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Under the Silver Lake (David Robert Mitchell, 2018) & Burning (Lee Chang-dong, 2018)
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Trollope
dans le coma profond


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MessagePosté le: Ven Aoû 17, 2018 10:54    Sujet du message: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell, 2018) & Bu Répondre en citant



La réalisation est agréable à regarder, au début tout au moins, et David Robert Mitchell donne tout le temps de l'exposition.
En dépit de Los Angeles et de l'intrigue méandreuse, il faut moins voir du côté de Chandler que du giallo et de la bd indépendante (voire même du Lady in the water de Shyamalan). Mitchell concocte une espèce de jeu de pistes dont la logique se veut celle du rêve. Le problème est que ces signes sont vidés de toute substance et de toute émotion. Le film commence comme un ride fun et vaguement onirique où l'on suit le héros de soirées en soirées mais ne sait pas prendre congé... au bout d'une heure où on en a déjà rien à faire.
De ce côté superficiel, Mitchell semble avoir conscience, notamment à travers le personnage désabusé de Topher Grace qui déplore l'inanité de la culture millenial tout en y participant activement, ou un discours lourdingue dont le film aurait pu se passer sur la pop culture, et il paraît le regretter. Peut-être aurait-il pu rendre ce regret plus poignant plutôt que de seulement montrer un monde où les jeunes gens ont un rapport au monde essentiellement décoratif et deviennent adultes dix ans plus tard, a minima, que leurs aïeux.
Le film m'a aussi fait penser à cette bd de Daniel Clowes que je n'ai jamais fait que feuilleter avec un héros obsédé par le cul des filles. Quelqu'un peut me dire c'est laquelle ?
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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MessagePosté le: Mer Aoû 22, 2018 14:50    Sujet du message: Re: Under the Silver Lake (David Robert Mitchell, 2018) Répondre en citant

Trollope a écrit:
le personnage désabusé de Topher Grace

Quel personnage est-ce ? Le pote qu'il croise à toutes les soirées, à qui il demande s'il a vu "une blonde, une brune et une rousse" dans une voiture ?
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Trollope
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MessagePosté le: Mer Aoû 22, 2018 21:31    Sujet du message: Répondre en citant

Non lui est un autre pote à l'air tout aussi désabusé, mais me semble moins être le porte-parole du réalisateur (j'avoue que rien ne me permet de faire ce genre d'affirmation) ou du film que son ami qui mate les filles avec son drone et disserte brièvement sur le narcissisme qui caractérise les jeunes d'aujourd'hui.
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valzeur
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MessagePosté le: Jeu Aoû 23, 2018 1:13    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, UTSL est mon film préféré de l'année et, peut-être, des quelques années écoulées. Je l'ai vu deux fois et plus encore la seconde fois qu'à la première, je m'y sentais bien, décrochages et impasses y compris...
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valzeur
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MessagePosté le: Jeu Aoû 23, 2018 12:46    Sujet du message: Répondre en citant

Je rêve, Trollope, ou tu as apprécié cette critique de UTSL que je trouve pour ma part nulle à chier (et le qualificatif est faible...) ????
https://seventh-row.com/2018/05/23/under-the-silver-lake/
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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MessagePosté le: Jeu Aoû 23, 2018 14:05    Sujet du message: Répondre en citant

Trollope a écrit:
son ami qui mate les filles avec son drone

Ah c'est bizarre j'ai tendance à oublier cette scène…


valzeur a écrit:
Je l'ai vu deux fois et plus encore la seconde fois qu'à la première, je m'y sentais bien, décrochages et impasses y compris...

Moi aussi. En fait une fois que tu es soulagé des questionnements de l'intrigue, tu peux t'immerger dans le film et la mise en scène.

De plus j'ai vu juste après Le Monde est à toi, autre film qui a un un crétin comme héros et qui emprunte un moment la ficelle du conspirationnisme. La différence entre les deux films est abyssale.
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valzeur
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MessagePosté le: Jeu Aoû 23, 2018 14:40    Sujet du message: Répondre en citant

Hello HK,

C'est marrant, je les ai aussi vu/revu à la suite mais heureusement en commençant par le Gavras qui n'est pas grand chose, voire rien, et infiniment plus gênant en termes de "male gaze" (cf le personnage de "bombasse"'joué par la pauvre Oulaya Amamra, sa scène de séduction/karaoké sur Africa de Toto devrait logiquement faire s'étouffer dans ses règles la "critique" Elena Lazic, si jamais elle découvrait Le Monde est à toi).

Je suis pratiquement hypnotisé par Under the silver lake ; je pourrais le voir tous les jours, si la nécessité d'avoir un travail/une vie sociale (?) ne s'imposait pas.

Très marqué cette seconde vision par la qualité générale du jeu et des dialogues (la scène avec le compositeur est fantastique).

Mon dialogue préféré du moment : "Tout appartient aux coyotes. Ils ne nous en laissent que la jouissance" (prononcé par le Roi des sans-abri - probable avatar du Roi des Mendiants de l'Opéra de Quat'sous - au personnage d'Andrew Garfield lors de leur première rencontre)
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Trollope
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MessagePosté le: Jeu Aoû 23, 2018 23:12    Sujet du message: Répondre en citant

valzeur a écrit:
Je rêve, Trollope, ou tu as apprécié cette critique de UTSL que je trouve pour ma part nulle à chier (et le qualificatif est faible...) ????
https://seventh-row.com/2018/05/23/under-the-silver-lake/


Yup, en plus elle a le mérite de rappeler que It Follows avait été complètement surévalué.
UTSL souffre du même défaut, notamment lors cette scène insupportable du songwriter où un discours sous-jacent sur la pop culture se trouve surexplicité et surligné.
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valzeur
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MessagePosté le: Ven Aoû 24, 2018 11:48    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne crois pas avoir lu depuis l'outrageant papier de Laure Murat sur Blow up d'article aussi NUL et à côté de ses pompes.

Prenons la phrase certainement la plus CONNE d'un texte qui en comporte un certain nombre.

"From its overstuffed visual style to the precipitous rhythm of the editing; from the crude pop culture references to the brash orchestral score; from the simplistic characterisation of women to their brutal treatment — Under the Silver Lake is male both in its cockiness and in the way it lets its central male protagonist off the hook."

Je me risque à une traduction :

"De son style visuel surchargé au rythme précipité du montage, de ses références vulgaires à la pop culture à sa bande originale enlevée, de la considération simpliste des femmes à leur traitement brutal, UTSL est doublement mâle, à la fois dans son arrogance et dans la façon dont il sauve son protagoniste principal masculin."

Cette lecture idéologique nourrie à un néo-féminisme bas de plafond ressemble à du Despentes cheap (c'est dire). Si on prend Lazic au pied de la lettre, Jane Campion et Kathryn Bigelow pourraient être vues comme des auteurs hommes, au moins sur la forme effective de leurs films. Le propre de cette nouvelle critique SJW, c'est de ne pas voir les films et de s'arrêter aux signes. Lazic a beau jeu de ridiculiser l'obsession sémiotique de l'ignoble personnage masculin, elle est devant UTSL en deçà de Garfield devant sa boîte de céréales, elle n'en voit proprement rien ! Il lui manque déjà le bagage cinéphile minimal qui pourrait l'aider à saisir les références à l'oeuvre dans le film de DRM (à l'exception de De Palma, qu'elle cite curieusement pour la BO).

Que les femmes soient pures surfaces dans UTSL est le postulat de base du film ; le spectateur épouse le point de vue de Garfield, dilettante abruti par une rupture/l'absence de perspective/la prise de drogues/son obsession pour la pop culture. Regretter que les caractères féminins soient eux-mêmes des signes, c'est vraiment ne faire aucun effort pour comprendre le film et le juger du haut de sa morale minable de SJW avec ce ton "patronizing" qu'elle reproche idiotement à DRM et qu'elle emploie en permanence.

J'ai jeté un oeil sur les hauts faits d'arme de cette critique en me limitant aux titres de ses articles, et je suis tombé sur ça :
"Supa Modo is the super hero we need" ; j'en doute personnellement fort, mais je vois à quel genre appartient Mlle Lazic.

Et un oeil rapide sur sa page Facebook m'a permis de découvrir qu'elle était mannequin chez Elite ! C'est vrai que ce dont le monde avait besoin, c'est d'une jeune critique mannequin féministe SJW à deux balles qui dénonce l'instrumentalisation des femmes dans le cinéma de David Robert Mitchell en posant sur toutes ses photos avec une moue boudeuse d'apprentie-Cindy Crawford.

"Give me a break", comme elle dit (qu'on traduira ici par : "Va chier, connasse !")


Dernière édition par valzeur le Ven Aoû 24, 2018 14:59; édité 2 fois
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valzeur
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MessagePosté le: Ven Aoû 24, 2018 11:55    Sujet du message: Répondre en citant

Additif hilarant : Miss Lazic est en extase devant... "Jeune Femme", le pire premier film français de la décennie (de l'histoire du cinéma ?)
https://seventh-row.com/2018/05/14/leonor-serraille-jeune-femme/

On en tient une bonne.
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Trollope
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MessagePosté le: Dim Aoû 26, 2018 20:02    Sujet du message: Répondre en citant

Le truc, c'est qu''elle aurait pu écrire la même critique sans nécessairement user d'une rhétorique féministe aussi "invasive".
Le "male gaze" par exemple je m'en contrefiche, c'est le manque de substance du film, ainsi qu'il se présente comme une critique d'un regard sexiste, et donc in fine son hypocrisie, qui me chagrinent.

En termes de logique du rêve, de décrochages, le film m'a donné plutôt envie de regarder à nouveau le Three Businessmen d'Alex Cox.
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valzeur
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MessagePosté le: Lun Aoû 27, 2018 14:29    Sujet du message: Répondre en citant

Trollope a écrit:

Le "male gaze" par exemple je m'en contrefiche, c'est le manque de substance du film, ainsi qu'il se présente comme une critique d'un regard sexiste, et donc in fine son hypocrisie, qui me chagrinent.


Je ne comprends pas ta phrase, Trollope : le film serait une critique du regard sexiste ? Et son échec serait de ne pas aller jusqu'au bout ?

Si c'est que tu penses, attention, grosse révélation : le film N'EST PAS la critique d'un regard sexiste ; à partir de là, il ne peut aller jusqu'au bout de quelque chose qu'il n'est pas.
Voir un film à partir de sa fixette idéologique n'est jamais pertinent ; on est forcément déçu ; ainsi les Dents de la mer échoue comme critique du patriarcat et le Dictateur n'est pas un film très opérant sur le désir féminin. Terrible, non, cette inconséquence et ce manque d'empathie pour le Grand Combat Féministe ? (ou Con bas, plutôt)

Je reviens sur cette nullasse de Lazic qui trouve le traitement des femmes "brutal" ; a-t-elle remarqué que les accès de violence de Sam ne touchent que des personnages masculins : les enfants, le faux Christ, et le songwriter ? Mais peut-être le méritent-ils : après tout, ce sont des hommes...
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Trollope
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MessagePosté le: Lun Aoû 27, 2018 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

Je trouve que le film est dévalorisant vis-à-vis de ses personnages féminins, ce n'est qu'un défaut parmi d'autres mais celui-ci est particulièrement symptomatique de la pauvreté de son contenu. (Disclaimer : cela n'est pas une critique idéologique et ce regret de ma part ne cache pas un agenda féministe).
Si tu veux, UTSL est pour moi un peu le pendant onirique de Girls de Lena Dunham, ils ont en commun des personnages de jeunes gens un peu privilégiés et attardés pour qui la peur de la destitution est en fait une sorte de coquetterie, ou un coup de déprime.
Quand j'en ai fait la remarque, sur un autre forum, on m'a rétorqué que le film se voulait une critique de ce regard sexiste, comme le signalait le réalisateur dans des interviews (à la Harmony Korine, un petit peu). Que cette pauvreté se trouve doublée d'une tendance hypocrite ne me surprend pas. Si le film daignait être juste fun, mais il faut en plus qu'il soit lourdingue.
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valzeur
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MessagePosté le: Lun Aoû 27, 2018 23:22    Sujet du message: Répondre en citant

Dévalorisant ? As-tu vu Au Poste, le film de Dupieux ? Ou même Le Poirier sauvage (film que, par ailleurs et à ma grande surprise, j'aime beaucoup) ?

A mon avis, la réflexion de DRM s'inscrit dans le contexte "#Metoo" et vise à circonscrire les chasses aux sorciers lancées par des connasses du genre de Lazic (C'est une erreur, il ne sert à rien de leur donner du grain à moudre, il faut soit leur rentrer dans le lard intellectuel qu'elles ont généreux, soit les ignorer).

Trollope, moi qui pensais que tu étais subtil, je suis déçu ! A quoi sert le traitement "superficiel" des femmes opéré par DRM ? A souligner la déperdition d'aura des figures fantasmatiques qui ont construites Hollywood ! D'où la mulitiplicité des doubles et des clones ; il suffit de comparer la scène d'audition d'UTSL avec celle de Mulholland Drive où une transcendance est encore possible (comment percer dans un garage ?). DRM enregistre la fin de la verticalité et la victoire de l'horizontalité et son déploiement en réseau. Concrètement, toutes les femmes dans le film sont interchangeables (sauf la voisine cougar et la fille du milliardaire) ; le revers de cette égalité est le surinvestissement de la figure de succube, The owl's kiss, véritable retour du refoulé. C'est d'ailleurs amusant qu'autour de moi bien peu de femmes aiment le film (savent-elles au fond que pour les hommes elles sont inconsciemment toutes les mêmes et toutes des démons femelles ?).

Je ne trouve le film à la revoyure ni "lourdingue", ni hypocrite, mais complètement fascinant et jouissif. La façon dont DRM ménage du jeu dans les différents niveaux de sa narration laisse de grands espaces pour la rêverie. Je pense qu'à chaque vision, le film doit se réinventer sur des bases légèrement différentes.

Et il est beaucoup moins attendu que ce qu'on pourrait imaginer ; j'y trouve même une dénonciation presque affleurante du "tittytainment", ce qui me semblait inenvisageable pour un film hollywoodien.
(Plus sur ce concept que tu dois trouver "lourdingue" mais que tu vis chaque jour comme tous notamment en regardant des séries - ce à quoi j'ai renoncé depuis longtemps : https://miscellanees01.wordpress.com/2015/09/11/jean-claude-michea-le-tittytainment-et-lenseignement-de-lignorance/)
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François Bégaudot
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MessagePosté le: Lun Aoû 27, 2018 23:49    Sujet du message: Répondre en citant

Mais putain.
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