Don't look up (Adam McKay, 2021)

[François Bégaudeau]

Film plein de micro-idées. Je me dis qu’il doit gagner à la revoyure – en ne regardant que le micro du perchiste. Ce qui se fait là ce n’est pas du Mizoguchi, comme dans The big short – qui était d’ailleurs beaucoup plus fin que du Mizoguchi, qui politiquement est une huitre. C’est autre chose. Autre chose qui aurait plutot à voir avec ce qu’a pu inventer, souvent balourdement mais pas que, Jan Kounen.

J’ai dit que je trouvais le film politiquement plutot fin, et c’était un euphémisme. Je trouve le film impeccable politiquement. Et donc impeccablement marxiste. Le vieux barbu n'a qu'à bien se tenir. Et McKay, avec celui ci comme avec The big short, rejoint la cohorte de cinéastes américains qui, sans être spécialement marxistes, ont livré des films meilleurs que du Marx. Alors que dans ce sport on peinerait à citer des français, surtout si on pense à moi. Pourquoi? Pourquoi, en matière de finesse politique, les américains me mettent la pâtée?

Ce sera le chantier réflexif de cette année, d'ailleurs je vois mon psy dans une heure.

[Castorp]

Je trouve hilarant que la critique de gauche ait gardé ses réflexes d'étudiant de fac de cinéma, et continue à considérer qu'un bon film est un film dans lequel elle trouve des morceaux de marxisme.

[François Bégaudeau]

Castorp et Abyssin à l'annonce de la défaite de Mélenchon le soir du premier tour :

[Castorp]

C'est factuellement faux, jamais je ne toucherai une partie du corps d'Abyssin.

[Abyssin]

[Abyssin]

C'est la cohérence style "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" qui me sidère comme toujours chez Mélenchon. Pas vous ?