Bad Lieutenant (Abel Ferrara, 1992)

[Phèdre]

[Tiny]

quoi??

[Averroès]

Vu hier.

Je ne sais pas trop quoi en penser. Juste après le film j'avais l'impression que le film ne m'apprenait rien, que c'était une histoire de rédemption de plus, particulièrement sombre et belle certes. Mais j'y repense et il me reste de belles atmosphères qui me semblent effectivement aller au-delà du manichéisme méchant/gentil.

J'ai lu le texte de Phèdre. J'ai le sentiment que tu cherches à tout prix à prouver que ce n'est pas un film moral, mais c'en est bien un, et y a pas de honte. Par contre, ce n'est pas un film moraliste, car il ne condamne pas les personnages à partir de ce qu'ils subissent, il leur donne un espace de conscience et de liberté pour évoluer, et c'est ce à quoi tu pensais quand tu faisais ta démonstration, je pense. C'est un film moral dans le sens où, par la description de la "décomposition spirituelle" (ce sont tes mots) de son héros, Ferrara indique clairement ce qui peut constituer le Bien: le pardon. Le héros accomplit le bien en relâchant les deux violeurs. Après, dis-moi si je me trompe, tu sembles dire que Ferrara dénonce l'autorité religieuse qui fait que le héros se sent coupable et donc se laisse mourrir. Pourtant, il se laisse mourrir bien plus à cause d'une absence de spiritualité, d'un excès de la volonté de jouissance physique à travers la drogue. Il saisit "l'opportunité" du viol de la nonne pour alléger sa conscience. S'il a du mal à comprendre le pardon absolu de la nonne, il finit par l'accomplir en acte en les faisant monter dans le bus. Je vois pas trop où est la critique de l'autorité religieuse dans le film, il y a seulement une critique de l'attente des êtres humains vis-à-vis dun Dieu qui n'intervient pas ("mais où étais-tu???" lance-t-il au Christ qui ne lui répond pas). Le film donc, me semble assez classique dans ce qu'il veut dire. Evidemment, je ne parle là que du message essentiel du film, je me doute qu'il y a un mille et une thématiques qui en découlent.