enculture Index du Forum
 FAQFAQ   RechercherRechercher   MembresMembres   GroupesGroupes   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Déménagement (Somai S., 1993)

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    enculture Index du Forum -> Critiques
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Kuni l'hungus
dans le coma profond


Inscrit le: 10 Fév 2010
Messages: 1784
Localisation: A votre avis? Enfin si je le trouve.

MessagePosté le: Sam Nov 24, 2012 21:30    Sujet du message: Déménagement (Somai S., 1993) Répondre en citant





Renko, une petite fille de 6ème (pareil en français et en japonais même si le décompte se fait dans l'autre sens) semble peu réactive à la séparation de ses parents. Petit à petit, elle en réalise les implication et essaie de les réunir.




Sur un sujet très difficile à traiter, par sa banalité, et par propension à faire tomber dans des facilités plates et du pathos infantile à bas coût, Somai réalise ici, discrètement, tout en pudeur, un Grand film sur l'enfance.

pendant toute la première partie du film, déjà le film glisse discrètement sur les problèmes, se focalisant sur l'enfant et les rendant totalement invisibles tout se joue hors champ, ou par interstices, si bien que c'est en rassemblant les éléments qu'on comprend, a posteriori chaque élément donné de la situation. Ceci nous installe discrètement dans le vécu de l'enfant, jouant très bien avec les champs et même l'écriture et le montage pour ne montrer et ne faire comprendre que ce qui lui apparaît, et tout en laissant les indices. mais la finesse du traitement c'est que c'est dans la liaison des plans des scènes et des dialogues que se fait la synthèse et on ne comprend la situation, déjà entamée depuis le début que lorsque le film est déjà bien engagé.
Justesse du film, donc sur tous ses plans.

Ainsi après une première partie qui installe très discrètement sa trame et nous installe dans cette enfance, nous nous trouvons d'autant mieux au coeur du traumatisme de cette petite qui finit par comprendre, essayer d'accepter, rejeter, ... les évènements.

Et c'est là qu'en deuxième heure Somai enchaîne les scènes les plus poignantes, sans en rajouter dans ce qui est montré mais simplement en faisant jouer les espaces. A commencer à mi film par la scène de l'escalier, ou en un plan séquence, puis une coupe, à partir des entrées et sorties de champ, il fait passer basculer la tension d'un point à un autre puis l'enracine dans une coupe, sur un point de détail qui fait remonter le vécu des deux personnages. Et la scène de se conclure en laissant planer le doute sur la manière dont il le vivent... tout en nuance.

A la suite de cela c'est un enchaînement de cadrages montrant non seulement la maîtrise de l'espace -on compare souvent Somai à Mizoguchi pour les plans séquences notamment mais il y a quelque chose de Ozu dans la manière de s'installer dans l'espace japonais, pas par les même techniques, sans plans au sol, mais ce petit drame familial, les réactions des personnages et leur jeu dans l'espace y font souvent penser- mais en plus l’orientation de ce dernier à la dimension de cette petite protagoniste, l’incarnation de cet espace, et la mise ne place des tensions et affects à partir de lui qui nous fait vivre au plus profond dans toute leur forces chacune des implication de cette rupture, qui nous fait vivre la vie de cette petite Renko.

Enfin la dernière demi heure, à l'onirisme débordant de vie, magnifie l'ensemble, et en fait un superbe film à la croisée de Yi Yi et de Kikujiro, mais plus puissant dans la vigeur qu'ils donnent à cette gamine et à son dépassement.

Discrètement tout en pudeur, un film qui arrive à montrer tous les états d'une petite fille dans une telle situation, qui n'en évite pas la naîveté (sans quoi il raterait son sujet), ne tombe pas non plus dedans (sans quoi, il raterait son traitement), mais le sublime, passe dessus pour se jouer ailleurs, là où elle n'est plus en question car les choses sont creusées plus profond.

Omedeto Gozaimasu/6

petite merveille curieusement passée inaperçue, on n'en trouve quasiment aucune trace nulle part.
_________________
Independent Film!! You know it's like killing babies. [...] If you kill babies and you don't believe in it then that's bad. [...] You know, if you are killing babies and you believe in it, then you are doing something you believe in.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    enculture Index du Forum -> Critiques Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB and iRn
Traduction par : phpBB-fr.com
Protected by Anti-Spam ACP