Posté le: Dim Mar 12, 2017 10:34 Sujet du message: Le Secret de la chambre noire (Kiyoshi Kurosawa, 2017)
Il y a quelque chose que je n'ai pas compris. Au premier degré du scénario,
Spoiler:
où est le corps de Constance Rousseau ? Pourquoi n'y a-t-il pas d'enterrement et pourquoi est-ce qu'Olivier Gourmet ne s'en soucie pas ? Est-ce qu'il y a eu un enterrement qu'on ne voit pas ou est-ce que le corps est dans la rivière (ce qu'on suppose) ? Si le corps est dans la rivière, il suffit qu'un enfant dise qu'il a "vu quelque chose" et ça mobilise derrière des policiers et des plongeurs pendant plusieurs jours ?
Drôle de navet, non ? C'est adapté d'un roman du 19e ou quoi ? Quand je vois comme Tahar Rahim arrive à s'en sortir, je me dis que c'est une sacré bon acteur. Séance catastrophique dans la salle mais bon, c'était samedi soir, c'était la première semaine, il faut peut-être relativiser.
Posté le: Dim Mar 12, 2017 22:57 Sujet du message:
C'est marrant, j'ai pensé exactement la même chose !
L'ennui avec les fantômes japonais - qui sont réels mais esprits (cf les Contes de la Lune Vague) - c'est qu'ils doivent être japonais pour que cela ait un minimum de sens. Le problème de fond du film me semble l'impossible acculturation de motifs japonais sous nos beaux cieux banlieusards. Kurosawa a beau y faire, il ne comprend rien à la mentalité française. Le film semble toujours en décalage dans ce qu'il montre avec ce que la situation pourrait donner en réalité. Je ne parle même pas de licence poétique, puisqu'on n'en est malheureusement pas là. C'est parfois de toutes petites choses : Zidi qui tutoie dès l'abord Rahim, ou des énormes (tout ce que souligne Hello Kitty).
Ajoutons que tenter un remake oblique et croisé des Diaboliques et du Cri du Hibou ne peut rien donner de bon quand on est incapable de diriger un comédien qui n'est pas de sa culture. Gourmet est catastrophique, Rousseau transparente (mais émouvante à une ou deux reprises) et Rahim finalement pas mal (surtout dans les 5 dernières minutes qui sont les seuls moments regardables et un peu investis du film).
J'attends maintenant avec impatience un remake de Rashomon par Jacques Audiard.
Posté le: Lun Mar 13, 2017 16:41 Sujet du message:
valzeur a écrit:
L'ennui avec les fantômes japonais - qui sont réels mais esprits (cf les Contes de la Lune Vague) - c'est qu'ils doivent être japonais pour que cela ait un minimum de sens.
C'est ce que je me suis toujours dit : l'avantage des fantômes japonais, c'est qu'ils existent vraiment.
Tiens, à propos, j'ai le souvenir d'un projet d'adaptation du Horla par… qui ?
valzeur a écrit:
Gourmet est catastrophique
J'ai du mal à lui jeter la pierre, il semble tellement mal dirigé, tellement seul. La façon dont il doit jouer la colère lors de la première visite de Malik Zidi, par exemple… On a le sentiment qu'il joue un artiste du 19e, qu'il joue Zola. Et son agacement quand il photographie une fille pour une photo de mode…
valzeur a écrit:
Rousseau transparente
Pourquoi elle ? Parce qu'elle ressemble à une Japonaise, non ? C'est ce qu'on se dit dès le premier plan.
valzeur a écrit:
Rahim finalement pas mal (surtout dans les 5 dernières minutes qui sont les seuls moments regardables et un peu investis du film).
Je le trouve mieux que ça. Il fait partie de ces acteurs qui sont très bons pour rendre les choses concrètes, ce qui est plutôt une aubaine pour ce film. Pour le dire vite : on voit que ce n'est pas un empoté, qu'il sait quoi faire de ses dix doigts. Tu peux lui dire d'aller vider un seau dans un réservoir, il va savoir le faire. Et son phrasé est très singulier. J'aime vraiment énormément cet acteur.
Tiens, d'ailleurs, ça me fait penser à cet autre film d'un réalisateur asiatique tourné en France, Love and Bruises de Lou Ye.
Posté le: Lun Mar 13, 2017 16:44 Sujet du message:
Mon souvenir datait de… 2011.
Hello--Kitty a écrit:
Samuel Doux (qui a réalisé des courts-métrages et un doc sur Disney) va tourner dans l'année une adaptation du Horla de Maupassant, avec Yvan Attal, Clotilde Hesme et Eric Caravaca.
Je ne me souviens plus du film de Pollet, que j'ai vu pourtant.
Posté le: Lun Mar 13, 2017 21:46 Sujet du message:
Sur la scène de colère de Gourmet, je pense que Kurosawa l'a pour le coup dirigé comme un acteur japonais qui éructe et bave pour exprimer sa rage. On pourrait comparer cette erreur à celle de Scorsese dans Silence qui éteint l'acteur jouant Kichijiro (dans le livre, le personnage puant, souffreteux, sur-pénible est l'équivalent de Gollum ; chez Scorsese, c'est un mannequin de mode après trois mois de chômage)
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