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Love exposure (Sono S. 2008)

 
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Kuni l'hungus
dans le coma profond


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MessagePosté le: Mar Nov 13, 2012 16:49    Sujet du message: Love exposure (Sono S. 2008) Répondre en citant




"un des trucs les plus puissants que j'ai vus ces derniers années" (M. Orange).


Mouais. Beaucoup de choses à dire, personnellement mais "puissant" est loin de me venir en tête.

Déjà c'est moins une purge que ma première expérience de Sono (cf sujet sur suicide club), mais finalement le Sono qui prend ses sujets au sérieux, c'est toujours pas ça.

Du coup la première chose qui m'a marqué c'est que les défauts sont quasiment exactement contraires au premier. Ici c'est pas en déconnant qu'il se vautre mais il tombe à plat en essayant rester ou redevenir sérieux.

En fait c'est comme si, conscient de sa tendance au délire il avait essayé de construire ses films pour offrir à cette dernière une meilleure intégration, laissant malheureusement apparaître son incapacité à traiter ses sujets avec l'application nécessaire. Le qualificatif de fénéant et je ne sais plus lequel n'en sont que plus visibles et ce n'est pas en allongeant la bobine que Sono y échappe.
Pour autant, lorsque s'amorce le délire, sono révèle des fulgurances très intéressantes, bien plus nombreuses et fréquentes que sur suicide club. Faut dire qu'il est bien aidé par son trio d'acteur principaux particulièrement brillant.
Mais le film permet au moins, en commençant par du bien lourd, à la renverser en devenant assez sympatoche, le tout avec une vue assez particulière et pas inintéressante sur la religion chrétienne vue par un japonais -cette obsession du pêché doit en effet aboutir là-bas à quelque chose du genre, et le mélange avec la paternité maintenue à distance en fait un truc détonnant.

Tout cela permettra donc de fonder le film autour de la perversion, le personnage principal se transformant, par un concours de circonstance étonnant, le "roi des pervers" tant ses performances dans le tosatsu -je ne vous dis pas de quoi il retourne- lui assureront une renommée nationale.

Ce passage là est magnifiquement mené à bien et l'hisztoire semble jusqu'ici très bien construite ainsi que la suite le miracle, l'histoire d'amour biaisée, et le coup de pute de la rivale.

Niveau construction scénaristique tout est calibré au poil. Des premiers petits indices disséminés, menant aux divers moments fatidiques, à la dernière heure et demie tout y passe pour mener à l'irrémédiable et tout coule de source pour mener discrètement à la dernière heure. On a passé jusque là un moment très agréable devant un film assez fin -comprenez plutôt bien construit, pas idiot et même rusé- et même prenant.

Sauf que voilà : dans cette dernière heure et demie toutes les lacunes jusqu'ici cachées par l'intrigue reparaissent. Le plan était grotesque mais personne pour le mettre au jour, et surtout le tout se transforme en gros film à thèse qui tâche et au pensum. ... et que c'est lourd! .. et mal pensé, mal travaillé! toute cette histoire de bible, d'église officiel et de secte sans travail aucun sur la foi -ouais c'est moi qui dis ça mais en l'état ça s'impose- que c'est creux!
Le pensum pseudo émancipé sur la perversion n'est pas plus brillant tant il ne se joue plus que dans le discours, ce dernier étant vide par la faiblesse de ses réponses et de son travail, là encore.

défauts qui étaient déjà présents en amont, en fait : si bien interprétée qu'elle soit, la manipulatrice est sans consistance -trois minutes de background et un canari- le plan comporte, malgré son rythme des faiblesses déjà présentes avant de nous conduire jusqu’à sa solution -toute aussi nulle- à des longueurs évitables.

et le problème principal n'étant pas seulement celui des lacunes de scénario-finalement bien rattrapé par le rythme jusqu'alors, quoique ça se gâte ensuite, mais le fait que du coup, on n'y ressent rien. Sono ne sait plus sur quel ton jouer son drama et aux moments principaux, plus rien. On ne vibre plus une seconde après que le plan se soit refermé sur ses victimes. Et quand la solution vient et quand tout le monde finit par craquer

-la scène dans la tour principal peu avant l'épilogue -
Spoiler:

et juste avant l'attentat quand la recruteuse de la secte se suicide, quand l'amoureuse explose une nouvelle fois en larme, quand le personnage principal craque dans un rire dément

on ne ressent plus rien. Ni rire, ni peine ni angoisse... Rien du tout. Du coup on a été pris pendant des heures à cette histoire tour à tour amusante, puis prenante, parfois jouissive -non je ne parle pas du tosatsu- parfois angoissante... pour se rentre compte que dans ses moments essentiels... elle ne mène plus à rien.
Il n'en ressort au final que l’extrême vanité, dans les deux sens du terme : vain et vaniteux.

Bref, après sa phase d'amusement petit malin, le film retombe à plat dans sa nouvelle phase sérieuse.

Finalement on se demande presque à un moment si cet ouvrage n'est pas lui-même une présentation des mécanismes de la secte qu'il décrit. Un truc prenant mais tout vide et superficiel qui nous amène à vouloir persévérer dans ce vide. Ce serait là un tour de force à mettre à son crédit.

Et pourtant la dernière scène se révèle à nouveau prenante, presque magique.


longue et prenante vanité teinté grands moments/6


En terme de notes ça irait du 2.5 au 4.5...

Dernier point : le choix des musiques. ... C'est n'importe quoi. Pourquoi le boléro sur le "miracle" (même si le terme est à prendre de manière amusée), et surtout la 7ème sur l'épitre aux Corinthiens... ? Ca n'amène rien du tout et rend les choses pompeuses.


A toi Orange. sauve-moi ça stp Wink
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Independent Film!! You know it's like killing babies. [...] If you kill babies and you don't believe in it then that's bad. [...] You know, if you are killing babies and you believe in it, then you are doing something you believe in.


Dernière édition par Kuni l'hungus le Mar Nov 13, 2012 23:37; édité 1 fois
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Mystère Orange
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MessagePosté le: Mar Nov 13, 2012 22:42    Sujet du message: Re: Love exposure (Sono S. 2008) Répondre en citant

Kuni l'hungus a écrit:

A toi Orange. sauve-moi ça stp Wink

Je vais sauver mon honneur déjà parce que j'ai dit "stimulant" et non pas "puissant", qui est un terme qui convient beaucoup moins effectivement!

La suite plus tard peut-être!
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Kuni l'hungus
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MessagePosté le: Mar Nov 13, 2012 23:32    Sujet du message: Répondre en citant

oups désolé. et c'est plus sur le chat machine.


Bah toutes façons ça va pas non plus hein^^
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Mystère Orange
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MessagePosté le: Mer Nov 14, 2012 2:38    Sujet du message: Répondre en citant

Mais c'est dans le topic de Suicide Club en fait hein.

Bon sinon je trouve à peu près les même faiblesses que toi en fait, sauf que je vois dans ces changements de ton, ces errances, ces expérimentations, quelque chose de vraiment, oui, stimulant.

Et dans ses meilleurs moments (le milieu, la toute fin
Spoiler:

quand même foutre comme pic dramaturgique, l'érection d'un mec!

), wahou c'est l'extase (je précise que je connais beaucoup moins bien la culture et le cinéma japonais que toi, donc ça joue peut-être aussi dans la sensation fulgurante de rafraîchissement que j'ai eu devant le film).

Pour rebondir sur la musique j'aime beaucoup les morceaux de Yura Yura Teikoku. Smile

Bon sinon je vais pas rentrer dans les détails ça fait près d'un an que je l'ai vu.
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Trollope
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Messages: 637

MessagePosté le: Mer Nov 14, 2012 9:56    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense, malgré d'éventuelles réticences initiales, qu'on pense un peu tous la meme chose de ce film, c'est frais, stimulant, syncrétique, je crois qu'on n'a pas l'habitude de voir quelque chose d'aussi décomplexé.
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