Cette nuit je m'incarnerai dans ton cadavre (Jose Mojica Marins, 1966)

[Kuni l'hungus]

Dans le genre film d'horreur inventif fauché comme les blés, on trouvera avec ce film, deuxième aventure du personnage Zé do Caixão, une sorte de chef d'oeuvre; d'abord parce que sans doute plus solide que dans le premier opus à minuit je posséderai ton âme, le cinéaste parvient à se donner le minimum de moyens requis pour donner à ses amusements une incarnation visuellement viable et ensuite parce qu'il n'en fait que mieux ressortir son inventivité. Le film est une sorte de croisement entre conte philosophique sadique, film d'horreur baroque avec son antihéros maléfique et ses créatures, certaines traces d'expressionnisme, et des représentations beaucoup plus modernes, notamment atour du pourrissement, que Romero et Fulci pourraient garder longtemps comme point d'orgue.

Film à la croisée des chemins entre différents genres de l'horreur passée et à venir, cette nuit, je m'incarnerai dans ton cadavre est donc un excellent exemple d'inventivité qui se donne les moyens d'un délire avec presque rien, folie entretenue non seulement par la narration, mais surtout en jouant sur les représentations.

Dommage que ce chef d'oeuvre de cruauté soit un peu gâché par la censure qui l'a quelque peu re catholicisé (la fin, notamment)

Grand cinéma d'horreur de représentation/6
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Independent Film!! You know it's like killing babies. [...] If you kill babies and you don't believe in it then that's bad. [...] You know, if you are killing babies and you believe in it, then you are doing something you believe in.