Les Arrivants (Claudine Bories et Patrice Chagnard - 2010)

[Zahad le rouge]

je crois que c'était un t-shirt rouge à rayures blanches.

[Bite Astrale]

Changement de paradigme et tout.

[Carton]

Lol
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La Quadrature

[Phèdre]

[Alexia]

Mouimouimoui...

En tant que docu: bon, allez, c'est du bon boulot, bien fait; mais ça s'arrete là. Trop descriptif, pour tout dire, trop "à plat". L'idée de l'approfondissement des histoires personnelles est intéressante, on a ainsi une vue sur l'arrière-plan politique qui a fait fuir nombre de ces "arrivants". Et ça donne une dynamique au récit.

Après...il y a un petit côté misérabiliste qui me gêne un peu. Non, j'ai pas eu la larme à l'oeil. Oui, ces gens traversent de grandes difficultés. Oui, les bons sentiments humanistes sont là tout près, et c'est bien pratique pour tout le monde. Les uns vont se sentir bons, les autres vont en tirer profit. Tout ça est attendu.

Résultat: le problème reste entier!
Ce qui me gêne le plus: pour beaucoup, semble-t-il, l'arrivée en France n'est pas un choix. C'est simplement une solution pratique comme une autre. On voit mal une "volonté", un désir d'avenir (le docu ne le montre pas et on reste dans l'engluement du présent)
Tous ces employés sont bien sympas et vont au-delà de leurs forces et des ressources accordées, bravo à leurs qualités humaines, c'est certain. mais ça aussi c'est attendu.
Ca manque de vraie perspective politique, au fond, on reste à danser d'un pied sur l'autre, avec notre pieux souhait d'éradiquer la misère mondialiste, et voilà.
3/6
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Thalatta!Thalatta!

[Zahad le rouge]

bof, je te suis pas bien, si tu reproches au film de n'être pas un manuel d'action, bon, très bien, moi je ne l'attendais pas là, je ne pense pas que ce doive être son rôle.

[Alexia]

C'est vrai que tu trouves qu'il y a un côté politique (ce que n'ont pas voulu les réalisateurs), moi je le vois pas trop.

J'ai plutôt l'impression d'assister à une très bonne émission de télé (voire trois en une), mais j'aurais voulu plus de punch! Sais, pas, un regard, une orientation plus franche, une interprétation..; on est à plein dans le côté caffouilleux du réel, on patauge dedans.

J'aurais bien aimé plus d'informations sur les réseaux de passage (ça a l'air d'une sacrée maffia); ou une réflexion plus serrée sur la notion de droit d'asile, sur ce qu'elle recouvre actuellement. Ou tant pis, un parti-pris de la part des réalisateurs, là je vois mal ce qu'ils veulent signifier en fait (même si c'est un peu accrocheur, j'avais beaucoup aimé le ton férocement dénonciateur de Michael Moore dans "Bowling for Columbine"). Là, pour moi, on reste dans le compassionnel.

Enfin, c'est vrai, le docu est en forme cette année...
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Thalatta!Thalatta!

[Zahad le rouge]

ok, le truc si je comprends bien c'est que tu voulais un autre film qui serait plus informatif, plus manuel, plus pédagogique, plus de parti-pris -- et pour moi c'est la qu'est la télévision.

le côté cafouilleux du réel est en effet le meilleur "manifeste" politique, puisque c'est celui de la pratique contre la théorie.

[Noonos]

Oh non pas lui!

[Kaherk]

Complètement d'accord avec Zahad, évidemment.

Ce que peut faire le cinéma, sur un sujet comme ça, ce que peut faire le cinéma direct, puisqu'on est ici du côté du cinéma direct, c'est la peau, les regards, les émotions, bref c'est donner un visage, redonner vie à la théorie (tout ce qu'on entend tous les jours sur l'immigration, sur les demandes d'asiles, choses toujours très abstraites).

Montrer la part de réel, de vécu, d'humanité, à un discours qui par nature est fini.

C'est là où le cinéma direct est grand : quand, à la finitude et aux limites des choses de l'esprit, il préfère proposer l'absolue variété, l'infinitude et le chaos de l'expérience humaine. Son indécidabilité (après tout, il y a bien un ou deux personnages dont on ne sera jamais TOUT A FAIT sûr s'ils disent la vérité), son côté protéiforme.

Je défendrai toujours cette part de bordel-vie, quand bien même je milite toujours pour une grande rigueur dans la construction de ce bordel : et là c'est aussi ce qui me touche dans ce film, la façon dont il expose son architecture, dont il montre ses poutres : le retour régulier au métro, les journées qui se suivent, les épisodes censés se dérouler en même temps pour tous les demandeurs d'asile, etc. Et tout en exposant tout ça, il n'empêche pas la surprise d'advenir, des trucs extraterrestres : le premier plan avec l'éléphant, la manif vue depuis le van, la procession indienne dans la rue, etc.

Je ne voudrais pas de mille Bowling for Columbine contre ça.

[enculetom]

[Alexia]

[Averroès]

ah, intéressant...

[Carton]

[Zahad le rouge]

c'est très clair, c'est très simple, c'est très juste, c'est fort beau