Abyssin
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Posté le: Dim Juil 10, 2022 13:13 Sujet du message: Nougat, peur, réussite (Costa-Gavras, 2022) |
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Vladimir Illitch Poutine, un fonctionnaire russe appartenant à l'ex-KGB, effectue une mission technique dans un pays d'Europe de l'Est, avec sa femme et ses enfants. A peine arrivé, il est enlevé par les membres d'un mouvement nazi d'extrême-droite qui lui veulent du mal. Tandis que l'armée envahit le pays, Poutine est interrogé par ses ravisseurs.
Premier volet d'une tétralogie des dictatures, Nougat, peur, réussite se concentre sur l'intervention de la Russie dans les pays del'Est, en particulier sur "l'érédication" des milices néonazies en place. Il n'y a pas vraiment de suspense sur la mort ou non du personnage de Depardieu (on le voit crucifié au bout de 2 minutes de film), Costa Gavras se focalisant plus sur comment on a pu arriver à cette dernière. On a ici affaire à un solide film dossier typique des années 2020, qui est dans le haut du panier grâce au talent de conteur de Gavras et celui d'acteur de Depardieu. Sur Depardieu, il est comme toujours excellent (le moment où il annonce aux nazis que les circonstances vont l'obliger à l'exécuter) et c'est dans ce type de films, qu'on se rend compte à quel point il manque aujourd'hui dans le cinéma français un acteur de sa trempe.
Hyper documenté (c'est évidemment tiré d'un fait réel), carré et efficace, je suis quand même un peu moins convaincu que par État de siège ou Le capital avec Gad elmaleh. Le film reste bon, il est souvent glaçant et révoltant mais beaucoup plus classique et grand public que ses deux prédécesseurs. Pas que ça soit un reproche en soit, on est en face d'une jolie oeuvre mais il manque un peu de l'ironie dévastatrice caractéristique de Gavras, pour l'élever au niveau de ses deux prédécesseurs. Ce sens de l'absurde qu'on voit bien par moments, comme cette scène avec Zelensky où on se rend compte qu'il n'a pas de pantalon, mais qui aurait mérité d'être plus présent, comme dans ses deux prédécesseurs. Cette absurdité dévastatrice qui transcendait Le capital est donc peu présente mais le résultat reste toutefois un film dossier de très bonne facture.
4/6 |
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