçon d’humilité, déjà la crise montrait combien le géant capitaliste avait des pieds d’argile, mais là c’est autre chose, quelque chose de cosmique ou de tellurique, une puissance qu’on avait oublié qui fait qu’un gnome souterrain islandais s’exaspère et pouf le trafic aérien européen se fige, complètement perdu, des millions chaque jour.
J‘avais complètement halluciné la première fois que j’en ai entendu parler, un type en costard dans le métro, à son téléphone portable, qui explique qu’il ne peut pas prendre l’avion, que Roissy est fermé, parce qu’un volcan en Islande crache de la fumée. C’était complètement incompréhensible sur le moment, un truc absurde plutôt poétique, et je me suis dit que le type était un peu fou, de cette folie des cadres financiers qui expliquent que le court du textile chinois s’effondre parce qu’une usine de pneu américaine vient de fusionner avec les biscuits Lu.
C’est deux échelles de temps qui s’affrontent aussi, jet lag contre big bang, où les panneaux d’affichage des aéroports qui distribuaient et réglaient le rythme des mouvements, régnaient sur le temps, retards et fuseaux horaires, le temps c’est de l’argent, s’écrasent face à un volcan qui prend 200 ans pour se manifester et avait baillé durant une année entière la dernière fois qu’il s’était réveillé.
Les répercussions prennent aussi un tournant assez ironique. En France, un type en centre de rétention devait se faire « renvoyer dans son pays » avant jeudi. Puisqu’on ne peut garder un sans papier en CRA que durant quelques semaines, s’il n’est pas dans un charter après demain, il faudra le relâcher.
Mais comme un Volcan en Islande s’est mis à tousser, il y a des chances qu’il soit libre d’ici la fin de semaine.
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La Quadrature

[enculetom]

Hihi : http://www.rue89.com/2010/04/20/au-grand-bazar-du-nuage-ca-vole-ou-bien-148146

[Bite Astrale]

[Zagriban]

Les avancées techniques donnent l'illusion de la toute-puissance de l'Homme, mais plus la mécanique est sophistiquée et complexe, plus elle est fragile.
La technologie accélère le rythme temporel. Nous sommes tous embarqués dans une fusée folle sans pilote, et nous ne savons pas vers quoi elle nous embarque.
Un volcan qui explose, un grain de sable dans la belle machine qui se dérègle, et c'est comme si la fusée revenait sur terre, "à la réalité".

[Carton]

[Tiny]

[Bite Astrale]

[Oxyure]

[Carton]

Oui, il citait plutôt les médias je pense.
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La Quadrature

[Tiny]

oui absolument.
si je comprends bien que ça puisse être pénible, voire franchement ennuyeux financièrement ou professionnellement, je ne me dépars pas de l'idée que ce sont des problèmes "de riches", au niveau de l'individu (c'est pas n'importe qui qui part en vacances en avion) mais aussi de la société. une société qui s'est tellement habitué à son mode de vie qu'elle pète un câble dès que quelque chose vient gripper la machine.
et je comprends pas le traitement que les médias en font.

[Bite Astrale]

[Tiny]

[Pipi]

Je trouve ça beau moi aussi (la nature plus forte que l'homme) mais je ne vois aucune raison de me réjouir pour tous ceux qui ont des problèmes de transport (qu'ils soient riches ou non).

La seule chose positive que je vois dans cette éruption volcanique, c'est ça :

[Bite Astrale]

[Tiny]