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Amanda (Mikhaël Hers, 2018)
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valzeur
dans le coma profond


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MessagePosté le: Sam Nov 17, 2018 21:02    Sujet du message: Amanda (Mikhaël Hers, 2018) Répondre en citant



Amanda de Mikhaël Hers est tellement symptomatique de l'époque, au-delà de son insauvable médiocrité - qu'il faudrait presque en recommander la vision. C'est le genre de film dont le sujet, gagnant d'avance, ne peut qu'amener des critiques extatiques ou plutôt sobrement admiratives : Hers n'y articule rien de moins que le souvenir récent des attentats du 13 novembre avec la souffrance particulière d'une famille déjà amputée de plusieurs membres et qui y perd son élément moteur. L'individuel rejoint le collectif, le quotidien est confronté à l'extraordinaire dans son acception la plus terrible, mais au final, la vie triomphe dans sa grandeur et sa simplicité. Tout ceci existe bien sur le papier, mais la fadeur qui se distille à l'écran et l'ennui conséquent qui en découle donnent envie d'envoyer au diable Vincent Lacoste et sa petite nièce. La pseudo-finesse de touche ressemble plus à de la lourdeur en creux, comme si Hers avait chaussé simultanément de gros sabots et des patins. Ainsi la longue scène où la future victime explique à sa fille l'expression "Elvis has left the building" clignote comme un gyrophare d'ambulance pour signifier qu'elle va resservir plus tard (bingo, ce sera à la toute et interminable fin !). Les seules minutes vraiment opérantes du film sont consacrées à l'attentat déplacé en été et limité à l'extérieur ; Hers parvient en quelques plans à traduire la sidération du personnage principal, qui ressemble soudain à une ombre errante. Il est dommage que le reste de la projection évoque plus une morne plaine. De fait, le grand souci de l'auteur/réalisateur pourrait se résumer en un "Vous n'aurez pas mon pathos" éminemment leirisien (Antoine, pas Michel), d'autant que la haine pointe également aux abonnés absents. On assisterait presque avec Amanda, à l'expression d'un changement anthropologique peut-être majeur et qu'a popularisé le Leiris cité plus haut avec sa fameuse maxime d'origine, comme si Hers suivait scrupuleusement les différentes étapes du deuil en occultant la plus gênante pour la "sensibilité" d'aujourd'hui (que j'ai failli écrire "sensiblerie") : la colère, beaucoup trop proche de cette si vilaine haine que l'on ne saurait voir. Confronté au meurtre de sa soeur et à la blessure de sa bien-aimée, devenu par force soutien de famille, le personnage de Lacoste pleure et chancelle mais reste droit et digne, sans jamais faire état de mauvais sentiments. Et tout le monde autour de lui est à l'avenant, à une exception près. La nature de l'attentat fait relativement peu de doutes, mais il est euphémisé tout de long du film à la manière d'un "Act of God", comme disent les américains, soit une catastrophe naturelle. Cette allusion/éviction du politique dans le même mouvement est éminemment douteuse et problématique, deux plans cousins y font allusion ; le premier pour signifier l'attentat, assez beau car il rompt le ronron du film: (la moto qui se cabre des peut-être assaillants fuyant croisés par Lacoste au bois de Vincennes), le second franchement discutable et qu'on peut interpréter comme une réaction inappropriée au premier (la passante s'emportant contre une femme voilée dans le parc). Ces deux "écarts" sont paradoxalement les deux moments les plus vivants du film qui pour le reste ressemble à un inoffensif torrent d'eau tiède qui vogue vers sa résolution attendue : la paix avec la Mère enfuie de l'oncle et de la nièce. Et ce qui frappe aussi dans Amanda est la disparition des classes sociales ; l'intégralité du casting semble appartenir au ventre mou et tentaculaire de la nouvelle bourgeoisie parisienne ; tout le monde parle, s'habille, vit de la même façon, a les mêmes idées. Lacoste, jeune élagueur appointé par la Mairie, fait bien le concierge d'appoint pour un marchand de biens un peu filou, mais le film ne sait que faire de ça, puisque de fait, pour cette typologie de parisiens décrite ici, l'argent n'est jamais un problème. L'Autre différent, celui qui tue, n'a pas de visage et est totalement inenvisageable. D'où le retrait dans le travail du deuil filmé avec une minutie chocholte qui ne fera pas oublier qu'en un seul plan de Il faut marier papa (Ronnie Howard sanglotant devant son poisson mort), Vincente Minnelli faisait plus et mieux que Mikhaël Hers sur tout un film.


Dernière édition par valzeur le Sam Nov 17, 2018 21:43; édité 3 fois
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valzeur
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MessagePosté le: Sam Nov 17, 2018 21:03    Sujet du message: Répondre en citant

Baldanders, n'hésite pas à en remettre une couche ! Après tout, ce film est l'Ennemi..
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JM
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MessagePosté le: Dim Nov 18, 2018 1:02    Sujet du message: Re: Amanda (Mikhaël Hers, 2018) Répondre en citant

valzeur a écrit:
Et ce qui frappe aussi dans Amanda est la disparition des classes sociales ; l'intégralité du casting semble appartenir au ventre mou et tentaculaire de la nouvelle bourgeoisie parisienne ; tout le monde parle, s'habille, vit de la même façon, a les mêmes idées. Lacoste, jeune élagueur appointé par la Mairie, fait bien le concierge d'appoint pour un marchand de biens un peu filou, mais le film ne sait que faire de ça, puisque de fait, pour cette typologie de parisiens décrite ici, l'argent n'est jamais un problème. L'Autre différent, celui qui tue, n'a pas de visage et est totalement inenvisageable.


C'est un peu le cas de toute la filmo de Hers. On peut le lui reprocher, on peut aussi lui accorder une certaine honnêteté en filmant le milieu qu'il connait et dans lequel il gravite probablement (que je définirais plutôt comme une classe moyenne parisienne, ou de banlieue parisienne) plutôt que de faire dans le naturalisme prolo médiocre folklo comme la plupart des cinéastes français(e)s qui font croire de s'intéresser à cette catégorie sociale... de ce point de vue là, un certain cinéma allemand récent s'en sort beaucoup mieux que la France tjs engluée dans le dardennisme ("Westen", ou encore le très réussi "In the aisles" vu récemment).

Par ailleurs, quand on voit la catégorie sociale et les emplois des victimes de l'attentat du Bataclan, on peut difficilement ignorer qu'elles ne sont pas du tout issues des couches sociales les plus prolétarisées de Paris. D'un point de vue sociologique, j'avais trouvé que ça collait vraiment au stéréotype qu'on peut se faire de la population active "parisienne" visible. Evidemment personne n'a relevé cela à l'époque dans les médias, par contre on a tout de suite analysé les catégories sociales des manifestants contre le terrorisme...
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valzeur
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MessagePosté le: Dim Nov 18, 2018 1:55    Sujet du message: Répondre en citant

Vous avez raison, son cinéma est mono-couche (sociale). Mais on peut se concentrer par goût sur un type humain porté par des usages communs et en extraire de la fiction, des conflits, une vague dialectique, n'importe quoi. Rien de tel ici. Tout se résout par de l'écoute et des câlins. Le film ne produit que du même, congédie la tragédie au profit d'une tristesse bien confortable qui elle-même cédera la place à la vie reprenant ses droits, etc. Tout ça est lénifiant et d'une étrange obscénité : Hers met en scène un attentat en négligeant le caractère islamiste de celui-ci, mais en montrant bien la vilénie d'un minable acte islamophobe en représailles. En gros, il montre une sensibilité contre l'"islamophobie" et un inintérêt pour l'islamisme mis sur le même plan qu'un tremblement de terre. Pratiquement tous les personnages du film réagissent comme si c'était une météorite qui avait touché le Bois de Vincennes. Cette "leiirisation" bien-pensante de l'après me répugne totalement par sa malhonnêteté, et ceci dit, je ne souhaite absolument pas que Lacoste se transforme en Rambo. L'humanité, c'est aussi haïr les meurtriers de ses proches, ce que le film récuse, tout à fait dans l'air du temps. Enfin, je doute qu'un "gilet jaune" découvrant Amanda soit sensible à cette abnégation (et je dois avouer que cela me rassure).

Par ailleurs, j'avais inexplicablement aimé Ce sentiment de l'été qui reprenait peu ou prou le même thème sans l'enfant et les attentats, film véritablement sublimé par le travail du chef op' (je crois qu'on y trouve la plus belle lumière de cinéma depuis une bonne dizaine d'années). Hers creuse son sillon, mais il lorgne désormais vers le grand public de gauche -Télérama avec cette plus-value crypto-mémorielle. Je crains que cela ne marche, ce qui prouvera bien l'innocuïté du film.


Dernière édition par valzeur le Mer Nov 21, 2018 0:42; édité 1 fois
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valzeur
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MessagePosté le: Dim Nov 18, 2018 2:01    Sujet du message: Répondre en citant

Et vous avez tout à fait raison sur Western, qui est un film passionnant et ambigu, autrement plus complexe que le haut du panier de notre cinéma d'auteur français.
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JM
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MessagePosté le: Lun Nov 19, 2018 2:43    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas encore vu le film mais c'est vrai qu'a priori cette histoire d'attentat ne paraît pas tellement coïncider avec ce qu'il a fait jusqu'à présent, en terme de "représentation du social" (même si l'expression n'est pas très heureuse, elle rappelle trop ces écrivains ou cinéastes qui viennent sur les plateaux TV défendre leur oeuvre sous prétexte qu'elle parle de tel ou tel pb social ou segment d'individus). Dans son film précédent, le drame qui arrive et dérègle les êtres est une mort inattendue aussi, mais il me semble qu'elle est sans cause, elle est naturelle. Donc s'il aborde la question des attentats de la même manière, cela risque effectivement de poser un problème. En même temps, je ne le vois pas faire du Faucon non plus (cette tournure n'est pas désobligeante pour ce dernier que j'apprécie relativement)...

Mon mess précédent appliquait simplement le crédo de Truffaut je crois, qui est largement critiquable (et que Godard a critiqué pratiquement et théoriquement -pratiquement et théoriquement - à partir des années 70). Pour continuer sur Godard, c'est ce que je reprocherais aussi à son dernier film "Le livre d'image", qui, d'une manière totalement différente, dans la méga confusion de son montage et son folklorisme, rend il me semble quasiment impensable (au sens historique, géopolitique, et pas au sens blanchotien qui est sans doute celui qui intéresse Godard et où il puise sa poétique crépusculaire) les conflits du monde arabe contemporain...

"In the aisles" est vraiment à voir aussi, il me semble que pour atteindre une telle justesse dans la représentation du monde ouvrier, il faut vraiment l'avoir connu, en avoir même fait l'expérience durablement pour ressentir ce que le dur labeur quotidien fait au corps et au mental. Les automatismes journaliers, les individus usés (psychologiquement et physiquement) par des années de dur labeur, le travail qui déteint sur le quotidien transformé en une routine assez simple, la précarisation, la camaraderie et l'amusement voire l'amour encore possibles, la transmission des gestes du travail banals et pourtant presque sacralisés, etc. Dans ces allées déshumanisées, lignes droites horizontales et verticales, il se passe des choses. Et Stuber fait passer tout cela par la mise en scène et de façon absolument jamais larmoyante, c'est très fort.
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Baldanders
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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 19:01    Sujet du message: Répondre en citant

valzeur a écrit:
Tout se résout par de l'écoute et des câlins. Le film ne produit que du même, congédie la tragédie au profit d'une tristesse bien confortable qui elle-même cédera la place à la vie reprenant ses droits, etc.


J'enfoncerais même un peu plus loin le même clou que toi : ici un attentat, une autre fois le décès de son meilleur ami dans un accident ou celui de sa petite copine malade, c'est indifférent chez Hers : c'est le Drame en soi qui compte, qui sert à flatter la compassion facile du spectateur humaniste pour mieux lui vendre l'image toute publicitaire d'une classe sociale apparemment seule au monde, en tout cas seule à l'écran : la petite-bourgeoisie parisienne. Publicitaire parce que, comme tu le soulignes, s'il n'y avait pas le Drame, il n'y aurait à l'écran que du positif : du soleil, des espaces verts, des vélos, la famille qu'on aime, un boulot sympatoche, etc. Il y a bien un fantôme (la mère anglaise) mais il est lointain, et finalement pas si spectral. Hers ne pouvait pas se contenter d'enchaîner les scénettes mortellement anecdotiques, sous peine de révéler l'absence totale de sujet de film, de point de vue critique et de mise en scène, alors intervient le Drame qui déclenche des pleurs, un chouïa de solitude et d'angoisse, bref : de quoi donner une vague épaisseur à des ectoplasmes. Mais on le savait que "les bobos meurent aussi" (copyright valzeur) et je n'ai pas besoin de ce film pour me désoler de ce qui est arrivé à plusieurs centaines de Parisiens en 2015. C'est même leur faire injure que de prétendre leur rendre hommage en en limitant la représentation à ces personnages fadasses au possible.
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 20:54    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a un enjeu personnel autour de Mikhaël Hers ou pas ? J'ai l'impression qu'on parle souvent de lui, et votre hargne m'impressionne.

Je n'ai pas encore vu le film.
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Baldanders
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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 20:59    Sujet du message: Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:
Il y a un enjeu personnel autour de Mikhaël Hers ou pas ?


Ah non, pas du tout. Mais on a vu venir le succès (au moins critique) du film, et cette prévisibilité est franchement irritante.

(Par ailleurs, je n'ai personnellement aimé aucun de ses films - tu te souviens qu'on avait polémiqué sur Memory Lane ? - or je le vois prendre de l'importance et ça me désole un peu...)
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 21:15    Sujet du message: Répondre en citant

Baldanders a écrit:
Ah non, pas du tout. Mais on a vu venir le succès (au moins critique) du film, et cette prévisibilité est franchement irritante.

Oui mais au moins on n'a pas le sentiment que c'est quelqu'un qui est protégé quoi qu'il arrive, comme par exemple (pour citer quelqu'un dont j'aime les films et qui a dans sa manière de filmer quelque chose de flegmatique, elle aussi) Mia Hansen-Løve (déjà en train de tourner son 8e film en un tout petit peu plus de 10 ans).

Baldanders a écrit:
(Par ailleurs, je n'ai personnellement aimé aucun de ses films - tu te souviens qu'on avait polémiqué sur Memory Lane ? - or je le vois prendre de l'importance et ça me désole un peu...)

Oui je me souviens que la première fois qu'on avait échangé ici c'était à propos de Memory Lane.
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Baldanders
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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 21:21    Sujet du message: Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:
Oui mais au moins on n'a pas le sentiment que c'est quelqu'un qui est protégé quoi qu'il arrive, comme par exemple (pour citer quelqu'un dont j'aime les films et qui a dans sa manière de filmer quelque chose de flegmatique, elle aussi) Mia Hansen-Løve (déjà en train de tourner son 8e film en un tout petit peu plus de 10 ans).


Elle ne perd rien pour attendre. Twisted Evil
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Mar Nov 20, 2018 21:31    Sujet du message: Répondre en citant

Baldanders a écrit:
Elle ne perd rien pour attendre. Twisted Evil

Le casting est on-ne-peut plus hype : Mia Wasikowska et Vicky Krieps. Ça envoie. Plus banal : Anders Danielsen Lie.

Citation:
The picture revolves around an American filmmaking couple who retreat to the island for the summer to each write screenplays for their upcoming films in an act of pilgrimage to the place that inspired Bergman. As the summer and their screenplays advance, the lines between reality and fiction start to blur against the backdrop of the Island's wild landscape.


Même monteuse qu'Amanda.
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valzeur
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MessagePosté le: Mer Nov 21, 2018 0:58    Sujet du message: Répondre en citant

HK, je n'ai rien contre Hers dont je n'avais vu juste là que Ce sentiment de l'été, qui m'avait plu à ma grande surprise.

Ce qui devient fatigant dans le cinéma français, c'est cette abondance de film-doudous, récemment Le Grand Bain, Amanda, l'horrible Premières Solitudes, et même dans une moindre mesure, En liberté.

Le deuil devient le sujet par excellence ; ou plutôt comment le surmonter ? Tous les films de Hers sont des histoires de deuil réussi, comme le décrit bien Baldanders. Et on pourrait en dire autant du cinéma de Mia Hansen-love, deuil d'une relation, d'un proche, de la jeunesse, de tout ça à la fois.

Que penser d'une société incapable de se confronter à la mort des êtres ou des illusions et qui projette sous forme de films-doudous des fantasmes compensatoires pour s'en prévenir ? Pas du bien, à mon sens...
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JM
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MessagePosté le: Mer Nov 21, 2018 4:07    Sujet du message: Répondre en citant

Autant je suis curieux (et un peu inquiet il est vrai) de voir ce que Hers a fait de la question du terrorisme étant donné son background, autant attaquer ses précédents films de façon caricaturale sur les principes qu'avance Baldanders me paraît totalement vaseux (un cinéma "mono-classe" et publicitaire). Attaquer son dernier film par principe parce qu'il est attendu et dans une moindre mesure parce qu'on a pas aimé les précédents est tout aussi louche.

A ce compte-là je vous annonce d'emblée que le dernier film de Guadagnino défendu à côté est une sombre merde parce que ses deux derniers ne valaient pas tripette (et ne brillaient pas vraiment par leur représentation nuancée des différentes classes sociales, en particulier la prolétarienne, c'est le moins que l'on puisse dire) et que le précédent a pourtant reçu un excellent accueil critique en France...
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Baldanders
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MessagePosté le: Mer Nov 21, 2018 9:28    Sujet du message: Répondre en citant

JM a écrit:
Attaquer son dernier film par principe parce qu'il est attendu et dans une moindre mesure parce qu'on a pas aimé les précédents est tout aussi louche


T'es qui, la police des vilains préjugés ? Arrête de loucher et lis-moi mieux. J'attaque ce film parce qu'il est mauvais. J'ai été clair, je pense :

Citation:
absence totale de sujet de film, de point de vue critique et de mise en scène


Il se trouve par ailleurs que je n'aime pas ses précédents films qui ont exactement les mêmes défauts, et toujours par ailleurs qu'après avoir vu le film, valzeur et moi nous nous sommes dit qu'il allait forcément marcher, étant donné qu'il offre un miroir flatteur aux critiques de cinéma qui font partie du milieu décrit publicitairement dans le film, et que cette prévisibilité est assez désolante en soi.
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