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Dans la forêt (Gilles Marchand, 2017)

 
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Baldanders
dans le coma profond


Inscrit le: 23 Déc 2010
Messages: 960

MessagePosté le: Lun Fév 27, 2017 14:32    Sujet du message: Dans la forêt (Gilles Marchand, 2017) Répondre en citant



Qu'est-ce qui fonctionne dans ce film ? Difficile à dire. La raideur d'Elkaïm va infiniment mieux avec le cinéma de zombie qu'avec les comédies sentimentales parisiennes, c'est une chose. J'aime bien aussi que les gamins fassent leur âge, dans leur comportement comme leur langage.

Au début semble se créer une complicité entre le père et son fils le plus jeune, et ce qu'il y a de plus étonnant dans le film (en tout cas moi ça m'a surpris), c'est qu'à cette complicité se substituent assez rapidement la solitude du père et la peur du gamin, qui résiste à ses approches sans doute parce qu'il sent que son père est complètement fou. Autre finesse : le gamin exprime sa peur du père mais il ne la dit jamais, comme rendu muet par l'interdit.

C'est un film assez vidé (de psychologie, d'effets, de dialogues, d'événements) pour permettre à la mythologie qu'il convoque de faire son effet. Et c'est comme si tout le monde, personnages comme spectateurs, participait à une même enquête sur "ce que ça raconte" : pas grand-chose, mais suffisamment pour éveiller de l'angoisse.

valzeur, tu as sûrement quelque chose à ajouter !


Dernière édition par Baldanders le Mar Avr 17, 2018 13:12; édité 1 fois
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valzeur
dans le coma profond


Inscrit le: 30 Aoû 2015
Messages: 235

MessagePosté le: Mar Fév 28, 2017 1:03    Sujet du message: Répondre en citant

Bizarre, le film m'a touché, bien que ses défauts m'empêchent d'y adhérer entièrement.

Autre problème ; je viens de voir Split qui sur les personnalités dissociées est très (beaucoup plus !) impressionnant, malgré une dernière demi-heure putassière et roublarde.

Dans la forêt est une sorte d'hybride improbable entre le Retour d'Andrei Zviaguintsev et Max et les Maximonstres de Spike Jonze. Ses qualités parviennent toutes à un moment ou un autre du film à se transformer en leur inverse. Le casting réussi ne tient pas sur la longueur : Elkaïm très convaincant en père bizarre et inadapté peine à négocier le virage tourmenté/inquiétant. Le fils cadet semble plus hébété que terrifié, et de fait, le film n''est techniquement très peu effrayant (hormis les deux ou trois sursauts qu'il provoque).

L'écriture du film, assez belle, achoppe sur les défauts habituels de Gilles Marchand : concentration extrême du sujet qui pourtant se met à fuir, fantastique rêvé et un peu approximatif. Ici, la créature aurait gagné à être moins vue, quitte à ce que le film soit paradoxalement plus ancré dans le genre (les plans sur elle sont trop longs) ; on rêve à ce qu'un Kiyoshi Kurosawa aurait pu faire d'un tel scénario...

J'en garde malgré tout le trouble des scènes entre Elkaïm et son cadet, et quelques plans notamment vers la fin (dont un bouleversant mais que je ne peux spoiler). Disons que le changement brutal d'un personnage rappelle le plan magnifique de la serviette dans le dernier Almodovar où l'héroïne jeune devient vieille au détour d'un séchage de cheveux.
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Hello--Kitty
dans le coma profond


Inscrit le: 03 Nov 2010
Messages: 2053

MessagePosté le: Mar Fév 28, 2017 20:08    Sujet du message: Répondre en citant

Pour répondre à la question que me posait Baldanders dans le jeu des citations des Inrocks :

valzeur a écrit:
on rêve à ce qu'un Kiyoshi Kurosawa aurait pu faire d'un tel scénario...


C'est un peu mon problème avec ce genre de films : on a l'impression qu'ils sont faits par des gens qui aiment K. Kurosawa mais qui oublient qu'un fantôme n'a pas le même sens pour eux-mêmes et pour K. Kurosawa.

Baldanders a écrit:
C'est un film assez vidé (de psychologie, d'effets, de dialogues, d'événements) pour permettre à la mythologie qu'il convoque de faire son effet.

Et quand je lis ça j'ai toujours le sentiment qu'ils s'agit de films qui manquent d'imagination.

Baldanders a écrit:
J'aime bien aussi que les gamins fassent leur âge, dans leur comportement comme leur langage.

Je suis très étonné de ne plus croiser de gamins normaux dans les films français récents mais des pathologies sur pattes. On a l'impression qu'ils ont tous au minimum Asperger. Les gamines par exemple sont toutes forcément buttées, rebelles, insupportables (le film d'Emilie Deleuze, le dernier film de Diastème, Maman a tort) quand elles n'ont pas le syndrome Gilles de la Tourette (Cigarettes et chocolat chaud). Il n'y a plus un seul gamin qui fait juste des blagues ou s'amusent, ils sont tous névrosés.
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