A closed book (Raul Ruiz - 2010)

[Zahad le rouge]

Sir Paul, un éminent auteur, rendu aveugle par un horrible accident, recrute une secrétaire/assistante pour l'aider dans son écriture. Comme c'est un huis-clos avec un vieil homme mentor aveugle et une jolie femme blonde vieillissante, il pourra toucher ses seins.

DTV absent de la filmo de Ruiz sur allociné, renié par son auteur, A closed book est un navet abominable d'ennui. Ruiz explique à qui veut l'entendre qu'il n'a pas eu droit à un regard sur le montage et je veux bien le croire, notamment pour ce qui est du montage son, proprement vulgaire. Mais il n'empêche, Raul, que c'est le film le plus laid de ta filmo qu'il m'ait été donné de voir. Photo de telenovella, cadres de film d'étudiant, mollesse appliquée du jeu et du découpage... Et puis c'est quoi ce scénario de mélo insupportable, cette lourdeur infinie? Autant la Maison Nucingen était simplement ratée, par manque cruel de production, de moyens et de clarté narrative, rattrapée de temps en temps par des illuminations de mise en scène, autant là tout est jeter, depuis les choix de lumière jusqu'au surjeu affligeant de Tom Conti.

Dans l'un des prochains Ruiz (il a toujours vingt projets en chantier), Les mystères de Lisbonne, il y a tout un casting fransözich glamour, d'ailleurs même les Inrocks ont parlé de son tournage, c'est dire. À la fois ça me fait un peu peur et à la fois je me dis que c'est un peu l'opération de la dernière chance pour Ruiz : un peu entouré, un peu plus attendu, un peu plus exposé, il se sentira peut-être obligé de se remettre au boulot sérieusement.

Non parce que là, Raul, ce serait trop con de continuer à saccager ta fin de carrière, qui mérite bien mieux.