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Kuni l'hungus dans le coma profond

Inscrit le: 10 Fév 2010 Messages: 1789 Localisation: A votre avis? Enfin si je le trouve.
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Posté le: Jeu Nov 22, 2012 14:54 Sujet du message: Coup d'état (Yoshihige Yoshida 1971) |
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Dernier volet de la trilogie politique de Yoshida, cette fois axée sur le point de vue nationaliste et le patriotisme, ce film use des mêmes procédés, du même sens du cadrage, de la même découpe que les précédents mais en quelque sorte plus légèrement.
Il faut dire que Yoshida est un cinéaste qui me fascine et me laisse perplexe. J'ai à la fois l'impression d'avoir à faire à la griffe la plus audacieuse au monde, me provoquant foule de vertiges, et de me faire rouler par vanité, manque d'usage de ses procédés, bref, de la poudre aux yeux. Ici, l"'impression se confirme.
J'écrivais au sujet de Purgatoire Eroica que je ne voyais pas en quoi ses procédés de réalisation de montage et de cadrage servaient son film, je me trompais quelque peu, et l'un des seuls points à mettre au crédit de celui-ci c'est qu'il revalorise le montage du précédent. Quant au cadrage, il est encore un peu mins virtuose, mais apparaît tout aussi vain et maniéré.
Un point m'a particulièrement marqué d'ailleurs, dans une scène où l'idéologue se dispute avec son épouse: cette apparente maestria formelle ne s'accompagne d'aucune maîtrise des espaces et des tensions entre personnages. Quand l'homme renverse la perspective de son épouse, ça ne se voit pas. Ca s'entend. Ses effets ne lui permettent pas de mettre en valeur les tensions.
Dans notre discussion avec Trolloppe au sujet de Hara-Kiri de Kobayashi, il évoquait le délire géométrique vain, je lui répondais que je ne le trouvais pas vain, cela incarnait des rapports de forces invisibles il rétorquait que c'était ça, la mise en scène et je lui répondais à mon tour que la mise en scène était quelque chose de rare, en ce cas. Je répondrais même aujourd'hui que justement la géométrie est brisée à la fin et l'intérêt du procédé est que Kobayashi renverse les positions qu'il avait établies -a dernière scène où Nakadai prend possession de l'espace dans lequel on essayait sans succès de l'enfermer. Il n'y a donc pas réellement délire, ni obsession, ni maniérisme, mais incarnation.
Tout cela pour dire qu'il ne reste justement dans Coup d’État que ce maniérisme. Avant cette scène je restais perplexe, me disant que je ne voyais pas ce que servait cette mise en scène, après j'ai trouvé cette dernière assez vaine, malgré quelques belles impressions (et ces scènes avec musique électronique, faisant complètement série B des années 80, ou série de science fiction des années 60-70 (space patrol). Dan un film comme celui-ci c'est complètement incongru, osé, et assez mystique -surtout avec les personnages arrêtés sans raison apparente).
Donc coup d'Etat est un film qui semble faire montre d'une grande maîtrise mais finalement n'illustre pas grand chose. Néanmoins à y réfléchir je me demande si ce n'est pas simplement parce qu'il s'agit ici d'une tout autre grammaire, et que ce sont mes habitudes qui me font penser que les procédés sont prétentieux, ou cherchent une maîtrise. Il s'agit peut-être là d'une mise en scène tout à fait banale -quoique Yoshida semble malgré tout la pousser- dans un autre langage cinématographique, ce qui parerait au reproche de vanité qu'on peut lui faire. Le manque d'usage de ses procédés, l'impression de platitude, eux, restent. _________________ Independent Film!! You know it's like killing babies. [...] If you kill babies and you don't believe in it then that's bad. [...] You know, if you are killing babies and you believe in it, then you are doing something you believe in. |
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Trollope dans le coma profond
Inscrit le: 04 Oct 2011 Messages: 637
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Posté le: Sam Nov 24, 2012 16:42 Sujet du message: Re: Coup d'état (Yoshihige Yoshida 1971) |
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Kuni l'hungus a écrit: | Quant au cadrage, il est encore un peu mins virtuose, mais apparaît tout aussi vain et maniéré. |
Je n'ai encore jamais vu de Yoshida, à part The Human Promise mais à chaque fois que je passe le curseur à travers l'un d'entre eux, j'ai envie de partir d'un rire nerveux tant les cadrages sont virtuoses; pas vraiment le courage de les voir, comme les films de Suzuki qui n'ont l'air de valoir aussi que pour les cadrages et la beauté de la direction artistique, comme par exemple, La Fille de Ryan de David Lean. Je vais le faire, mais d'une certaine manière passer à travers rapidement me parait suffisant- c'est supposé etre un compliment. J'ai aussi un documentaire sur lui où il est interviewé longuement sur mon disque dur, fait par arte avec des types comme Jean Doucet je crois. Pas vu non plus.
Kuni l'hungus a écrit: | Dans notre discussion avec Trolloppe au sujet de Hara-Kiri de Kobayashi, il évoquait le délire géométrique vain, je lui répondais que je ne le trouvais pas vain, cela incarnait des rapports de forces invisibles il rétorquait que c'était ça. |
Euh, sans vérifier, ce devait etre Kleber. |
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