Alyah (Elie Wajeman, 2012)

[Hello--Kitty]

Le scénario d'Alyah a été sélectionné à Emergence, ainsi qu'au Festival d'Angers, où sa lecture lui a permis de remporter le Prix du Public. Mauvais présage. On se doute que le film va marcher avec des semelles de plomb.

L'histoire :
Alex (Pio Marmaï) est un petit dealer de coke pour jeunes bobos parisiens. Il décide, presque sur un coup de tête, de partir en Israël "pour faire quelque chose de bien".
Mais : il a besoin de 15 000 euros pour le voyage.
Mais : son frère aîné, nuisible et pleurnichard (Cédric Kahn), se fourre dans les emmerdes et a constamment besoin de lui.
Mais : il rencontre Jeanne, une jeune étudiante goy (Adèle Haenel) dont il pourrait tomber amoureux.

Scénario cadré, scolaire, prévisible, dont le film ne parvient pas réellement à se défaire puisqu'il n'a pas grand chose d'original à nous offrir, ni dans son partie "documentée" et exotique (un repas de shabat déjà vu 1000 fois), ni dans sa partie "genre" (encanaillement du scénario français du côté des dealers, scènes vues 1000 fois sur la TNT). Une ouverture assez forte (vraisemblablement inspirée de Melancholia: tableaux urbains sur fond de musique wagnérienne - en fait ce sont les 2 premières minutes de "La nuit transfigurée" de Schönberg) m'avait fait espérer autre chose.

Le film avance mollement, pas très bien monté, pas très bien sonorisé, assez bien éclairé (premier long de David Chizallet), tout ça très clean, au gré des face à face (Alex et son frère, Alex et son ex, Alex et son père, Alex et son meilleur ami) que certains personnages secondaires viennent réveiller, en particulier Sarah Le Picard, que je ne connaissais pas, dans le rôle de l'ex qui donne des cours d'hébreu.

une scène avec elle ici (remarquez comme sa façon de prononcer les phrases ressemble à celle de Béatrice Dalle)

Les scènes entre Pio Marmaï et Adèle Haenel sont assez belles: lui dealer étonnamment falot et stoïque, elle étudiante étonnamment lucide et courageuse. En fin de parcours, n'y tenant plus, elle finit par dessiner sur la nappe en papier le scénario du film, listant tous les conflits dramatiques ("problèmes existentiels", "frère") qui empêchent "A" (Alex) d'aimer "J" (Jeanne). Très belle scène où on a le sentiment que le personnage pense comme nous: tout ça, c'est des conneries, il suffirait juste de le vouloir. Depuis le début, Alex est en train de lâcher la proie pour l'ombre.

Malgré son filmage "physique" (caméra épaule et gros plans trop serrés), le film est timide et bien élevé. Il flanche au moment où il pourrait creuser profond là où ça fait mal: la vanité des jeunes médiocres qui s'inventent une fierté dans des pays imaginaires (Israël, la Palestine).

3/6 (gentil)
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Personne nous piquera Kitty! Il est à nous désormais. Il va falloir raquer cher pour un transfert , ne serait-ce que d'un post. Kitty, mon jouet star de Noël.

[Hello--Kitty]

On peut remplacer par "fictif", ce serait mieux.