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Les Malheurs de Sophie (Christophe Honoré, 2016)

 
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2016 14:02    Sujet du message: Les Malheurs de Sophie (Christophe Honoré, 2016) Répondre en citant





Je gardais un souvenir épouvantable de la lecture de ce truc qui mettait en avant une petite peste qui ne connaissait pas la valeur des choses et qui parlait mal aux domestiques. Tout cet univers me mettait affreusement mal à l'aise. Comme je n'ai pas rouvert le bouquin depuis l'enfance, j'aurais du mal à juger le travail d'adaptation. On comprend quand même que ce n'est pas si facile de transformer en long-métrage un catalogue de bêtises sans développement narratif particulier... Dans la première partie, on voit comme une succession de pastilles ou de sketches où seule la mélancolie de plus en plus grande de Golshifteh Farahani semble indiquer une direction... On finit par avoir l'impression que le film raconte surtout l'inefficacité du principe de la punition.

Dans sa confection, le film est à la fois généreux (audace du format 1,33 pour un film familial, caméra portée, montage vif, saturation maîtrisée) et modeste (un château, deux pauvres calèches, un peu de taffetas, un vase brisé, de la fausse neige... et une animation très simple pour certains animaux). Les enfants ressemblent à des enfants, c'est-à-dire qu'on ne comprend pas une phrase sur trois et c'est très bien comme ça. Ils jouent à leur façon, avec beaucoup de joie mais heureusement sans génie, comme s'ils jouaient dans le salon de leur parents. C'est ce qui fait du film un divertissement très honorable. En face, les actrices trouvent très vite leurs marques: Golshifteh Farahani géniale de premier degré dans le rôle d'une mère dépressive, Anaïs Demoustier à son aise dans le rôle de celle qu'on aimerait tous avoir comme maman et Muriel Robin parfaite pour endosser le mauvais rôle quand il s'agit de faire basculer le film dans sa seconde partie, au moment où tout le monde se serre les coudes autour de Sophie. Sa présence fait un bien fou au film, il faut le reconnaître. Sans doute parce qu'avec elle les repères moraux deviennent plus facilement lisibles.

A l'ombre du dieu Demy, le film se tient. Dans une partition simple été / hiver, tout passe assez bien, sans forcer, que ce soit la musique d'Alex Beaupain ou les quelques adresses à la caméra pour faire avancer le récit - la présence costumée d'Anaïs Demoustier rappelle d'ailleurs un film pour lequel mystérieusement rien ne passait, Marguerite et Julien. La petite gamine brune qui joue Sophie a les fossettes géantes et la bouche en cœur qui vont bien au cinéma français. Il y a une assez belle vision de la petite enfance (solidarité absolue entre les mouflets, comédie du remariage entre les cousins). Reste que personnellement j'ai toujours du mal à voir ce que ce petit démon de Sophie peut avoir de si transgressif en comparaison des cousines Alice ou Lolita.

Mais c'est peut-être le film que je préfère de C. Honoré. Je trouve toujours bien que les gens en place se coltinent le patrimoine, de toute façon, donc ne serait-ce que pour ça je suis bien content.
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JM
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MessagePosté le: Mer Avr 13, 2016 12:13    Sujet du message: Re: Les Malheurs de Sophie (Christophe Honoré, 2016) Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:
la présence costumée d'Anaïs Demoustier rappelle d'ailleurs un film pour lequel mystérieusement rien ne passait, Marguerite et Julien. La petite gamine brune qui joue Sophie a les fossettes géantes et la bouche en cœur qui vont bien au cinéma français. Il y a une assez belle vision de la petite enfance (solidarité absolue entre les mouflets, comédie du remariage entre les cousins).


Encore une histoire de consanguinité ? Ca va dans le sens de la discussion sur le film de Donzelli ici : http://www.scienezma.com/forum/viewtopic.php?f=3&t=3172&start=40
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2016 10:18    Sujet du message: Re: Les Malheurs de Sophie (Christophe Honoré, 2016) Répondre en citant

JM a écrit:
Encore une histoire de consanguinité ?

Pas vraiment. De toute façon c'est assez commun de faire son éducation sexuelle entre cousins. Et surtout ça n'arrive pas que chez les Chouans, ça se pratique aussi dans les classes populaires. Moi ça ne me gênerait pas qu'on aborde plus souvent ce sujet au cinéma, mais pas comme un truc sulfureux, plutôt comme une étape courante de l'éducation sentimentale. Il y a un tout petit peu de ça chez Desplechin, mais c'est davantage "par procuration" (les fiancées qu'on se refile entre cousins, comme Chiara Mastroainni dans Un conte de Noël, quand elle découvre qu'elle a fait autrefois l'objet d'une tractation dégueulasse et a été abandonnée au plus faible).

Pour revenir à Marguerite et Julien et au traitement de l'inceste... Un des problèmes, en dehors de l'idée assez contestable de raconter cette histoire comme un conte merveilleux et pas comme un film d'action un peu sec, c'est de faire jouer un personnage de 17 ans par quelqu'un qui en a au minimum le double et qui a passé l'âge de faire des gouzi-gouzis dans le grenier. Du coup, avec ce choix de casting, l'histoire devient moins transgressive que régressive.

Et puis il y a Anaïs Demoustier... on lui demande souvent de jouer le témoin du scandale (le travestissement dans le film d'Ozon, l'amour à trois dans celui de Bonnell, les étudiantes qui font la pute dans Elles) mais ça ne marche jamais très bien et je ne sais pas pourquoi (en dehors du fait qu'elle a tendance à tout jouer de la même manière, comme beaucoup de comédien(ne)s de sa génération). Mais je l'aime bien. On va voir ce que ça donne chez Blier... Peut-être qu'elle a un peu d'ADN Miou-Miou en elle.

JM a écrit:
Ca va dans le sens de la discussion sur le film de Donzelli ici : http://www.scienezma.com/forum/viewtopic.php?f=3&t=3172&start=40

Quelques procès d'intention dans cette discussion, ou alors je suis très naïf. Enfin bon, je comprends que ce topic est un grand concours de vilainerie.

Qu'est-ce que ça veut dire exactement "il n'y a nulle situation ingrate" ?


En lisant ça je me rends compte que ce qui vient clore Marguerite et Julien, ce qui vient sauver la tragédie, c'est exactement la même chose que ce qui vient conclure L'Avenir et en racheter le drame : "le bonheur d'être grand-père / grand-mère", pour reprendre les mots de valzeur. Confused
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JM
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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2016 11:45    Sujet du message: Re: Les Malheurs de Sophie (Christophe Honoré, 2016) Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:
JM a écrit:
Encore une histoire de consanguinité ?

Pas vraiment. De toute façon c'est assez commun de faire son éducation sexuelle entre cousins. Et surtout ça n'arrive pas que chez les Chouans, ça se pratique aussi dans les classes populaires.


Je n'ai pas vu le film d'Honoré mais c'est toi-même qui parles de "mariage", et en ce qui concerne le film de Donzelli il s'agit d'amour fou, pas d'une initiation qui aboutirait à autre chose. Quant au contexte social, ce que tu décris du film d'Honoré ne correspond pas aux "classes populaires", tout comme le film de Donzelli...

Citation:
Qu'est-ce que ça veut dire exactement "il n'y a nulle situation ingrate" ?


ça veut dire, je pense, qu'on s'embarrasse pas de se demander si raconter une histoire d'inceste frère-soeur dans un château ça n'a pas quelque chose d'un peu gênant, voire rance.
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2016 12:45    Sujet du message: Re: Les Malheurs de Sophie (Christophe Honoré, 2016) Répondre en citant

JM a écrit:
Je n'ai pas vu le film d'Honoré mais c'est toi-même qui parles de "mariage"

Je parlais de "comédie du remariage", plus précisément (d'ailleurs je faisais une utilisation impropre du terme). Je voulais juste désigner ce jeu de comédie où des personnages qui s'adorent font tout ce qu'ils peuvent pour cacher leurs sentiments et passent leur temps à se bâcher pour donner le change. Ici Sophie et son cousin font mine de ne pas pouvoir se supporter alors qu'il est manifeste qu'ils s'adorent, puis ils sont séparés par la vie, puis Sophie fantasme des retrouvailles alors qu'elle est au plus mal, etc.

Bon, ici, les personnages ont 5 ans, ils sont constamment dans le jeu et la représentation (je joue à la dinette avec mes copines, je chante devant les amies de ma mère) et je dirais que le petit cousin est un peu le seul mâle disponible...

JM a écrit:
et en ce qui concerne le film de Donzelli il s'agit d'amour fou, pas d'une initiation qui aboutirait à autre chose.

Je n'en suis pas certain. Il est possible que le scénario de Jean Gruault (il avait été édité et je l'avais lu avant que le film existe) m'ait plus marqué que le film de Valérie Donzelli mais pour moi, il y a une grande scène d'ouverture déterminante (celle du cheval fou). Pourquoi est-ce que Marguerite tombe éperdument amoureuse de Julien ? En fait, c'est Julien qui la sauve lorsqu'elle est embarquée par le cheval fou et qu'elle pense qu'elle va mourir... Ensuite, comme elle a peur la nuit, elle a besoin de la présence de son frère dans sa chambre (dans son lit ? j'ai oublié) parce qu'il a prouvé qu'il était le seul qui pouvait la sauver. Ce n'est pas tellement qu'elle le désire, c'est qu'elle a peur, c'est tout, et que s'il est là pour veiller sur elle, elle pourra trouver le sommeil. Ce n'est pas du tout un coup de foudre, c'est plutôt un enchaînement très concret de circonstances qui, au départ, n'ont pas grand chose à voir avec la libido. On n'aurait pas dû laisser ces deux enfants dormir dans la même chambre. Enfin c'est l'interprétation que je fais de l'histoire et, encore une fois, peut-être que ce n'est pas tout à fait celle qui est exposée dans le film de Donzelli.

En tout cas Marguerite devrait comprendre à un moment qu'il n'y a pas que son frère (ou son père) pour la sauver.

Donc, quelque part, ça pourrait être, comme tu dis, "une initiation" (je dois m'attacher les services de mon frère comme ça la peur ne m'atteindra pas) "qui mène à autre chose" (en échange de mes charmes les hommes me protègeront dans la vie).

JM a écrit:
Quant au contexte social, ce que tu décris du film d'Honoré ne correspond pas aux "classes populaires", tout comme le film de Donzelli...

Je rebondissais (mais sans le préciser, désolé) sur le topic dont tu donnais le lien, l'idée d'un cinéma français "qui n'a plus rien d'autre à raconter que des histoires d'inceste bourgeois dans un château aux planchers qui craquent et aux portent qui grincent..." Je considère que la promiscuité (pour reprendre un terme qu'on utilisait à propos des Ogres) n'est pas l'apanage des gens qui habitent dans des châteaux, loin de là. Enfin je suppose qu'on sera tous d'accord sur ce point.
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JM
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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2016 17:02    Sujet du message: Re: Les Malheurs de Sophie (Christophe Honoré, 2016) Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:

Je parlais de "comédie du remariage", plus précisément (d'ailleurs je faisais une utilisation impropre du terme). Je voulais juste désigner ce jeu de comédie où des personnages qui s'adorent font tout ce qu'ils peuvent pour cacher leurs sentiments et passent leur temps à se bâcher pour donner le change.


C'est une version très libre de la définition de ce type de films donnée par Cavell !

Citation:

Je n'en suis pas certain. Il est possible que le scénario de Jean Gruault (il avait été édité et je l'avais lu avant que le film existe) m'ait plus marqué que le film de Valérie Donzelli mais pour moi, il y a une grande scène d'ouverture déterminante (celle du cheval fou). Pourquoi est-ce que Marguerite tombe éperdument amoureuse de Julien ? En fait, c'est Julien qui la sauve lorsqu'elle est embarquée par le cheval fou et qu'elle pense qu'elle va mourir... Ensuite, comme elle a peur la nuit, elle a besoin de la présence de son frère dans sa chambre (dans son lit ? j'ai oublié) parce qu'il a prouvé qu'il était le seul qui pouvait la sauver. Ce n'est pas tellement qu'elle le désire, c'est qu'elle a peur, c'est tout, et que s'il est là pour veiller sur elle, elle pourra trouver le sommeil. Ce n'est pas du tout un coup de foudre, c'est plutôt un enchaînement très concret de circonstances qui, au départ, n'ont pas grand chose à voir avec la libido. On n'aurait pas dû laisser ces deux enfants dormir dans la même chambre. Enfin c'est l'interprétation que je fais de l'histoire et, encore une fois, peut-être que ce n'est pas tout à fait celle qui est exposée dans le film de Donzelli.


Je ne peux pas te dire exactement, ceci figure effectivement dans le film, mais il me semble que par exemple la scène avec le cheval arrive après que l'on ait déjà compris l'attirance de l'un pour l'autre et vice versa, car contrairement au film de Mouret où Demoustier joue une fille qui aime un homme qui ne l'aime pas, cet amour est partagé. C'est pas juste la fille frileuse qui a besoin de son frère comme amant protecteur, il y a bien une fusion amoureuse.

Citation:
En tout cas Marguerite devrait comprendre à un moment qu'il n'y a pas que son frère (ou son père) pour la sauver.


Comme dit sur le forum de scienezma, il y a aussi Dieu comme sauveur pour la fille, et jusqu'à la fin.

Citation:
Donc, quelque part, ça pourrait être, comme tu dis, "une initiation"


Au conditionnel, oui.

Citation:

Je rebondissais (mais sans le préciser, désolé) sur le topic dont tu donnais le lien, l'idée d'un cinéma français "qui n'a plus rien d'autre à raconter que des histoires d'inceste bourgeois dans un château aux planchers qui craquent et aux portent qui grincent..." Je considère que la promiscuité (pour reprendre un terme qu'on utilisait à propos des Ogres) n'est pas l'apanage des gens qui habitent dans des châteaux, loin de là. Enfin je suppose qu'on sera tous d'accord sur ce point.


Inceste et promiscuité c'est pas vraiment la même chose quand même, si ?
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MessagePosté le: Ven Avr 15, 2016 10:18    Sujet du message: Re: Les Malheurs de Sophie (Christophe Honoré, 2016) Répondre en citant

JM a écrit:
C'est une version très libre de la définition de ce type de films donnée par Cavell !

Oui c'était à côté de la plaque, même s'il y a effectivement séparation physique et retrouvailles fantasmées entre Sophie et son cousin. Sur le moment je n'ai pas trouvé mieux. Quel est le terme qui désigne cette figure de comédie où un homme et une femme font semblant de ne pas pouvoir se supporter ou miment l'indifférence fatiguée alors que le spectateur sait qu'ils crèvent de désir l'un pour l'autre ? Ceux qui ont fait une fac de ciné, répondez.

Citation:
il me semble que par exemple la scène avec le cheval arrive après que l'on ait déjà compris l'attirance de l'un pour l'autre et vice versa

Peut-être. Si c'est le cas c'est, pour moi, un grave contresens. Et c'est quand même dommage de considérer que l'amour tombe du ciel et n'a aucune cause matérielle. C'est toujours très idiot de faire de la psychologie de réalisateur/trice, mais c'est vrai qu'on pouvait avoir l'impression devant le film que l'auteure cherchait surtout à représenter ce qui pouvait l'unir à son comédien. C'est peut-être pour ça que c'est lui qui joue le rôle alors qu'il n'a pas l'âge. Enfin bon, ça se confirme, c'est toujours idiot de spéculer sur ces choses-là.

Le scénario de Gruault commence, lui, directement dans le lard, par la scène du cheval. D'ailleurs il me semble que Truffaut insistait pour commencer par une scène d'action et non par de la psychologie ou du contexte ou des palabres. Dans le film, si mes souvenirs sont bons (vu il y a un an), on commence dans le conte, on voit des nourrices qui racontent "la fabuleuse histoire de Marguerite et Julien" à des enfants dans un dortoir. Ensuite ? Je ne sais plus. On voit leur fugue, non ? J'avais été très impressionné par la beauté de la scène du générique, les jambes qui courent dans le parc, la musique...

Citation:
Comme dit sur le forum de scienezma, il y a aussi Dieu comme sauveur pour la fille, et jusqu'à la fin.

Hmm. Est-ce qu'il faut vraiment lui en vouloir pour ça ? Je saisis l'idée : Marguerite et Julien s'aiment, c'est tout, ils n'ont pas de projet, ils ne sont ni contre leur famille, ni contre Dieu.

Citation:
Inceste et promiscuité c'est pas vraiment la même chose quand même, si ?

Je trouve que si. Enfin c'est la façon dont je me raconte un certain inceste, comme celui de Marguerite et Julien.
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MessagePosté le: Sam Avr 16, 2016 10:18    Sujet du message: Re: Les Malheurs de Sophie (Christophe Honoré, 2016) Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:


Citation:
Comme dit sur le forum de scienezma, il y a aussi Dieu comme sauveur pour la fille, et jusqu'à la fin.

Hmm. Est-ce qu'il faut vraiment lui en vouloir pour ça ? Je saisis l'idée : Marguerite et Julien s'aiment, c'est tout, ils n'ont pas de projet, ils ne sont ni contre leur famille, ni contre Dieu.


Lui en vouloir non, car faut pas attendre grand chose de ces gens-là... après ce sont tous ces petits renoncements, ces petits arrangements, qui font effectivement de ce film un truc assez médiocre, avec la puissance politique d'une huître (de Vendée).

Citation:
Citation:
Inceste et promiscuité c'est pas vraiment la même chose quand même, si ?

Je trouve que si. Enfin c'est la façon dont je me raconte un certain inceste, comme celui de Marguerite et Julien.


Là-dessus, il me semble que tu fais vraiment fausse route. Tu dis toi-même ailleurs que les deux gamins ne dorment pas ensemble par nécessité, car il n'y a pas d'autre lit dans le château, mais par simple choix, par préférence. Donc je ne vois pas en quoi cela peut être rapproché d'une quelconque situation de promiscuité. S'il y a promiscuité, elle serait plutôt du côté du dortoir des gosses qui écoutent et racontent l'histoire de Marguerite et Julien. Le film/récit devient alors le fantasme de la bourgeoisie des enfants du petit peuple (autrement dit, des spectateurs). Je pense, du coup, que c'est un truc qui déplairait pas à Truffaut quand on se souvient des rapports de ses ados avec des femmes bourgeoises...
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JM
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MessagePosté le: Dim Sep 18, 2016 2:17    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai enfin pu voir ce film merveilleux d'Honoré dans lequel les domestiques jouent non seulement leur rôle de fiction dans la maison où ils travaillent, mais remplissent aussi une seconde fonction qui est de créer du lien social avec les spectateurs pour les fidéliser, en s'adressant directement à eux (un peu comme les auxiliaires sociaux que l'on rencontre parfois dans les bus ou les métros).

Il ne sera pas dit que chez Honoré l'on paye ces gens à ne rien faire !

Tout le monde trouve Golshifteh Farahani excellente, je l'ai non seulement trouvée nulle et complètement terne (sans doute pour créer une opposition grossière avec sa fille), mais Honoré la filme (et ses scènes sont montées) à la volée, sans jamais s'appesantir, comme s'il pensait la même chose. Muriel Robin est, au contraire, sans arrêt dans l'exagération et Honoré semble beaucoup plus à l'aise pour la filmer, on la dirait sortie d'un film de Burton.
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