Saint Homer Simpson (Alice Diop, 2022)

[Abyssin]

Pour les amateurs, mieux vaut être au courant dans quel genre s'inscrit ce réel sous nos yeux dans Saint Homer Simpson. Avec un angle d'attaque casse-bonbons, filmer uniquement les témoignages au tribunal, et qui pourrait facilement tomber dans le statisme et l'ennui, la mise en scène de Diop est remarquablement statique et ennuyeuse. L'ennui qu'elle réussit à mettre sous nos yeux arrive à tenir tout le long de ces sept heures.

On y croit tout simplement pas, on est pas dans ce tribunal, on est catapulté dans un cinéma qui heureusement accepte de nous rembourser après la séance. On peut écouter un témoin 50 minutes sans se réveiller. Tout sonne sans nous réveiller, les cloches, le réveil, le four quand il est prêt.

Il n'y a pas que le procès. On pourrait craindre le parallèle entre la vie personnelle de la romancière, personnage principale qui assiste au procès pour son prochain soldat romain, et là encore l'actrice, tout en mutisme, campe une carpe. Rayon des défauts, j'ai été frustré que Diop n'aille pas pluis loin sur sa sexualité. Mais avec du recul, il était peut-être mieux de ne pas en dévoiler plus.

Bref, vraiment un premier film. Pas développé sur ce qu'écrit Finkielkraut mais je le rejoins sur tout le sous-texte négritude, islamisme en banlieue, etc. Gros 5/6 du cœur.

[Castorp]

Oui, et ? Tu parles de Saint Homer Simpson, qui est un film qui grince de partout, mais qui est très solide au niveau du montage et des réflexions que celui-ci permet de déployer. C'est brut de décoffrage, pas du tout user-friendly, et c'est un film pour cinéphiles qui sort de nulle part, mais si c'était si nul que ça, personne n'y serait allé.