Posté le: Mer Fév 17, 2010 1:10 Sujet du message: Soleil vert (Richard Fleischer, 1973)
Film vu avant mes dix ans et j'avais quelques souvenirs, vraiment un des premiers films "pour adulte" vu de ma vie. Revu ce soir.
La revision fait mal au mythe de "sérieux" que je lui accolais. Le futur décrit est un peu ridicule même si crédible dans les grandes lignes. Le scénario, les péripéties sont assez balourdes.
Mais curieusement le charme opère, derrière un film assez conventionnel point de vue structure et mise en scène on a malgré tout un ton désespéré et joliment mélancolique, sans en faire trop. Bon à mon avis il y a erreur quand, à la fin, on fait expliciter ce qu'on vient de voir (la "terrible vérité") par les mots du protagoniste principal, mais sinon, ça fait son effet. La thèse écolo paraît un peu ringarde dans ses tenants et aboutissants (c'est à cause des méchants scientifiques si la Terre est comme ça, voyez), mais elle a le mérite d'être là à une époque où c'était le cadet des soucis des gens (quoique début des années 70 c'était peut-être une époque où les premières revendications sont apparues dans la société civile, à vérifier).
Charlton Heston est attachant et j'ai été content de retrouver Joseph Cotten, même s'il a genre 30 secondes à l'écran.
Alors certains diront que le film a mal vieilli, mais il a un vrai cachet, ce Soleil vert.
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Posté le: Mer Fév 17, 2010 2:04 Sujet du message:
c'est clair que ça a vieilli mais y avait quelques bonnes idées quand même, dans mon souvenir.
du bon film d'anticipation des années 70. pas loin derrière rollerball dans le genre.
Mais Rollerball aussi je trouve ça vieillot. THX 1138 aussi d'ailleurs. En fait j'aime pas trop ce cinéma d'anticipation des années 70 je me rend compte, il me donne l'impression de films qui se la jouent pas mal avec leur grands discours mais qui en réalité n'y croient pas beaucoup...
Posté le: Mer Fév 17, 2010 11:09 Sujet du message:
Il y a quand même quelques images qui marquent: ces longues files de camion qui rentrent et sortent d'un camp entouré de barbelés, convoquant forcément l'imaginaire sur la Shoah, et moi m'a aussi rappelé le sordide final de Monsieur Klein; la scène des "dégageuses", sorte de pelleteuse pour faire un sort aux émeutiers, convoquant l'imaginaire des CRS...
Je trouve que le film arrive bien à faire passer une de ses idées qui est que le pourrissement de la nature était en retour un pourrissement de l'homme. A un moment du film, le vieil ami du héros dit: "oh, les hommes ont toujours été laids, par contre la nature..." avec un tel propos, on se dit qu'on est en présence d'un film primairement écolo genre "l'homme virus de la Terre, suicidons-nous etc", mais tout le monde déchante quand on s'aperçoit
Spoiler:
qu'on fabrique la nourriture des hommes avec des hommes
. Ce constat insoutenable nous rappelle quand même qu'on aura beau avoir tous les discours sur la nature néfaste de l'homme, on ne peut non plus simplement souhaiter sa perte, quelque chose en nous nous pousse à vivre, nous développer, construire...
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Posté le: Mer Fév 17, 2010 11:59 Sujet du message:
faudrait que je le revoie peut-être mais bon, ce que j'avais trouvé glaçant c'était le coup final que portait cette dernière révélation. l'homme détruit la nature certes, mais il a d'abord perdu les fondements de son humanité. l'usage des pelleteuses pour dégager les corps façon camp de concentration est évidemment aussi signe de déshumanisation. ya une noirceur incroyable dans le propos de ce film. c'est peut-être ce qui m'avait plu.
Posté le: Mer Fév 17, 2010 12:14 Sujet du message:
La noirceur elle est dans l'idée, dans le scénar, mais pas beaucoup dans l'esthétique qui me rend cette "révélation" un peu grand guignolesque, j'ai trouvé.
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Posté le: Mer Fév 17, 2010 12:25 Sujet du message:
Tetsuo a écrit:
La noirceur elle est dans l'idée, dans le scénar, mais pas beaucoup dans l'esthétique qui me rend cette "révélation" un peu grand guignolesque, j'ai trouvé.
elle se retrouve un peu dans le film quand même non? mais il faudrait le revoir. je suis pas sûr qu'elle ne passe pas du tout par la mise en scène (qui est certainement bien datée je te le concède).
Posté le: Mer Fév 17, 2010 22:12 Sujet du message:
King Mob a écrit:
Edward G. Robinson qui crève 5/6
Twist Final 5/6
Le reste 3/6
+1
La scène où Robinson meurt a longtemps été la seule image que j'ai gardé en souvenir jusqu'à ce que je revois le film récemment (je l'avais vu à 10 ans comme Averroes).
Franchement, j'aime bien la société décrite, avec les pauvres d'un côté qui s'entassent dans des immeubles surpeuplés, et les puissants de l'autre qui disposent de grands appartements modernes avec prostituées attitrées en état de servage.
C'est pas super crédible certes, mais là je trouve qu'on n'est plus dans l'optique de l'anticipation mais limite de la science-fiction, donc ça passe et la peinture de cette société profondément injuste fait son effet, car réussit à renvoyer à une certaine réalité de notre époque actuelle (ce qui est l'intérêt de la science-fiction: aller plus loin que l'anticipation en étant encore plus percutant sur les questionnements à l'égard de la société actuelle).
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