Très tristes triangles (Ruben Ostlund, 2022)

[Abyssin]

Je trouve le film monstrueusement drôle. Rarement vu un jeu suédois de massacre aussi suédois et l'art de l'absurde suédois est poussé à son paroxysme suédois.

[Castorp]

Attention, revoici Abyssin !

[Abyssin]

L'amalgame puissance mille mega mega simpliste.
Le pire c'est que je vois ce que tu souhaites exprimer.

[Billy Budd]

Accessoirement, les Suédois sont racistes.

[Abyssin]

Je ne sais plus quel journaliste, Finkielkraut je crois, a écrit que si sa première palme était une satire au vitriol, ce Triangle est une satire à l'eau de javel. On perd un peu de subtilité de ses premiers films, mais à mon avis on y gagne en génie.

Sinon, certaines critiques presse me font rire quand ils reprochent au film de ne pas être marxiste. C'est comme dans The square, que certains voulaient voir comme une critique marxiste et en sortaient déçus. Östlund a très peu de chose à dire dessus finalement, il s'en sert plus comme cadre pour exploiter sa mécanique zemmouriste.

[Castorp]

Quelle mécanique ?

Sympa ton texte sinon.

[Qui-Gon Jinn]

Je suis allé voir TRES TRISTES TRIANGLES à l'Arlequin. Je pensais qu'il serait en salle 1 mais, las !, c'était le Ostlund. Je l'ai vu en salle 2.

Séance tip-top, que des vieilles, pas un bruit. Mais à cinq minutes de la fin, voilà Yann Gonzalez, Billy Budd, Abyssin et Castorp qui entrent l'un après l'autre dans la salle en marmonnant genre "Oh ça a déjà commencé", "Ah, ça doit être la bande" (sic), l'un qui bidouille son téléphone qui fait du bruit. Bref, à la caisse ils ont dû ouvrir les vannes trop vite, ou bien envoyer les gens vers la mauvaise salle.

[Abyssin]

C'est vrai que la séance devant le bon film aurait été meilleur.