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Kuni l'hungus
dans le coma profond


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MessagePosté le: Lun Fév 04, 2013 18:45    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
J'en ai appris de belles en écoutant France Culture l'autre jour. J'ai même du mal à le croire : en France on pratique aussi l'avortement après la naissance. Eh oui ! Cela c'est une fameuse chirurgienne pédiatrique qui le racontait. A priori, je ne suis pas hyper fan de l'avortement. Mais bon, je comprends que parfois cela puisse être inévitable et préconisable. Le tout est d'éviter d'en arriver là autant que faire se peut. Bref, j'écoute cette émission, qui plus est présentée par un célébrissime obstétricien, et vlan ! D'une part, la chirurgienne explique qu'en France l'avortement ou IVG, qui légalement ne peut être pratiqué que jusqu'à la fin de la douzième semaine de grossesse, est en fait possible jusqu'à la veille de l'accouchement si pour des raisons médicales cela s'avère nécessaire. Déjà, ça c'est une surprise. Certes, on imagine que parfois la santé de la mère puisse être en danger et qu'il faut donc agir (sans doute y a t-il certaines malformations tellement graves — que l'on ne décèle que très tardivement — qu'elles nécessitent qu'on interrompe la vie du fœtus même très tard). Mais apparemment, les médecins sont même contraints d'interrompre la vie du fœtus après sa naissance, c'est à dire lorsqu'il est devenu un bébé. La chirurgienne semblait dire que c'était une pratique connue, peut-être tolérée, tout en avouant également qu'elle tombait sous le coup de la loi. Je ne sais pas quoi en penser car il faudrait avant tout savoir dans quelles circonstances de telles décisions peuvent (ou doivent) être prises, mais c'est très perturbant. Ceci me fait penser que si on s'autorise à pratiquer ce genre d'IVV (interruption volontaire de vie) sur des bébés, il est clair que l'euthanasie est également une pratique courante pour les adultes en France, bien que personne ne l'avoue officiellement. Si on y réfléchit, il est très facile de prétexter un accident (chirurgical) ou bien une mort naturelle pour échapper aux enquêtes.
P.S. J'avais tellement raison sur ce dernier point que je viens de lire un entrefilet sur un urgentiste condamné pour des cas d'euthanasie sur des vieillards (il n'est sûrement pas le seul). Il y a un autre fait, encore plus brûlant pour moi, qui vient de se dérouler hier, que je ne suis pas loin de mettre dans la même catégorie. Je n'accuserai pas sans preuve, mais je suis très troublé par une méthode hospitalière que je soupçonne d'avoir été expéditive et d'avoir causé une peine immense.



Independent Film!! You know it's like killing babies. [...] If you kill babies and you don't believe in it then that's bad. [...] You know, if you are killing babies and you believe in it, then you are doing something you believe in.
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Kuni l'hungus
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MessagePosté le: Mar Fév 05, 2013 20:15    Sujet du message: Répondre en citant

Mangeclous a écrit:
Spielberg est un cinéaste de l'establishment oui, mais de l'establishement pavillonnaire, de la petite-bourgeoisie mercantile et travailleuse, des parvenus, de cette classe qui hait conjointement le prolétariat et l'élite.

L'élite c'est toujours chez lui les militaires, les politiciens, les services secrets, les scientifiques. Le prolétariat c'est les zombies, les monstres, ceux des profondeurs. Et ses héros pavillonnaires sont tout ceux refusent d'être prolétarisé par l'élite.

http://spectresducinema.1fr1.net/t1445p30-de-lincoln-en-particulier-et-de-spielberg-en-general#38085


Il a oublié les syndicalistes, dans les monstres. Et le fait que même le sale prolo syndicaliste peut se transcender pour devenir un héros père de famille.
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Docteur C
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MessagePosté le: Mar Fév 05, 2013 20:29    Sujet du message: Répondre en citant

Il faut haïr les valeurs petites bourgeoises - et pas seulement petites bourgeoises au sens où je vois quand même que le libéralisme gagne du terrain dans plusieurs couches de la société - mais pas les subjectivités, peu important à quel degré elles prétendent incarner lesdites valeurs (bourgeoises ou libérales, ce qui est la même chose aujourd'hui, le camp des valeurs qui règnent et ont gagné pour l'éternité). Les luttes intersubjectives m'apparaissent pauvres, ou vaines, si je cherche le conflictuel radical c'est bien au niveau des valeurs, et sur ce conflictuel-là je ne transige jamais.

Contre quoi se révolte-t-on et quelles en seront les modalités? Il faut bien le temps de l'analyse critique pour le déterminer, retour sur soi et sur les valeurs qui nous portent et nous aliènent, nous avec les autres, intimement.

Il me semble que le cinéma de Desplechin fait planer une inquiétude critique sur les valeurs de son milieu d'origine, avec une vraie beauté formelle, jusqu'à les défaire et les dérégler entièrement, ce en quoi j'aime tous ses films (sauf Esther Kahn qui n'est qu'un film à thèse philosophique pauvre mal filmé et mal construit).
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Docteur C
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MessagePosté le: Mer Fév 06, 2013 14:04    Sujet du message: Répondre en citant

Baldanders a écrit:
Ce que je crois et tente d'exprimer, c'est que le mode de vie petit-bourgeois porte en lui les moyens de combattre ses valeurs négatives.
C'est une question de logique : le petit-bourgeois ne désire qu'une chose, jouir en paix de ses maigres richesses. Mais le libéralisme, ou capitalisme, ne laisse rien en paix (même si quelques décennies sans crise majeure peuvent laisser croire le contraire).
Il ne reste ainsi au petit-bourgeois, en temps de crise, que deux possibilités : ou le repli frileux sur ce qu'il imagine être ses acquis (et ça donne l'extrême-droite qui présente l'identité comme l'acquis majeur en danger) ou la prise de conscience du danger que fait courir à tout le monde le système capitaliste dont il est une des victimes.


Hum ce que tu écris ne correspond pas à ce qui m'entoure aujourd'hui ni à ma conception de la bourgeoisie, c'est aussi bête que ça, je pense évoluer dans un milieu majoritairement petit bourgeois, bien qu'assez peu pavillonnaire, mais bref, quoiqu'il en soit il me semble que les valeurs petites-bourgeoises ont aujourd'hui parfaitement intégrer le libéralisme, qui est martelé à la télévision depuis les années 80. Il faut accepter le changement qu'il induit, qui n'est rien d'autre qu'une adaptation au "réel économique". Chaque homme, chaque femme, poursuit son intérêt économique, se vend, vend son savoir et sa culture, ses compétences, pour se maintenir une place dans la société.

Qu'est-ce que la bourgeoisie? Revenir à Marx : ce n'est pas seulement la classe sociale qui n'a pas besoin de louer sa force de travail pour subvenir à ses besoins, contrairement au prolétariat, c'est aussi la classe sociale qui assoie la valeur d'usage et la valeur d'échange, qui les maintient comme règles naturelles, aux prix de l'exclusion et du sang. Je définis la bourgeoisie comme la classe sociale qui porte les valeurs libérales dominantes et les perpétuent, les effectuent dans un agir quotidien.

La bourgeoisie, pour le dire autrement, est consubstantielle au système capitaliste, c'est la classe qui le porte, porte ses valeurs, c'est ainsi qu'elle se repère et se définit à mon sens.

Baldanders a écrit:
Barthes estime urgent de rendre la classe moyenne progressiste. C'est un fait que cette classe moyenne bascule un coup dans le camp du centre-gauche, un coup dans celui de la droite, suivant qui lui garantit avec le plus de conviction la jouissance tranquille de ses biens. Mais Barthes voyait à plus long terme. Il a connu les guerres, le fascisme, il sait que tout ça peut revenir et qu'alors le peuple nouveau, gâté, que la société d'abondance a fait naître doit être prêt à résister.
Alors oui, il faut, plus que jamais, prendre "le temps de l'analyse critique pour le déterminer, retour sur soi et sur les valeurs qui nous portent et nous aliènent, nous avec les autres, intimement. "


Je ne sais pas exactement ce que Barthes entend par "progressisme", mais l'idée de progrès me semble quand même assez perverse, puisqu'elle implique l'amélioration continue des conditions de vie des hommes comme allant de soi, le progrès technique emportant avec lui le progrès moral et le progrès social, ce qui est éminemment faux. En outre le progressisme est un avatar du réformisme, or si les conditions de vie des hommes peuvent être améliorées, il faudrait plutôt un nouveau 36, aussi la prise en compte micro-communautaire des besoins des sujets, ce que le progressisme n'effectuera jamais.

Baldanders a écrit:
Quant à Desplechin, son cinéma se situe dans le registre de la cruauté et de l'humiliation. Mais dans ce registre, il faut savoir se montrer très fin. Desplechin croit sans doute, et administre les preuves, de son "esprit critique envers son milieu d'origine", mais quelque chose de plus fort le travaille, de l'ordre de la volonté de dominer, de briser les résistances simplement pour le plaisir de le faire.
J'ai cent exemples en tête. Pour n'en prendre qu'un, Rois et Reine est très simplement bâti en trois temps (je m'en tiens à ce qui concerne le personnage féminin, le plus important à mon avis pour saisir ce que Desplechin trafique) : celui du Cinéma (sublimation de l'actrice, voir les premiers plans où elle apparaît, grande musique, grande dame), puis celui de la Cruauté (la lettre du père où il l'accable de tout son mépris) enfin celui de la Domination (l'actrice écroulée, la caméra à ras de terre se délectant de son humiliation).
C'est un cinéma très pénétré de l'idée de critique, très intelligent, très tortueux, mais au fond très a-critique, à mon avis.

(J'ai quelque déclarations de Desplechin qui valent leur pesant de réacahouètes, je vous sortirai ça un de ces jours...)


Pour ce que tu écris de Rois et Reine, ce n'est pas idiot, mais ça ne me pose pas de problème majeur : effondrement du Cinéma sublimé dans l'actrice "bourgeoise", cruauté envers elle (rappelons qu'elle aura délaissé son amant "artiste" pour épouser un homme riche et puissant), la mort du père comme mise en danger de sa position morale, tout cela me semble plutôt opérant.

Je suis curieux de ces déclarations de Desplechin, si tu peux poster ça à l'occasion ce sera bien oui.
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Baldanders
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MessagePosté le: Jeu Fév 07, 2013 1:00    Sujet du message: Répondre en citant

Docteur C a écrit:
Hum ce que tu écris ne correspond pas à ce qui m'entoure aujourd'hui ni à ma conception de la bourgeoisie, c'est aussi bête que ça, je pense évoluer dans un milieu majoritairement petit bourgeois, bien qu'assez peu pavillonnaire, mais bref, quoiqu'il en soit il me semble que les valeurs petites-bourgeoises ont aujourd'hui parfaitement intégrer le libéralisme, qui est martelé à la télévision depuis les années 80. Il faut accepter le changement qu'il induit, qui n'est rien d'autre qu'une adaptation au "réel économique". Chaque homme, chaque femme, poursuit son intérêt économique, se vend, vend son savoir et sa culture, ses compétences, pour se maintenir une place dans la société.
Qu'est-ce que la bourgeoisie? Revenir à Marx : ce n'est pas seulement la classe sociale qui n'a pas besoin de louer sa force de travail pour subvenir à ses besoins, contrairement au prolétariat, c'est aussi la classe sociale qui assoie la valeur d'usage et la valeur d'échange, qui les maintient comme règles naturelles, aux prix de l'exclusion et du sang. Je définis la bourgeoisie comme la classe sociale qui porte les valeurs libérales dominantes et les perpétuent, les effectuent dans un agir quotidien.
La bourgeoisie, pour le dire autrement, est consubstantielle au système capitaliste, c'est la classe qui le porte, porte ses valeurs, c'est ainsi qu'elle se repère et se définit à mon sens.


Il faut distinguer nettement petite-bourgeoisie et bourgeoisie, sinon on ne se comprendra pas. Entre ceux qui "poursuivent leur intérêt économique en vendant leurs compétences" et ceux qui "n'ont pas besoin de louer leur force de travail", il y a tout ce qui sépare les salariés ou petits entrepreneurs, mis durement en concurrence les uns vis-à-vis des autres, des classes dominantes qui tiennent les hauts postes directeurs et se tirent toujours d'affaire.
Marx définissait la petite-bourgeoisie comme la classe de l'entre-deux, la classe dont les intérêts ne coïncident ni avec ceux du prolétariat ni avec ceux de la bourgeoisie, classe conservatrice et frileuse par faiblesse, et donc prompte à obéir à ses chefs.
Or, cette petite-bourgeoisie est devenue majoritaire en Occident durant la deuxième partie du 20ème siècle. D'où l'importance de ce qu'en dit Barthes.

Docteur C a écrit:
Je ne sais pas exactement ce que Barthes entend par "progressisme", mais l'idée de progrès me semble quand même assez perverse, puisqu'elle implique l'amélioration continue des conditions de vie des hommes comme allant de soi, le progrès technique emportant avec lui le progrès moral et le progrès social, ce qui est éminemment faux. En outre le progressisme est un avatar du réformisme, or si les conditions de vie des hommes peuvent être améliorées, il faudrait plutôt un nouveau 36, aussi la prise en compte micro-communautaire des besoins des sujets, ce que le progressisme n'effectuera jamais.


Absolument. Quoique il est difficilement niable que s'il n'a certainement pas apporté le progrès moral, le progrès technique a quand même entraîné un progrès social, ce qui explique en partie l'adhésion massive au libéralisme.
Mais je crois que dans les propos de Barthes, "progressisme" veut tout simplement dire "non-réactionnaire", c'est-à-dire "de gauche" : pour l'égalité, etc.

Docteur C a écrit:
Pour ce que tu écris de Rois et Reine, ce n'est pas idiot, mais ça ne me pose pas de problème majeur : effondrement du Cinéma sublimé dans l'actrice "bourgeoise", cruauté envers elle (rappelons qu'elle aura délaissé son amant "artiste" pour épouser un homme riche et puissant), la mort du père comme mise en danger de sa position morale, tout cela me semble plutôt opérant.
Je suis curieux de ces déclarations de Desplechin, si tu peux poster ça à l'occasion ce sera bien oui.


Ce qui me frappe chez Desplechin, c'est qu'il ne tape pas sur son personnage pour taper sur une classe sociale et sa corruption, mais pour le plaisir de taper sur un personnage, voire sur une personne. Je considère son cinéma comme corrompu plus que comme critique ou correcteur.
Quant à ses déclarations, je vais te retrouver ça.


Dernière édition par Baldanders le Jeu Fév 07, 2013 1:06; édité 1 fois
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Baldanders
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MessagePosté le: Jeu Fév 07, 2013 1:03    Sujet du message: Répondre en citant

Bosse de Nage a écrit:

Balayer l'ultra gauche avec l'arme séparatrice des classes en les désignant comme un parc de petits-bourgeois est précisément le tour commode par lequel le pouvoir prétend en stigmatiser l'incroyablement riche et composite tissu humain (j'ajoute qu'on serait bien en peine de comprendre la ZAD et ce qui s'y joue si on y raisonnait en termes de classes). Regarder la classe ouvrière comme classe - quand elle est si incroyablement disloquée entre certaines tendances conservatrices, nationalistes, privatives pour une partie, communisante, collectivisante, frugale pour une autre etc. - m'est un problème sans fond.


Diable oui, on en est là.
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JM
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MessagePosté le: Jeu Fév 07, 2013 6:31    Sujet du message: Répondre en citant

En gros, selon Krohn tout émoustillé par les propos d'Emilie Bickerton mais pas par ses propres vérités, les cahiers sont une grosse entreprise réactionnaire. Ca me va (dans le sens où je les lis plus évidemment) !
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Kuni l'hungus
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MessagePosté le: Ven Mar 08, 2013 18:06    Sujet du message: Répondre en citant

Je défends ce texte qui arrive malgré lui à mettre en avant et avec précision les limites du cinéma de Terrence Malick.
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Hello--Kitty
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MessagePosté le: Ven Mar 08, 2013 19:58    Sujet du message: Répondre en citant

Moi je défends Kuni en corrigeant ces balises.

Mais je ne défends pas ce texte, oh la non.
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Kuni l'hungus
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MessagePosté le: Ven Mar 08, 2013 20:40    Sujet du message: Répondre en citant

(cette balise, s'il s'agit de celle-ci, "ses balises", s'il s'agit des miennes. Ceci dit pour te défendre Laughing )
Je vais le redire dans les mêmes termes que tout à l'heure en chat machine:

"Il y avait dans The Tree of Life un plan magnifique, resserré sur les jambes d'un adulte accompagnan​t les premiers pas de son enfant. On le retrouve dans To the Wonder, à cette différence que le bébé est remplacé par un vieillard, et le père par un prêtre. De l'un à l'autre, c'est toute une pesanteur (celle d'exister, de vieillir, d'avoir un corps et de l'avoir faible) qui s'installe, et d'ailleurs les plans de Malick n'ont jamais été autant terriens, terreux même, donnant l’impression ​n de toujours devoir partir du sol, de s'appuyer à lui pour pouvoir lever les yeux, comme si la caméra elle-même était un corps, avec ce que cela suppose de possibilité​s et d'empêcheme​nts, de pesanteur - le ciel n'est plus à elle."
Je le trouve pas mal ce paragraphe. Le reste est creux... mais ça semble plus tenir de Malick que d'elle. Terrien je vois, ce qu'elle en dit, je vois, elle donne son langage au film, c'est pas l'objet de la critique? quand je lis ça je vois ce qu'elle fait du plan. Après si on trouve pas cette thématique de l'élévation chez Malick intéressante c'est surtout que c'est pas intéressant chez Malick. Mais au moins ce texte rend compte de ce qu'il y a. Et il en rend bien compte, précisément, pour ce qu'il y a.

Si je défends ce texte c'est bien parce qu'en arrivant très bien rendre compte de ce qu'il y a, il montre aussi que... ce n'est QUE ça. Et en voulant défendre le film, il en montre, et précisément les limites.


Pour revenir à ce terreux, j'ajouterais même qu'il trouve son sens s'il s'agit de ne pas faire de la terre une valeur (d'où la distinction d'avec "terrien") mais un poids qui empêche toute élévation.
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Baldanders
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MessagePosté le: Mer Juin 11, 2014 13:46    Sujet du message: Répondre en citant

Grémillon a écrit:
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Baldanders
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MessagePosté le: Mar Sep 02, 2014 16:59    Sujet du message: Répondre en citant

Pas mal l'article d'Independencia sur Sils Maria, même si évidemment lui mettre 0, c'est de la pure frime militante...

Eugenio Renzi a écrit:
Les personnages sont inconsistants, ils n’existent que pour relater des idées qui leur sont extérieures. Le monde d’Assayas ressemble dès lors à une stratosphère habitée par un peuple d’hommes et de femmes appartenant tous au même milieu, qu’aucune catégorie sociologique ne définit. Leur principale activité est le commérage. Et la seule mise en scène possible de ce monde est une caméra tremblante, des scènes inachevés, des fondus au noirs et des ellipses. Reste à savoir pourquoi ce cinéaste, si modeste et cependant sans aucune modestie, est si fortement soutenu en France et à l’étranger.


Erreur sur la "catégorie sociologique" : les personnages du film sont tous des gens du show-business : stars, metteurs en scène, pubards, agents, etc. Si la principale activité de ces gens est le commérage, ça n'a rien de faux ou de forcé, puisqu'il est tout à fait exact que dans ce milieu on passe son temps à se valoriser en montrant l'étendue de ses connaissances. En ne reconnaissant pas le milieu que décrit Assayas pour ce qu'il est, Renzi loupe l'occasion de préciser qu'on s'en contrecarre de ce milieu, surtout quand - comme ici - il ne renvoie qu'à lui-même.


Dernière édition par Baldanders le Ven Sep 16, 2016 20:38; édité 1 fois
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Tiny
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MessagePosté le: Mar Sep 16, 2014 12:07    Sujet du message: Répondre en citant

bien dit. c'est toujours le même problème avec independancia: comment être du milieu sans avoir l'air d'en être. ya souci.

Dernière édition par Tiny le Mar Sep 16, 2014 17:43; édité 1 fois
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Zahad le rouge
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Messages: 1968

MessagePosté le: Mar Sep 16, 2014 12:47    Sujet du message: Répondre en citant

cf. ce truc : http://street-trash-man.tumblr.com/post/122774065897
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"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."
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Baldanders
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Messages: 967

MessagePosté le: Ven Sep 16, 2016 19:16    Sujet du message: Répondre en citant

Réponses (dans les commentaires) à l'article niais de Joudet sur le très faiblard Victoria :

Citation:
par un fabuleux tour de force rhétorique, Murielle parvient à transformer tous les (vrais) défauts du film en (fausses) qualités :
- "Tout Victoria est ainsi envisagé comme un grand embouteillage d’informations, d’intrigues et de personnages" = y a-t-il un scénariste dans la salle ?
- "Ces deux humeurs cohabitent harmonieusement tout au long du film, qui choisit sciemment de n’en préférer aucune des deux" = chaud, chaud le mélange des genres. N'est pas Blake Edwards qui veut...
- "Entre désespoir et comédie, entre cinéma d’auteur et populaire, Victoria ne tranche pas" = rappelons que l'âne de Buridan en est mort, le pauvre.
- "La comédie ici n’est jamais une affaire de scène comique qu’il faudrait jouer" = non, ne surtout pas jouer la scène ! ça pourrait fonctionner. On n'est pas chez Dubosc, merci bien.
- "cette compréhension intime de la comédie est très rare en France" = en effet, c'est même une grande première. Chapeau !
- "Triet esquisse ici le portrait très juste d’une galerie d’hommes et de femmes qui passent leur temps à régler des comptes, aiment théâtraliser la moindre de leurs vexations pour en faire des départs de fiction" = ou comment remplacer l'absence d'idées dramatiques par l'hystérisation de cette absence.
- "Réalisme du surmenage" = ou surmenage du réalisme ?
- "Justine Triet ne se laisse jamais enfermer par les codes de la comédie romantique" = se laisser enfermer, c'est une chose. Les ignorer, une autre.
- "c’est comme si le film devait perpétuellement gérer des doubles appels" : en PCV, et c'est le spectateur qui paie la note.
- "La romance, dès lors, n’est plus le cœur du film mais sa strate la plus souterraine" : à ce niveau de souterrain, on arrive bientôt en Chine.
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